Assistants sexuels : le conseil général de l’Essonne demande la poursuite du débat
Dans un communiqué commun, l’Association des paralysés de France (APF) et le Conseil général de l’Essonne demande aux autorités « de ne pas fermer le débat sur l’assistance sexuelle pour les personnes en position de handicap ».
Malgré l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), le Conseil général de l’Essonne et l’APF« continueront ensemble à rechercher des solutions à expérimenter pour proposer une réponse réellement adaptée aux souhaits des personnes en situation de handicap, au-delà du seul cadre médico-social ou sanitaire préconisé » par l’avis.
D’ores et déjà, le schéma départemental en faveur des personnes handicapées de l’Essonne qui devrait être adopté le 25 mars prochain, prévoit une fiche-action intitulée « Promouvoir les réflexions et les actions en faveur de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap », notamment sur le statut de l’assistant sexuel.
Des thérapeutes ?
Jean Marie Barbier, président de l’APF, et Jérôme Guedj, président du Conseil général, regrettent que le CCNE se soit prononcé, dans son avis rendu public le 11 mars dernier, en défaveur d’une telle assistance « en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain ». Le comité, poursuivent-ils « se limite à préconiser aux autorités publiques de "promouvoir la formation des personnels soignants et éducatifs tant sur la question de la sexualité que sur le questionnement éthique" et de "soutenir les recherches et initiatives existantes : certains responsables d’établissement sont assez avancés dans des projets expérimentaux consistant en particulier à aider des couples formés de personnes handicapées à s’installer en milieu ordinaire" ».
Les deux présidents rappellent que les assistants sexuels sont reconnus aux États-Unis et dans plusieurs pays européens et qu’ils « agissent comme des thérapeutes ». Ils expliquent : « Ayant suivi une formation spécifique, ils aident les personnes lourdement handicapées qui n’ont pas accès à leur corps ou très difficilement, à découvrir ou à redécouvrir leur corps comme source de plaisir, le temps de quelques séances tarifées. Il ne s’agit en aucune manière pour eux d’accompagner tout au long de leur vie la vie sexuelle de ces personnes lourdement handicapées mais bien de les accompagner ponctuellement dans la découverte de leur corps et de la sexualité pour leur permettre ensuite, comme tout un chacun, de construire leur vie amoureuse et sexuelle. »
› Dr L. A.
21/03/2013
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