Publié le 30/11/2012
Si l’étiologie précise des troubles psychotiques demeure énigmatique, on estime qu’ils relèvent probablement de mécanismes polyfactoriels, en particulier un contexte génétique (décelé ou non) et des facteurs liés à l’environnement (données biographiques, éducatives, culturelles…) dont les parts respectives et les interactions restent « largement inconnues », expliquent les auteurs d’une étude prospective (réalisée aux Pays-Bas) sur 2 230 adolescents, suivis entre 10 et16 ans.
Ils rappellent que « l’héritabilité de la schizophrénie » est ainsi «estimée actuellement autour de 60 % » et que le risque de développer une psychose pour un jumeau monozygote d’un patient schizophrène approche 50 %. Cependant, environ « 85 % des schizophrènes n’ont aucun parent psychotique à la première ou à la seconde génération. »
Mais cette étude renforce pourtant l’hypothèse d’une composante génétique à l’origine de certaines psychoses, puisque les adolescents dont les parents ont souffert d’une pathologie psychotique ont un risque « presque quatre fois plus important » d’éprouver eux-mêmes une symptomatologie psychotique a minima qu’on pourrait qualifier de troubles « sub-psychotiques » (subclinical psychotic experiences) ou d’une « psychose infraliminaire » (subthreshold psychosis), problématiques qu’il serait d’ailleurs intéressant d’« inclure dans les recherches sur les composantes génétiques de la psychose. »
En revanche, les auteurs ne retrouvent « aucune interaction » significative entre une susceptibilité familiale à la psychose et un traumatisme (psychologique) précoce chez le malade. Mais en raison des limitations de la pertinence statistique de leur étude, ils proposent de prolonger les recherches futures sur une « interaction possible » entre un traumatisme et une susceptibilité pour la psychose dans de « plus vastes échantillons avec une plus forte puissance statistique. »
Dr Alain Cohen
Wigman JTW et coll. : Early trauma and familial risk in the development of the extended psychosis phenotype in adolescence. Acta Psychiatrica Scandinavica 2012; 126: 266–273.
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