Camarades du “Figaro”, encore un effort pour la féminisation des noms de fonction
Retraçant le parcours de feu Jacqueline de Romilly, qui fut une figure de proue du féminisme en devenant la première femme à forcer les portes de nombreuses institutions jalousement gardées par les mâles, Le Figaro du 20 décembre ne sait plus à quel saint se vouer en matière de féminisation des noms de fonction : s’il la présente comme “ambassadrice” de la Grèce antique (alors qu’il aurait pu choisir plus classiquement ambassadeur), il la voit, en revanche, “auteur” (et non pas auteure ou autrice) de nombreux ouvrages, ce qui donne cette jolie phrase assez acrobatique : “Deuxième femme élue sous la Coupole, l’auteur de L’Enseignement en détresse se rattrapa en étant la première à y siéger effectivement, assidue aux séances de rentrée, aux élections et à la commission du dictionnaire.”
L’auteur, substantif masculin, se voit doté d’une épithète et d’un participe au féminin (première et assidue), au mépris du purisme grammatical mais grâce à une belle syllepse de genre doublée d’une ellipse de femme (après première).
Nous ne savons pas ce que l’intéressée en aurait pensé, elle qui était plutôt conservatrice en matière grammaticale et orthographique, mais à cette occasion Le Figaro aurait pu franchir le pas et se mettre à la… auteure.
Retraçant le parcours de feu Jacqueline de Romilly, qui fut une figure de proue du féminisme en devenant la première femme à forcer les portes de nombreuses institutions jalousement gardées par les mâles, Le Figaro du 20 décembre ne sait plus à quel saint se vouer en matière de féminisation des noms de fonction : s’il la présente comme “ambassadrice” de la Grèce antique (alors qu’il aurait pu choisir plus classiquement ambassadeur), il la voit, en revanche, “auteur” (et non pas auteure ou autrice) de nombreux ouvrages, ce qui donne cette jolie phrase assez acrobatique : “Deuxième femme élue sous la Coupole, l’auteur de L’Enseignement en détresse se rattrapa en étant la première à y siéger effectivement, assidue aux séances de rentrée, aux élections et à la commission du dictionnaire.”
L’auteur, substantif masculin, se voit doté d’une épithète et d’un participe au féminin (première et assidue), au mépris du purisme grammatical mais grâce à une belle syllepse de genre doublée d’une ellipse de femme (après première).
Nous ne savons pas ce que l’intéressée en aurait pensé, elle qui était plutôt conservatrice en matière grammaticale et orthographique, mais à cette occasion Le Figaro aurait pu franchir le pas et se mettre à la… auteure.
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