Après la présentation le 23 septembre dernier de la Stratégie nationale de santé (SNS), le Syndicat national des infirmières et infirmières libéraux (Sniil) était monté au créneau, s'étonnant dans un communiqué que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé appelle dans son discours les professionnels de santé à travailler en équipe autour du médecin traitant et non du patient.
Pour le syndicat, la différence est primordiale, car ces propos sous-entendent un retour au "tout-médecin" et traduisent une "méconnaissance totale de la réalité". Et d'ajouter que sur le terrain, "ce sont bien les infirmières libérales, seules tenues par la loi à la continuité des soins, qui sont en première ligne auprès des patients 7j/7j et 24h/24h". Après avoir invité la ministre à s'expliquer à l'occasion du congrès organisé par le Sniil pour ses 40 ans à Toulouse du 9 au 10 octobre, Marisol Touraine, qui ne pouvait pas se déplacer, a donc envoyé une vidéo, où elle rassure les infirmières libérales, déclarant que "la coordination s'effectue d'abord et avant tout autour du patient". La ministre souligne que les infirmières libérales sont un maillon essentiel dans la révolution du premier recours qu'elle prépare. Et de rappeler aussi leur rôle primordial en matière de prévention, d'éducation thérapeutique, d'accompagnement des patients dans la prise en charge de leur maladie, mais aussi tout particulièrement auprès des personnes âgées à domicile.
Quant aux craintes soulevées par le Sniil concernant la nouvelle structuration des parcours, la ministre a été claire. Il n'y a pas dans ce dispositif de "hiérarchie entre professionnels de santé" et il n'est donc pas question de "subordination au médecin traitant". Marisol Touraine déclare vouloir promouvoir le "travail en équipe". Elle constate que les médecins sont souvent à l'initiative des projets de travail en équipe et invite donc les infirmières à se mobiliser dans la création d'équipes de soins, au sein de maisons de santé (ou sous une autre forme) et à se rapprocher pour cela des ARS. Elle dit aussi vouloir développer les outils pour encourager le travail en équipe.
Elle a ainsi signalé que le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), actuellement en discussion, prévoit de prolonger d'un an l'expérimentation des nouveaux modes de financement des équipes pluriprofessionnelles. Dès le 1er janvier 2014, ce sont 150 nouvelles équipes qui pourront bénéficier de ces financements. De son côté, Annick Touba, présidente du Sniil, a salué les propos de la ministre, déclarant toutefois qu'elle restera vigilante quant à l'application des dispositions issues de la SNS.
Lydie Watremetz
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