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dimanche 24 mars 2013

Une pièce de théâtre pour parler du suicide

Jacqueline et Nathalie ont bien joué leurs rôles d’éveilleuses de conscience.

Jacqueline et Nathalie ont bien joué leurs rôles d’éveilleuses de conscience. (Photo J.-M. T.)

Le mercredi 20 mars, grâce à l’initiative de la MSA Sud Aquitaine, le foyer municipal de Roquefort a renoué avec son passé de Foyer d’éducation populaire. Comme l’a expliqué en préambule la présidente Chantal Gonthier à la bonne centaine de personnes présentes, un plan national d’action contre le suicide a été mis en place depuis le début de l’année en Aquitaine dans le cadre de la mission de service public de la Mutuelle sociale agricole.

Et pour parler simplement et efficacement d’un sujet aussi grave que préoccupant, c’est à la troupe En compagnie des oliviers qu’elle a fait appel. « Il y a un os… », la pièce présentée ce mercredi soir, reflète d’autant mieux la réalité du monde agricole qu’elle a été écrite à partir de témoignages d’agriculteurs.


Émotion, humour, message


Rien n’a été laissé au hasard dans la mise en scène des saynètes ponctuées d’interventions vidéo du docteur Jean-Jacques Laplante, directeur de la santé à la MSA Franche-Comté. Il éclaire à sa façon les propos tenus par Jacqueline - 60 ans, veuve et en groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) avec son fils François - et Nathalie sa belle-fille, institutrice et musicienne. Au-delà - ou grâce - à leurs différences, une belle complicité de femmes rapproche peu à peu les deux personnages. Nathalie porte un regard pragmatique sur le quotidien qu’elle a découvert et qu’elle partage mais seulement en tant que femme de paysan. Jacqueline, un temps déroutée par la belle-fille dont elle n’avait pas rêvée mais qui lui apporte ce qu’elle n’attendait pas, revient sur son vécu et les mutations du monde agricole où la solitude conduit à l’isolement. Elle redécouvre ainsi le plaisir du tue-cochon, des grandes tablées et du travail en commun qui ressoude le lien social. Elle évoque aussi les produits chimiques dont on ne soupçonnait pas la nocivité et qui ont certainement emporté son mari.

À Nathalie, fort regardante sur tous les aspects hygiène et sécurité, répondent les propos du docteur Laplante qui pointe les exigences et la pénibilité du travail, l’isolement professionnel et social avec le décalage entre les temps de l’agriculteur et ceux de la société, sans oublier le déni du risque et les négligences des hommes vis-à-vis de la santé (la femme consulte bien plus souvent) : « On révise plus facilement le tracteur que le bonhomme. » Jusqu’au jour où...

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