La vie dans nos quartiers populaires n'est pas un long fleuve tranquille, faite de joie et de bonheur. Certaines familles rencontrent des difficultés qu'elles tentent de surmonter à leur façon. Parfois la difficulté conduit à exposer les enfants à des dangers : manque d'affection (rare), faux pas éducatifs, violences verbales, parfois physiques. Surtout, l'apparition d'un « laisser-faire éducatif » tant l'énergie est mobilisée pour faire face à tous les autres problèmes. Il est donc normal que les professionnels de la santé, du social, de l'éducation se préoccupent des risques de maltraitances que peuvent subir les enfants. Entre la maltraitance évidente et le difficile exercice de la parentalité, il y a autant de situations différentes qu'il y a de familles.
Je suis devenu le médecin traitant d'une famille, qui était en proie à des difficultés majeures : mésentente dans le couple, avec violences liées à l'alcoolisation, épuisement de la mère avec comme modalité éducative l'affrontement aux enfants et la violence verbale. Cela a conduit à une « dénonciation » téléphonique par le voisinage. Il en a résulté une intervention sociale puis judiciaire conduisant au placement des 4 enfants. Il ne s'agit pas ici de remettre en cause cette décision de justice : mais au regard de ce qui s'est passé à la suite de ce placement, d'essayer de comprendre pourquoi la famille a peu de chances de se reconstituer et pourquoi le médecin traitant qui est au cœur de la problématique médico-sociale est systématiquement exclu du processus thérapeutique pouvant aider cette famille à sortir de cette situation.
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