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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 25 février 2021

Colère des sages-femmes : «On est des bonnes femmes, on s’occupe de bonnes femmes. Tout le monde s’en fout»

par Elsa Maudet et photos Pablo Chignard

Alors qu’une nouvelle journée de grève de la profession se tient ce mercredi, et qu’elles doivent être entendues par le ministère de la Santé, «Libération» a partagé le quotidien multitâche et chargé d’une équipe de maïeuticiennes de Valence (Drôme), qui espèrent voir leurs compétences davantage reconnues.


Derrière son masque, on le perçoit à ses yeux, Carole Ettori a le sourire vissé aux lèvres. «Bonjour, je suis en colère !» lâche-t-elle, d’une voix enjouée, avant de démarrer ses consultations. C’est son boulot, juge-t-elle, d’être en forme, avenante, soutenante, alors elle joue le jeu. Mais sa réalité est tout autre. Elle enchaîne les rendez-vous et refuse de rogner sur ce temps dédié à ses patientes pour souffler. Résultat, un plat cuisiné vite avalé le midi et des heures supplémentaires non comptabilisées le soir afin de remplir la montagne de paperasse qu’on exige d’elle. Derrière son bureau, une petite affiche donne un indice sur son état d’esprit : «Halte au mépris de la santé des femmes et des sages-femmes».

États-Unis : la nouvelle Grande Dépression. Avec Angus Deaton et Anne Case


LE 24/02/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Alors que les États-Unis viennent d’atteindre le demi-million de décès liés au coronavirus, une menace plus grande s’étend sur une certaine frange de l’Amérique : les morts de désespoir. 

Distribution alimentaire à New York
Distribution alimentaire à New York  Crédits :  AFP

L’Américain blanc non-diplômé se meurt. C’est le constat d'une étude menée par deux économistes, Anne Case et Angus Deaton - prix Nobel d’économie 2015 qui révèlent une augmentation des suicides et des morts liées au désespoir chez cette population des États-Unis. En cause : le capitalisme qui aura détruit des emplois, réduit les salaires et déconstruit le tissus social et communautaire. 

Cette épidémie de « morts de désespoir » se traduit également à travers la désormais célèbre crise des opioïdes, liée à un système de santé plus que défaillant. Mais des solutions existent, Anne Case et Angus Deaton en proposent dans “Morts de désespoir. L’avenir du capitalisme” (PUF, 2021).

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Les sectes aujourd’hui en France, « ça n’est plus seulement l’Eglise de scientologie ou le Temple solaire, mais beaucoup de petits groupes »

Le Monde avec AFP  Publié le 24 février 2021

Une note de la Miviludes dresse un état des lieux des nouvelles tendances de dérives sectaires, dont certaines prospèrent à la faveur de la crise sanitaire.

Des stages survivalistes aux nouvelles Eglises, en passant par QAnon… Une note de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) remise au gouvernement et consultée mercredi 24 février par l’Agence France-Presse (AFP) dresse un état des lieux des nouvelles tendances de dérives sectaires, dont certaines prospèrent à la faveur de la crise sanitaire.

Vers une prise en charge des actes de psychothérapie

 Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg (Nouvelle fenêtre)

Communiqué



LUXEMBOURG

La santé mentale constitue un élément important du bien-être des personnes et les actes de psychothérapie, en plus des autres actes dans ce domaine, constituent un soutien important pour les assurés qui ont besoin d'un soutien professionnel.

La publication en date du 23 février 2021 du règlement grand-ducal du 12 février 2021 portant réglementation des relations entre la Caisse nationale de santé (CNS) et le groupement représentatif de la profession de psychothérapeute au Grand-Duché de Luxembourg, constitue une étape importante vers une prise en charge des actes de psychothérapie par l'assurance maladie.

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Identification d'une aire cérébrale responsable d’un puissant biais cognitif

RTFLASH 

Jeudi, 25/02/2021

Identification d'une aire cérébrale responsable d’un puissant biais cognitif

Des chercheurs chinois de l'Université de Chongqing ont découvert une structure cérébrale responsable de la mémorisation préférentielle des informations nous concernant. De nombreuses expériences ont montré qu'un sujet est capable de repérer rapidement (voire presque instantanément) les éléments qui les concernent directement, par exemple son nom dans une liste, son visage sur une photographie, sa date de naissance au milieu d’une série de dates historiques… Ce biais centré sur soi-même peut également être élargi à notre mémoire, plus particulièrement à notre mémoire de travail.

La mémoire de travail correspond à ce que l’on mobilise quand on réfléchit activement à quelque chose, lorsqu’on manipule consciemment des informations. Par exemple, si vous tentez de retenir un numéro de téléphone, le temps de le composer, c’est sous la forme de la mémoire de travail que les chiffres sont stockés. Une fois la manipulation d’informations achevée, certaines peuvent être “enregistrées” dans notre mémoire à long-terme : on parle d’encodage et de stockage. Ultérieurement, si vous avez à nouveau besoin d’une information (par exemple si vous recomposez le même numéro de téléphone), elle pourra être “récupérée” depuis la mémoire à long-terme et repasser en mémoire de travail pour la durée nécessaire.

“Jusqu’à la fin des temps”, de Brian Greene

Sven Ortoli publié le  

© Flammarion

« Avec le temps, tout ce qui est vivant mourra. » C’est sur ce constat clinique que s’ouvre Jusqu’à la fin des temps (Flammarion, 2021), le livre du physicien et mathématicien – ajoutons, très philosophant – Brian Greene, qui le conclut, comme il se doit, sur la mention non moins clinique que « le cosmos s’achemine vers le froid et la stérilité ».

Entre les deux ? Il y a un très beau livre, intelligent, sensible, clair, qui raconte la grande aventure de l’espèce humaine et qui répond comme elle peut à la question de son destin cosmique. On y croise Emerson et RussellSartreet SpenglerSchrödinger et Jouvet (Michel, pas Louis), Camus et bien d’autres tant la curiosité dont témoigne Greene est rhizomatique !

On n’est pas obligé d’adhérer à sa vision impersonnelle et mécaniste du monde, mais Greene n’écrit pas tant en militant qu’en vulgarisateur dans la lignée d’un Gamow, d’un Einstein ou d’un Feynman.

Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? 

Sacrée question mais pas question sacrée pour Brian Greene, car, à ses yeux, nous sommes, ni plus ni moins, des amas de particules régies par les lois de la physique. Pas de libre arbitre pour ces amas qui nous constituent. « Les particules n’ont pas de but. Il n’y a pas de réponse définitive tapie dans les profondeurs de l’espace », attendant d’être découvertes. Chacun d’entre nous, écrit le théoricien des cordes, est une machine à vapeur qui pour survivre « doit régulièrement remettre le compteur de l’entropie à zéro », jusqu’à ce que l’entropie finisse par l’emporter.

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Égalité : je t’aime, moi non plus ?

Florent Guénard, propos recueillis par Hannah Attar publié le 

Les grandes questions des philosophes en 2021

© iStockphoto

Santé, crise sociale, écologie… Quelles seront les grandes préoccupations pour l’année 2021 ? Pour tenter d’y répondre, Philosophie magazine a interrogé plusieurs philosophes émergents. Après avoir travaillé sur Jean-Jacques Rousseau pour penser la nature de nos démocraties et les passions qu’elles génèrent, Florent Guénard, maître de conférences à l’École normale supérieure et directeur de la rédaction de la revue La Vie des Idées, s’intéresse à la question de l’égalitarisme. Son point de départ ? Un constat d’une simplicité troublante : l’égalité continue d’être le socle idéologique de nos démocraties modernes, et pourtant, les inégalités ne cessent de s’y creuser. Serions-nous en proie à un désamour de l’égalité ? Alors que la crise sanitaire et la crise climatique promettent de renforcer les inégalités nationales et internationales, interroger le regard que nous portons sur les passions égalitaires devient pressant.


Covid-19 : les gériatres s’opposent au scénario d’un autoconfinement des personnes âgées

Par  et   Publié le 24 février 2021

Cette proposition, jugée discriminatoire, a été formulée par cinq membres du conseil scientifique, mais le gouvernement a pour le moment rejeté des mesures basées sur un « contrat social » entre générations.

Une coordinatrice de l’Ehpad Cantou du Lizon réconforte un pensionnaire après le décès de son frère, à Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), le 2 février.

Faut-il inciter les personnes âgées à se confiner volontairement, pour permettre aux autres catégories d’âge, moins touchées par les formes graves du Covid-19, d’envisager un relâchement des mesures de restriction ? Cette idée, déjà formulée par certains spécialistes à différents stades de l’épidémie, est de nouveau débattue depuis la publication dans la revue The Lancet Public Health, jeudi 18 février, d’une lettre rédigée par cinq membres du conseil scientifique – dont son président, Jean-François Delfraissy – prônant un nouveau « contrat social » entre générations, dans lequel les plus âgés et fragiles accepteraient de s’auto-isoler.

« Des choix de société peuvent transformer l’expérience de la vieillesse »

Par    Publié le 25 février 2021

ENTRETIEN  Discrimination liée à la vieillesse, l’« âgisme » n’a pas connu la même diffusion que les concepts de racisme et de sexisme sur le modèle desquels il a été pensé. Il permet pourtant une réflexion sur notre rapport au vieillissement, surtout en ces temps de pandémie, estime la sociologue Juliette Rennes dans un entretien au « Monde ».

Sociologue et maîtresse de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Juliette Rennes travaille sur les questions de genre et de discrimination. L’Encyclopédie critique du genre (La Découverte, 2016), qu’elle a coordonnée et dont elle a écrit l’entrée « âge », reparaît, le 11 mars, dans une version revue et augmentée.

Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue : « Avoir connu la guerre m’a rendue intolérante à toute forme de violence »

Propos recueillis par   Publié le 25 février 2021

J’avais 20 ans : « Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Cette semaine, Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne franco-libanaise, fondatrice de La Maison des femmes de Saint-Denis, en banlieue parisienne.

La docteure Ghada Hatem-Gantzer, médecin-cheffe de la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 19 mai 2020.

Chaque jour, à la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quatre-vingts femmes sont accueillies, écoutées et soignées pour des cas de violences conjugales, familiales ou sexuelles. La fondatrice de ce lieu, devenu une référence en France, est Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne franco-libanaise. Elle est aujourd’hui une figure de la lutte contre les violences faites aux femmes, autant en matière de prévention que de guérison.

Prendre soin des personnes malades psychiques

Radio chrétienne de France

Présentée par Melchior Gormand MERCREDI 24 FÉVRIER

DES ASSOCIATIONS QUI COMBLENT LES FAILLES DE L’ETAT

Le témoignage de Chantal, auditrice de RCF à propos de l’opacité et des conditions délétères dans lesquelles son fils a été traité a mis le doigt sur un problème majeur : le manque de moyens. Marie-Noëlle Besançon, fondatrice de l’association Les Invités Au Festin affirme "en France, la psychiatrie est la valeur d’ajustement. Lorsque l’on a besoin d’argent pour un service de santé, on prend sur le budget de la psychiatrie". Dominique, un autre auditeur, explique de son côté que les déserts médicaux existent aussi pour la psychiatrie et que bien souvent, la seule solution pour être accompagné est l’associatif. Marie-Noëlle Besançon ajoute que "les gouvernements n’ont pas la capacité ou la volonté de faire plus". Un manque de moyens qui, malgré la volonté des soignants, ne permet pas de proposer des soins adaptés.
 

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Un an après le début de la pandémie, les hôpitaux universitaires de Strasbourg toujours sous tension

 






par Louise Chappe.  Publié le 24 février 2021.

Mercredi 23 février, les hôpitaux universitaires de Strasbourg ont présenté un bilan de leur gestion de la pandémie. En plus des patients covid, la demande de soin reste encore forte en réanimation et augmente dans les services de psychiatrie.

Près d’un an après le début de la pandémie de covid-19 en Alsace, les hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) font le bilan. Mercredi 23 février, les professeurs Emmanuel Andrès, président de la Commission médicale d’établissement (CME) des HUS et Yves Hansmann, chef du service des maladies infectieuses, ont exposé l’évolution de la gestion de la pandémie au sein d’un établissement toujours sous tension : « On ne peut pas prévoir l’avenir mais malheureusement il ne faut pas grand chose pour que la situation bascule », affirme Yves Hansmann.

« Garder la fonction d’hôpital de proximité »

Face à la première vague, en mars 2020, « 95 % des ressources des hôpitaux universitaires de Strasbourg étaient dédiées à la gestion de l’épidémie de covid », selon Yves Hansmann.

Les infirmiers du service des maladies infectieuses s’occupent uniquement des patients atteints de la Covid-19. (Photo LC / Rue89 Strasbourg)

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Une demande d’aide psychologique renforcée

Les hôpitaux universitaires de Strasbourg doivent aussi faire face à une augmentation des troubles psychologiques. Les appels à destination du Samu ont changé de nature. Les troubles respiratoires ont diminué pour laisser place aux troubles de l’anxiété, à la dépression et aux tentatives de suicide. Entre octobre 2020 et janvier 2021, le Samu a enregistré environ 370 dossiers de régulation psychologiques et de tentatives de suicides par mois. Un chiffre en augmentation. En 2019 et 2020, le Samu n’a enregistré que 280 dossiers de régulation psychologiques et de tentatives de suicides par mois.

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Un dispositif pour palier aux troubles psychiatriques

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Le CHU de Saint-Etienne a mis en place depuis quelques semaines un nouveau dispositif destiné aux patients souffrant de troubles psychiatriques : le Centre intersectoriel de crise et d'alternative à l'hospitalisation (CICAH).

Il a pour mission d'apporter un soutien aux personnes en détresse psychique et une alternative à l'hospitalisation. Au plus près des patients, le dispositif répond à leurs besoins de façon humaine et rapide afin d'éviter l'aggravation des situations.

Des infirmiers du pôle de psychiatrie sont désormais présents au sein du Centre 15 dans les locaux du SAMU, afin de répondre aux appels à motifs psychologiques, de 9 h à 17 h 30, du lundi au vendredi. Un médecin psychiatre peut être sollicité en cas de besoin. Les appels peuvent également concerner l'entourage et des professionnels.

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«Que sais-je ?» sur l’Anthropocène, la der des ères ?

par Gilles Bataillon  publié le 24 février 2021

Le petit livre de Michel Magny fait le point sur les conséquences, parfois désastreuses, de l’action anthropique sur Terre.






(Silveri/Painpicture)

Le spécialiste de chrono-environnement Michel Magny dresse une synthèse rigoureuse de cette nouvelle époque géologique, l’Anthropocène, qui est la nôtre. Une époque, commencée à la fin du XVIIIe siècle, où «l’humanité apparaît désormais comme une véritable force géologique capable de supplanter les facteurs naturels pour influencer et modifier elle-même la trajectoire de l’écosystème terrestre dans sa globalité».

Prix du Jury du congrès Encéphale 2021 pour l'appli MonSherpa

Medscape Logo

Jean-Baptiste Gervais  24 février 2021

Paris, France – Lancé en septembre 2019, MonSherpa est une application qui permet à des internautes, atteints de "mal-être", de pouvoir accéder à des conseils et des exercices basés entre autres sur des TCC (thérapie comportementale et cognitive). Un chatbot [programme informatique capable de simuler une conversation avec un ou plusieurs humains, NDLR] établit un profil de chaque internaute connecté au travers d'un questionnaire. Si l'internaute manque de sommeil par exemple, le chatbot pourra alors proposer des exercices de méditation. MonSherpa présente d'autres fonctionnalités : rappel de rendez-vous médicaux, aide à l'observance des traitements médicamenteux... Depuis le confinement de mars dernier, l'application, dont la totalité des fonctionnalités était accessible sur abonnement payant, est gratuite.

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Esprits extraordinaires : le lien entre le syndrome du savant et l'autisme

A partir de l'exemple d'un jeune pianiste autiste qui a l'oreille absolue, malgré sa déficience intellectuelle, un article sur les différentes théories concernant le rapport entre l'autisme et le syndrome du savant.

spectrumnews.org Traduction de "Extraordinary minds: The link between savantism and autism" par Linda Marsa / 13 janvier 2016

 © Photographs by Patrick Fallon© Photographs by Patrick Fallon
"Ça ne veut rien dire s'il n'a pas ce swing", lance Rex Lewis-Clack, la tête joyeusement en l'air au rythme du standard de Duke Ellington. Le musicien de 20 ans s'accompagne sur un piano à queue, frappant habilement les touches avec une dextérité qui rappelle celle du Duke lui-même. Il enchaîne ensuite avec une interprétation exquise de la Fantaisie Impromptue de Chopin. Lewis-Clack a le visage doux et blond d'un jeune amoureux. Mais la mélodie obsédante qui semble jaillir du bout de ses doigts est magistrale. Elle remplit le salon haut de gamme de l'appartement de bord de mer qu'il partage avec sa mère, Cathleen Lewis, à Los Angeles. Après l'écho des dernières notes dans l'appartement, il se balance sur le banc du piano et bat des mains en signe d'excitation, apparemment exalté, et affiche un large sourire triomphal.

Ce jeune chérubin est né aveugle, en raison d'une condition congénitale appelée dysplasie septo-optique. Enfant, il souffrait de graves troubles cognitifs et présentait de sévères symptômes d'autisme : même les plus faibles bruits le faisaient crier, et il était si sensible au toucher qu'il gardait ses mains en boule dans ses poings. "Pour son troisième Noël, nous avons dû sortir de la pièce pour ouvrir les cadeaux car il ne supportait pas le bruit du papier d'emballage qui se déchire", se souvient Lewis. "Il ne mangeait pas de nourriture solide et vivait essentiellement de liquides pendant ses premières années. On aurait dit qu'il était prisonnier de son propre corps". Ses médecins ont prédit qu'il ne marcherait et ne parlerait jamais.

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mardi 23 février 2021

Trois albums jeunesse conjuguent le verbe aimer

Par  Publié le 20 février 2021

Covid intrépide, confinement en suspens et hiver polaire : ne serait-il pas temps de se procurer un peu de douceur ? Sélection de trois livres réconfortants où il est question d’amour, toujours.

• Objets d’affection

« Tout ce que j’aime », de Mary Murphy et Zhu Chengliang.

« J’aime beaucoup ma fenêtre. » Ainsi commence l’énumération d’une petite fille à deux nattes, qui détaille au fil des pages les paysages, objets ou aliments chers à son cœur. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a rien d’ennuyeux dans cette énumération. D’abord parce que les aquarelles limpides et colorées sont si belles qu’elles pourraient se passer de mots. Ensuite parce que la langue est juste, c’est celle d’une enfant de 5 ou 6 ans : « La confiture d’abricot est ce que j’aime le plus au monde. A part ces chaussures. Elles ont des lumières qui scintillent, pour montrer où je vais. (…) A chaque pas, mes pieds semblent rebondir. Un jour, [elles] vont s’user ou seront trop petites pour mes pieds. »La fillette aime avec passion, mais sait que les objets de son affection sont voués à changer ou à disparaître. Sauf, évidemment… Ah non ! On ne va pas vous révéler la fin. A vous de deviner ce sur quoi un enfant est censé pouvoir toujours compter.

« Tout ce que j’aime », de Mary Murphy et Zhu Chengliang (HongFei, 36 pages). Dès 5 ans.

Trois livres pour explorer le corps féminin

Par   Publié le 22 février 2021

Un docteur parcourant l’itinéraire du féminin, de la puberté à la ménopause, des paroles de femmes sans filtre, une sage-femme explorant sexualité et maternité… Trois ouvrages pour répondre à toutes les questions.

• Quoi de neuf, doc ?

C'est mon corps de Martin Winckler.

« Il n’y a pas de questions stupides, inconvenantes ou taboues. Il n’y a que des questions légitimes », considère Martin Winckler, ex-médecin généraliste dans un centre de planification et d’IVG au Mans (Sarthe). En suivant l’« itinéraire chronologique » du féminin, de la puberté à la ménopause, il répond sans jargon aux nombreuses questions que les femmes se posent sur leur corps, s’attachant à « alléger le poids de leur charge physiologique ».

Dans l’est parisien, un « safe space » au féminin

Par Célia Laborie   Publié le 19 février 2021

Prenant le relais de l’initiative lancée en 2017 par une jeune femme victime d’agression sexuelle, l’association Safe Place organise, dans le 20e arrondissement de Paris, tables rondes et groupes de parole sur des questions liées au féminisme et aux communautés LGBT+.

Giulietta Canzani Mora, Thaïs Klapisch et Lisa Dayan de l’association Safe Place.

Sorcières de Mona Chollet (La Découverte), Bad Feminist de Roxane Gay (Denoël), L’Origine du monde de Liv Strömquist (Rackham)… La bibliothèque qui trône au-dessus de leurs bureaux donne d’emblée la couleur : féministe. Dans leurs petits locaux partagés du 20e arrondissement de Paris, Thaïs Klapisch, Lisa Dayan et Giulietta Canzani Mora s’échangent des livres, débattent de l’actualité des droits des femmes… Et œuvrent ensemble à matérialiser le concept de « safe space ».

Si l’association Safe Place a officiellement vu le jour en septembre 2020, tout a commencé avec une conversation entre adolescentes, en 2017. « A 17 ans, j’ai subi une agression sexuelle. A l’époque, en en parlant à mes meilleures amies, j’ai réalisé qu’on avait toutes subi des violences de ce type-là », témoigne Thaïs Klapisch, agent d’image pour artistes aujourd’hui âgée de 20 ans. « Aucune de nous ne voulait se confier à ses parents ni aux institutions. Alors on a lancé un appel à témoins sur Instagram : on demandait aux femmes ayant subi des agressions de toutes sortes de nous écrire. Le soir même, on a reçu plus de 150 mails. »

Hommes à barbe et femmes à poils

LE 23/02/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

par Sonia Kronlund

Entre discrimination islamophobe et injonction sociale, deux histoires de pilosité dérangeante avec une barbe et des poils d'aisselles.

Les poils, ce tabou ?
Les poils, ce tabou ? Crédits :  Henry Horenstein - Getty

On parle souvent des cheveux longs, des cheveux courts, crépus, lissés, cachés, voilés, dressés en crête ou de couleur, parce qu'ils sont affaire de morale autant que de politique ou de religion. Pour autant, les poils sont-ils des cheveux comme les autres ? 

Il y a l'image du vieillard sage avec sa longue toison. Il y a aussi les poils pubiens dans l'Antiquité égyptienne, rasés pour des raisons d’hygiène, mais que les nobles reproduisaient grâce à un postiche, afin de se "distinguer"  du reste de la population. Il y a encore la barbe des Russes que Pierre le Grand souhaitait faire couper à la mode occidentale parce qu'elle est has been. Il y a, enfin, plus près de nous, les poils des jambes de la top model Arvida Byström et qui divisent les partisans et les opposants. 

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