Interdisciplinarité
Sciences humaines et sciences exactes pour amateurs et pour spécialistes
Controverse Lacan/Derrida
Présentation faite le 8 avril 2011 à l'Espace Analytique lors du séminaire d'Olivier Douville
La Controverse entre Lacan et Derrida
A la fascination du psychanalyste Jacques Lacan pour la philosophie répondait en miroir l’intérêt passionné du philosophe Jacques Derrida pour la psychanalyse. Selon Derrida, Lacan était un « philosophe tellement plus averti que Freud, tellement plus philosophe ». Instance de la lettre pour Lacan, jeu de la dissémination pour Derrida. Ce qui les rapprocha et les divisa fut un débat sur la notion de lettre. Ce fut un affrontement à distance, un conflit postal autour du sujet de la lettre comme graphème ou bien comme envoi postal.
En 1966, René Girard présente Derrida à Lacan aux Etats-Unis. Déjà, dans les années soixante, nombre de philosophes se rapprochent de la psychanalyse et commencent eux-mêmes une analyse : Pontalis, Laplanche, Fédida. Derrida commence à critiquer les thèses de Lacan à partir des idées structuralistes de Lévi-Strauss. Lacan réagit dans « Scilicet ».
Le séminaire de Lacan sur la lettre volée, paru dans le deuxième tome, « Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse », est analysé et critiqué par Derrida à la lumière de la théorie de la déconstruction dans son propre séminaire, « le facteur de la vérité », paru dans le recueil « la carte postale, de Socrate à Freud et au-delà ».
Les deux séminaires sont basés sur la nouvelle d’Edgar Poe, « La lettre volée », dont le titre original est « the Purloined Letter ». Pour Lacan, la nouvelle de Poe est un matériel inespéré venant éclairer la circulation du signifiant. Pour Derrida, les conceptions lacaniennes sont un discours trop « en confiance avec les philosophes » (Hegel, à partir de la lecture de Kojève notamment, Heidegger, Sartre). La déconstruction derridienne, de son côté, affronte les concepts de Foucault, Searles, Levinas ou Ricoeur. Freud, quant à lui, a tenté de s’inscrire dans la continuité de la pensée de Schopenhauer et de celle de Nietzsche. Il a tenté une analyse des raisons profondes de la pulsion de mort et de la pulsion de pouvoir (voir « Pourquoi la guerre ? », échange épistolaire entre Freud et Einstein datant de 1933).
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