Du tissu cérébral humain, qui pourrait servir à étudier des maladies et les premiers développements du cerveau, l'organe le plus complexe du corps humain, a été obtenu par des chercheurs à partir de cellules souches, selon une étude.
Les chercheurs ont obtenu ce qu'ils désignent comme des "organoïdes cérébraux" composés d'amas de tissus cérébraux en trois dimensions (3D) dans des boîtes de Petri et présentant les caractéristiques du tissu cérébral embryonnaire, d'après leurs travaux publiés dans la revue scientifiqueNature.
DES CELLULES NERVEUSES "ACTIVES" SE SONT "AUTO-ORGANISÉES"
Cette réalisation pourrait contribuer à surmonter les limites de l'observation du cerveau de souris pour étudier les maladies humaines et leurs traitements, selon les auteurs. L'équipe espère que cette méthode permettra aux chercheurs de tester des molécules directement sur du matériel humain et d'obtenir des résultats plus aisément transférables aux patients.
Les chercheurs ont utilisé des cellules souches pluripotentes, susceptibles de donner toutes sortes de cellules du corps, pour obtenir des cellules nerveuses "actives" qui se sont "auto-organisées" en organoïdes de la taille d'un pois. Ces "mini-cerveaux", dénués de circulation sanguine, ont survécu quelques mois dans un bioréacteur, grâce à l'oxygène et aux nutriments fournis.
PREMIÈRES ÉTAPES DE LA FORMATION DU CORTEX CÉRÉBRAL
"Ce système de culture en 3D développe une variété de régions cérébrales capables d'influer les unes sur les autres", selon un résumé de l'étude. Ces organoïdes recréent les premières étapes de la formation du cortex cérébral humain et se prêtent ainsi à l'étude du développement du cerveau et à l'étude des troubles de ce développement, relève Oliver Brüstle, de l'université de Bonn (Allemagne) dans la revue Nature.
Mais on est loin, précise-t-il, de pouvoir créer "un cerveau dans une boîte de Petri", en laboratoire. D'ailleurs le but n'était pas de fabriquer des éléments pour remplacer des parties lésées du cerveau humain, selon Juergen Knoblich, de l'Académie des sciences autrichienne, qui a coordonné ce travail. Celui-ci doute que cela puisse se produire un jour vu l'extrême complexité de cet organe.
En revanche, les chercheurs ont pu noter grâce à cette méthode, et en se servant de cellules d'un patient, des anomalies de la différenciation neuronale qui pourraient expliquer la microcéphalie (cerveau de petite taille) dont il est atteint.
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