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vendredi 12 décembre 2014

Qu'apprendra-t-on à l'école de demain ?

Le Monde.fr |  | Par 

Conférence Enseigner demain, vendredi 28 novembre au "Monde"
Qu'apprendra-t-on à l'école de demain ? C'était l'objet d'une table ronde, vendredi 28 novembre, au siège du Monde à Paris, dans le cadre de la conférence « Enseigner demain ». Voici un résumé des échanges, animés par Maryline Baumard, journaliste spécialiste de l'éducation, qui avait invité trois experts de ces questions :

  • * Sébastien Turbot, directeur de programmes et contenus au WISE (le forum mondial sur l'innovation en éducation, organisé par la Qatar Foundation)
  • * Sophie Pène, professeure à l'université Paris-Descartes, responsable du groupe école au Conseil national du numérique, qui a publié récemment le rapport Jules Ferry 3.0
  • * Son-Thierry Ly, enseignant à l'Ecole d'économie de Paris, chercheur et entrepreneur

Maryline Baumard : je vais d'abord demander à chacun de vous d'introduire le débat... 

Sébastien Turbot :  « L'école n'a jamais été aussi critiquée. L'école d'aujourd'hui nest pas adaptée à l'école de demain. Deux visions s'affrontent : utilitariste (l'école doit former aux métiers de demain) et humaniste, avec les objectifs qu'avait fixés Jacques Delors à l'université. Apprendre à connaître/apprendre, apprendre à être, apprendre à vivre ensemble, apprendre à faire. Faut-il tout personnaliser ou tout standardiser ? C'est un débat de toujours.

J'aurais envie de répondre : l'école doit donner envie d'apprendre, apprendre à innover et à créer. Les auteurs américains évoquent les 4 C : créativité, communication, collaboration, (esprit) critique. Les traits de caractère font ainsi partie du champ de l'apprentissage, Poltov appelle ainsi à une école qui doit savoir nourrir la persévérance. Quand la recherche nous montre que 43 % des métiers d'aujourd'hui seront automatisés d'ici vingt ans, et que 65 % des actuels élèves de maternelle exerceront des métiers qui n'existent pas, on se dit que l'école doit préparer à l'incertitude, comme le dirait Edgar Morin. De moins en moins de jeunes s'inscrivent dans les études scientifiques, alors qu'il faut investir dans ces matières. En Chine, avec le piège du revenu moyen, les plus hautes autorités de l'éducation réfléchissent à comment passer du « fabriqué en Chine »  au « créé en Chine ». Enfin, on voit bien combien il devient difficile pour les élèves d'être réceptifs à l'école, alors qu'ils jouent désormais, très tôt, un rôle actif et en interaction via les réseaux sociaux. 


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