Avenir Hospitalier, organisation syndicale présidée par le Dr NicoleSmolski, se dit« scandalisée » par l’exclusion des praticiens hospitaliers du dispositifpénibilité, annoncé par Jean-Marc Ayrault mardi, dans sa présentation du projet de réforme des retraites.
« Seul le secteur privé aura accès à un compte individuel pénibilité, détaille l’intersyndicale. Que faut-il en conclure ? Que les agents du service public ne travaillent pas aussi dans des conditions pénibles ? Et que fait le Premier ministre de l’obligation pour le service public du principe de continuité ? »
Ouvert à partir de 2015, ce compte s’adresse aux salariés du secteur privé exposés à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, dont le travail de nuit.
Avenir Hospitalier rappelle que les praticiens hospitaliers ont subi « très récemment une réforme de leur caisse leur baissant leur retraite de 30 %, et sont désormais obligés de travailler jusqu’à 67 ans de jour et de nuit ». Dans un tel contexte, les exclure du dispositif n’est tout simplement « pas imaginable ».
Les PH « de nuit » lancent donc « un avertissement très solennel » au Premier ministre et à Marisol Touraine : « si les médecins hospitaliers sont exclus du dispositif pénibilité du travail de nuit, nous appellerons à un mouvement de grève très fort. »
Mercredi, la CSMF a pour sa part demandé que les médecins libérauxdisposent d’un compte personnel de prévention de la pénibilité.
Travailler sur les risques psychosociaux
Sur les autres dossiers de la rentrée, Avenir Hospitalier se dit « prêt à la négociation ». À propos de la révision des textes sur le temps de travail des PH, l’intersyndicale n’acceptera pas « qu’une norme soit donnée à la demi-journée, qui nous oblige à travailler au-delà de nos obligations ».
Ensuite, les PH « exigent » des mesures concrètes sur « la protection de[leur] qualité de vie », pendant qu’ils exercent de jour comme de nuit. En matière de dialogue social, les PH doivent avoir accès, « comme tous les salariés, au CHSCT, et à la démocratie ».
Dernier enjeu de la rentrée : « obtenir les moyens syndicaux de prendre en compte les conditions de travail et la santé au travail des médecins hospitaliers » Avenir Hospitalier l’assure : « ces sujets ne sont pas tabous ». Il faut, enfin, « travailler sur les risques psychosociaux » qui guettent les professionnels. Encore cette semaine, un suicide de médecin anesthésiste a eu lieu, conclut l’intersyndicale.
› A.B.-I.
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