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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 23 février 2021

Clubhouse, le dernier salon où l’on cause ?

Nicolas Gastineau publié le  

Connaissez-vous Clubhouse, le dernier réseau social à la mode ? À l’origine réservée aux initiés de la Silicon Valley, cette application confidentielle a connu ces derniers mois un succès international et a été valorisé à 1 milliard de dollars. 

Pour se joindre au mouvement, il faut disposer d’un iPhone, installer l’application et être parrainé par un ami déjà membre. Une fois admis dans ce grand club numérique, l’utilisateur peut entrer dans d’innombrables salles audio, où se déroulent des conversations à bâtons rompues auxquelles participent aussi bien des anonymes que des stars. Au moment d’écrire cet article, on me propose ainsi d’entrer dans un salon qui réfléchit au « futur de l’éducation », de participer à une table ronde sur le développement personnel ou de discuter avec le milliardaire Xavier Niel, qui se prête au jeu du « ask me anything » (« demandez-moi n’importe quoi »). 

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Génération porno

LE 23/02/2021

À retrouver dans l'émission

LE REPORTAGE DE LA RÉDACTION

par Cécile de Kervasdoué

En accès libre sur les téléphones portables, les vidéos pornos sont regardées par plus d’un adolescent sur deux, dans plus de la moitié des cas avant même leur première relation sexuelle. Ces images crues, violentes et dégradantes, diffusées au mépris des lois, influencent leur vie intime. 

La pornographie est en accès libre sur les téléphones portables. A 12 ans, près d'un enfant sur 3 en a déjà visionné.
La pornographie est en accès libre sur les téléphones portables. A 12 ans, près d'un enfant sur 3 en a déjà visionné.  Crédits :  Cécile de Kervasdoué - Radio France

Les Français sont de gros consommateurs de pornographie (au 6ème rang de la consommation mondiale). D'après une enquête de 2016 pour l’Observatoire de la parentalité & de l’éducation numérique (OPEN), la moitié des adolescents surfent sur des sites pornographiques souvent avant de connaitre leur premier rapport sexuel et plus de la moitié d'entre eux tentent de reproduire les scènes qu'ils ont regardées. Le porno est donc un modèle sexuel pour beaucoup de jeunes qui ont grandi avec ; la vie intime des garçons comme des filles s'en trouve changée.

Il faut en parler !

La consommation du porno n'est pas aussi taboue chez les jeunes que chez les plus vieux. Elle est tellement banale qu'elle est un sujet de conversation dès le collège, notamment lors des (trop) rares cours d'éducation sexuelle et affective.

Le porno est devenu le sujet de conversation dès le collège. Des petites filles de 11 ans en 6e viennent me voir à la fin de l'atelier en demandant : que pensez-vous des plans à trois ? Thérèse Hargot, thérapeute de couple et sexologue, intervient en milieu scolaire depuis une quinzaine d'années.

Les enfants sont confrontés de plus en plus jeunes au porno et en développent la plupart du temps de graves traumatismes.

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Comment échapper au spleen sexuel

CHRONIQUE

Maïa Mazaurette  

Publié le 21 février 2021

De nombreux Français s’ennuient au lit et préfèrent assurer les classiques plutôt que se risquer à de nouvelles pratiques. Pourtant, le champ des possibles n’a jamais été aussi vaste pour susciter la surprise et le désir, assure Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale ».


LE SEXE SELON MAÏA

Un tiers des Français préférerait passer une semaine sans sexe plutôt qu’une semaine sans smartphone. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude Bouygues-BETC parue récemment.

C’est donc que pour beaucoup d’entre nous, le distanciel est plus gratifiant que la connexion charnelle à un ou une partenaire. Le smartphone nous rend mille services, nous sommes d’accord (sur quel modèle lisez-vous cette chronique ?)… Et comme le démontrent les polémiques autour de l’économie de l’attention, le divertissement en fait partie. Jusqu’à l’excès. Et puis admettons-le : il y a souvent plus de rebondissements sur notre fil Twitter que dans notre vie sexuelle, plus de confidences croustillantes dans nos textos que sur notre oreiller.

PODCASTS "SEULE EN MER"

 Voile MACSF




Voile MACSF crée sa série de Podcasts « Seule en mer », une expérience immersive inédite pour vivre aux côtés d’Isabelle Joschke, sa préparation avant le départ et sa grande aventure du Vendée Globe. Pour cela, la navigatrice a choisi de se confier à Aline Pénitot, spécialiste du monde de la mer, documentariste et productrice radio. Sous la forme de documentaires, d'interviews, de témoignages, d’images sonores et autres rencontres, les podcasts embarquent les auditeurs dans un récit immersif et authentique, au plus près de l’aventure de l’Everest des mers.

Ouvrez vos oreilles et osez vous laisser emporter !



Comment vaincre l’amaxophobie, cette peur panique de conduire ?

par Marion Dos Santos Clara créé le 22 février 2021

Peur de prendre l’autoroute, crise d’angoisse au volant, crainte de passer le permis… Vous êtes peut-être amaxophobe. Cette peur de conduire touche de nombreuses personnes. Décryptage d’une phobie plus répandue qu’on ne le pense avec Alexandra Lecart, psychologue clinicienne et psychothérapeute.

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Marwan Mohammed : « Il y a une digitalisation des conflits entre bandes »

Propos recueillis par   Publié le 24 février 2021

Le sociologue, chargé de recherche au CNRS et spécialiste des jeunesses urbaines, rappelle que les violences entre groupes de jeunes sont un phénomène récurrent.

Deux adolescents de 14 ans ont été tués dans des rixes opposant des bandes rivales en Essonne, lundi 22 et mardi 23 février. Le sociologue Marwan Mohammed, chargé de recherche au CNRS et spécialiste des jeunesses urbaines, revient sur ces phénomènes récurrents.

Lundi, « Le Parisien » rapportait qu’une note de la Préfecture de police comptabilisait trois morts et 280 blessés en 2020 des suites d’affrontements entre bandes dans l’agglomération parisienne. Y a-t-il une hausse de ces actes ?

Pour avoir une réponse définitive, il faudrait être en mesure d’avoir un appareil d’enregistrement sur le long terme de ces phénomènes, dans ses différentes dimensions (violences, déscolarisation, absentéisme), mais aussi d’avoir un recensement homogène pour l’ensemble du territoire. Il y aussi des manifestations de ces conflits difficiles à mesurer. Seule la partie visible des rivalités est connue, il y a parfois des blessés graves qui ne sont pas identifiés comme résultant d’un affrontement de bandes.

Études postcoloniales: que se joue-t-il vraiment dans les universités ?

Audrey Renault — 

Dénoncées par certaines personnalités intellectuelles comme une révision militante de l'histoire coloniale, elles auraient envahi l'enseignement supérieur et la recherche en France.


Dans son allocution à l'Assemblée nationale, annonçant sa détermination à lutter contre l'islamo-gauchisme qui gangrènerait les universités françaises, Frédérique Vidal a indiqué souhaiter le lancement d'une enquête sur l'ensemble des recherches menées dans le pays, notamment celles concernant le postcolonialisme. Une nouvelle marque de suspicion envers les études postcoloniales, courant universitaire très critiqué mais encore méconnu du grand public.

Apparues en France au début des années 2000, importées des universités anglo-saxonnes, les études postcoloniales sont nées dans le champ littéraire avec pour texte fondateur L'orientalisme d'Edward Said, universitaire américain d'origine palestinienne. Publié en 1978, ce texte étudie comment la vision occidentale d'un Moyen-Orient fantasmé et stéréotypé a pu impacter la colonisation dans cette région et l'ampleur de l'impérialisme culturel qui y fut instauré.

À l'origine théorie littéraire d'analyse et de déconstruction des discours, les études postcoloniales ont peu à peu gagné les autres disciplines, notamment l'histoire, permettant de s'émanciper des récits officiels et d'étudier différemment les conséquences de la colonisation sur les civilisations colonisatrices et les civilisations colonisées.

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La magistrate Hanène Romdhane va prendre la tête de la Miviludes

Par Maël Thierry  Publié le 24 février 2021

Marlène Schiappa, qui a désormais la tutelle de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, va aussi mettre en place un conseil d’orientation.





Elle était sans président depuis deux ans, et beaucoup s’inquiétaient pour son avenir. La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, qui en a désormais la tutelle, annonce dans une interview à « l’Obs » qu’elle a décidé de « renforcer » la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

C’est une magistrate, Hanène Romdhane, qui va en prendre la tête (le 1er mars). Elle était jusqu’ici directrice des affaires juridiques auprès du Contrôleur général des lieux de privation de liberté et cheffe du pôle saisine. Cette docteure en droit public a été dans le passé juriste à la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité.

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Corps public : la BD féministe qui questionne le corps des femmes et les différents visages du sexisme

 NEON

par    23 février 2021

CORPS PUBLIC, éditions du Faubourg / Camille Ulrich, Mathilde Ramadier

Mathilde Ramadier à l’écriture, Camille Ulrich au dessin… Entretien avec les autrices de la BD Corps public, un duo en symbiose contre le sexisme.

C’est quoi, être une femme ? C’est Morgan, par exemple, l’héroïne de Corps public (éditions du Faubourg). De ses premières règles jusqu’à son accouchement, nous suivons cette jeune femme aussi ordinaire qu’inspirante. À travers 158 pages de couleurs, d’indignation et de sourires, Camille Ulrich, dessinatrice et Mathilde Ramadier, scénariste, nous embarquent dans la vie d’une femme qui ressemble drôlement à la nôtre. Et qui nous fait du bien. Rencontre avec les deux autrices.

NEON, magazine : Comment ce projet est né ?
Mathilde Ramadier, autrice : L’idée du scénario a émergé de ma propre expérience, de mes observations. Elle est aussi venue d’une colère. Cela faisait quelques années que je voulais écrire sur un sujet féministe et il a fallu que je fasse l’expérience désagréable et répétée du sexisme ordinaire pour que j’écrive ce scénario. Je suis devenue mère à 28 ans, je vis à la fois en France et en Allemagne. Je suis donc partagée entre deux pays, deux cultures où le sexisme est omniprésent, malgré un visage différent.  


Interview «Le vaccin peut contribuer à dédramatiser la relation entre les générations»

par Virginie Ballet et photo Stéphane Lagoutte. Myop publié le 23 février 2021

Serge Guérin, sociologue auteur du livre «La guerre des générations aura-t-elle lieu ?», assure que les tensions présumées entre jeunes et plus âgés n’ont pas été exacerbées par la crise sanitaire, bien au contraire.


Fallait-il confiner les plus âgés ? Cesser de les voir ? Pointer du doigt le mode de vie des plus jeunes ? La pandémie de Covid-19 a mis le lien entre générations à rude épreuve. Au risque d’un conflit ? Non, tranche Serge Guérin, sociologue spécialiste des relations intergénérationnelles et du vieillissement au sein de la société (1), pour qui l’année écoulée a, au contraire, permis de développer de nouvelles formes de solidarité.

Le don d’utérus, est-ce si simple ?

par Eric Favereau   publié le 23 février 2021

Après la première naissance en France d’un enfant, né à l’issue d’un don d’utérus d’une mère à sa fille mi-février, certains s’interrogent sur ce don si particulier.


«Un enfant miracle», ont répété les médias. «Une magnifique naissance», a ajouté le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique à l’hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine), à l’origine de cette première en France, à savoir la naissance d’un bébé après une greffe d’utérus chez la mère. Ce médecin précise : «Mais c’est aussi une aventure collective de plusieurs dizaines de personnes, 25 chercheurs pendant quinze ans y ont travaillé.» Aboutissant à l’arrivée d’une petite fille de 1,845 kg, le 12 février. La mère, Deborah, âgée de 36 ans, avait bénéficié en mars 2019 de la première greffe d’utérus française, réalisée par la même équipe. La donneuse n’était autre que sa propre mère, alors âgée de 57 ans.

lundi 22 février 2021

Le lettre de philosophie magazine

 

Bonjour,

La chute. Le malconfort. Ce sont les deux mots qui me viennent à l’esprit après avoir vécu un moment vraiment particulier jeudi dernier. J’avais invité Marie Holzman, grande spécialiste de la Chine, parler en visioconférence de la situation du pays, qui vient d’entrer dans l’année du Buffle, pour l’association “Les Nouveaux Dissidents”. Avec des mots simples et précis, la sinologue a décrit les mensonges de Pékin sur le Covid-19, l’écrasement de la révolte hongkongaise ou la répression sans fin des avocats défenseurs des droits humains. Vers la fin, nous en sommes venus aux Ouïghours. Devant la caméra, elle a tenté de mettre des mots sur quelque chose, dit-elle, de presque inconcevable : génocide ? ethnocide ? Peu importe le terme choisi. La réalité est qu’en ce moment même, à 6 000 kilomètres d’ici, dans la province du Xīnjīang, des centaines de milliers de Ouïghours, qui ont le malheur d’avoir une culture différente de celle des Hans – l’ethnie majoritaire en Chine –, et d’être accessoirement turcophones et musulmans, sont parqués dans des camps de travail et de rééducation, quand ils ne sont pas tout bonnement assassinés. Les femmes, elles, sont stérilisées, violées ou mariées de force à des Hans. Les enfants sont placés dans des orphelinats et subissent un véritable lavage de cerveau. La religion, la langue et les traditions sont vouées à la disparition. Une centaine de cimetières musulmans, des mosquées ont été rasés, raconte Marie Holzman. D’ici quelques années, qui sait si ce peuple et cette culture existeront encore ?

Cette réalité, j’avais l’impression de la connaître depuis plusieurs années, au rythme des révélations successives. Mais ce n’est que jeudi soir dernier qu’elle a comme explosé en moi. Il a sans doute fallu ce récit circonstancié, et ce sentiment d’effroi. J’ai pensé au bref roman d’Albert CamusLa Chute (1956), l’histoire d’un bourgeois content de lui qui se trouve pris d’un malaise existentiel lancinant. Il finit par en identifier la source. Un jour, il a traversé un pont et aperçu une jeune fille penchée sur le parapet. Alors qu’il était déjà sur le quai, il a entendu le bruit d’un corps qui tombe dans l’eau, des cris, et puis plus rien. Il a pensé “trop tard, trop loin…”, et s’est éloigné sans intervenir ni prévenir personne. Des années après cet épisode, il confie que “les plongeons rentrés laissent parfois d’étranges courbatures”. Dans le même roman, il compare son état à une diabolique cellule médiévale appelée malconfort : “Elle n’était pas assez haute pour qu’on s’y tînt debout, mais pas assez large pour qu’on pût s’y coucher. Il fallait prendre le genre empêché, vivre en diagonale”, avec une sensation physique permanente de culpabilité.

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Justice Violences carcérales : à Val-de-Reuil, «le Viking», le faux rapport et la «vengeance»

par Julie Brafman    publié le 21 février 2021

Cinq surveillants pénitentiaires vont comparaître, ce lundi, devant la cour d’appel de Rouen, pour «violences aggravées» contre un détenu, «faux», «usage de faux» ou «abstention volontaire d’empêcher un délit». Le dossier, que «Libération» a pu consulter, offre une plongée au cœur des violences carcérales, rarement exposées au grand jour.


Ce matin de février 2020, devant le centre de détention de Val-de-Reuil, à quelques kilomètres de Rouen, les surveillants avaient installé feu – de palettes – contestataire et piquet de colère. Dans un mélange de brume et de fumées, ils manifestaient contre la «gestion catastrophique des détenus les plus dangereux» après l’agression de l’un d’entre eux. Si l’auteur a été condamné à un an d’emprisonnement pour «violences aggravées», l’affaire a vite pris une tournure inédite, dont le dernier acte va se jouer ce lundi 22 février : cinq agents, âgés de 36 à 53 ans, s’assiéront sur le banc des prévenus de la cour d’appel de Rouen pour répondre, à divers degrés, de «violences aggravées», «faux» et «usage de faux» ou «abstention volontaire d’empêcher un délit». En première instance, à Evreux, lors d’un procès passé quasiment inaperçu, ils ont été condamnés à des peines sévères, allant de quatre mois à deux ans d’emprisonnement (dont un an avec sursis). Deux d’entre eux se sont vu interdire définitivement d’exercer la profession. Ce dossier – que Libération a pu consulter – offre une plongée au cœur de la mécanique des violences carcérales, rarement exposées au grand jour. A l’heure où les débordements policiers sont inlassablement révélés, à l’ombre on retrouve les mêmes ingrédients : l’omerta, l’esprit de corps, la force légitime détournée. Et cette phrase qui a déjà fait le tour de monde, après la mort de George Floyd aux Etats-Unis ou de Cédric Chouviat en France : «Je n’arrivais plus à respirer».

Euthanasie : « Je pars la fleur au fusil »… Pour Alain Cocq, la fin de vie justifie les moyens

Vincent VantighemPublié le 21/02/21

PORTRAIT  Lourdement handicapé, Alain Cocq a décidé de se rendre en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté et milite pour l’aide active à mourir en France

Alain Cocq
Alain Cocq — PHILIPPE DESMAZES / AFP
  • Âgé de 57 ans, Alain Cocq est atteint d’une maladie orpheline tellement rare qu’elle ne porte pas de nom. Il estime être en permanence à 8 sur 10 sur l’échelle de la souffrance.
  • En septembre 2020, il avait menacé de se laisser mourir en direct sur Facebook si Emmanuel Macron ne changeait pas la loi pour autoriser le suicide assisté, mais avait dû renoncer à son projet en cours de route.
  • Aujourd’hui, il a décidé de se rendre en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté.

A Dijon (Côte d’Or),

C’est lui qui a décroché son téléphone le premier. Il avait appris qu’on s’intéressait à son histoire et voulait nous convier chez lui, à Dijon. Le lendemain, il a rappelé pour savoir si on avait acheté notre billet de train. Le jour suivant, c’était pour donner son adresse. Et celui d’après pour vérifier qu’on avait bien noté le nom de la rue permettant d’accéder, plus facilement, à l’arrière de son appartement médicalisé. « Très bien, je vous attends, alors. Je m’occupe de préparer le café. »

Évidemment, à notre arrivée en ce jour neigeux de janvier, ce n’est pas Alain Cocqqui fait bouillir la marmite. Mais l’un des six auxiliaires de vie qui, chaque jour, se relaient à son chevet. A l’une, il réclame « le dossier médical noir ». A l’autre, « l’ordinateur ». Et entre les deux, « une tasse de café ». Torse nu, allongé dans son lit, cigarette aux lèvres, cet homme de 57 ans distribue les ordres sans affection particulière. Mais il ne faut pas y voir un manque de respect. C’est simplement sa manière de mener « le combat », comme il l’appelle. Lui en première ligne. Et ses aides-soignants en renfort.

« Je pars la fleur au fusil. Mais le fusil à l’épaule… », résume-t-il d’ailleurs d’une jolie image guerrière. Car, oui, Alain Cocq va mourir. Il veut mourir. Après une première tentative avortée en France en septembre, il a finalement décidé d’entamer les démarches pour bénéficier d’un suicide assisté à Berne (Suisse). Dans les prochaines semaines. Ou les prochains mois, peut-être. Tout est ficelé. Il attend simplement qu’on lui communique la date pour entamer son dernier voyage. Et il souhaite que les Français soient informés de son projet. « Je veux que la fin de vie devienne le thème majeur de la campagne présidentielle de 2022 », assume-t-il.

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« La Psychanalyse des adultes » : renversante Melanie Klein

Par  Publié le 19 février 2021

Un recueil d’interventions inédites de la psychanalyste morte en 1960 rappelle la puissance de son univers conceptuel comme de sa pratique.

La psychanalyste Melanie Klein, dans les années 1950.

« La Psychanalyse des adultes. Conférences et séminaires inédits » (Lectures on Technique), de Melanie Klein, édité par John Steiner, traduit de l’anglais par Géraldine Le Roy, Eric Stremler et Véronique Young, Payot, 270 p.

Née à Vienne en 1882, morte à Londres en 1960, Melanie Klein est connue dans le monde entier pour avoir inventé l’approche psychanalytique des enfants. Au début du XXe siècle, les représentants de l’école viennoise, incarnée par Sigmund Freud et sa fille Anna, soutenaient que le moi de l’enfant se révélait trop fragile pour être abordé en direct et qu’aucune cure n’était possible sans la médiation des parents.

Or, à partir de 1926, Melanie Klein, installée au Royaume-Uni, abolit ces barrières en construisant une doctrine de l’infans(enfant de 2 à 3 ans), celui qui ne parle pas mais n’est plus un bébé. Aussi propose-t-elle un cadre spécifique à l’exercice des cures infantiles qui a fait partout ses preuves : petits meubles, jouets, dessins, pâte à modeler, animaux en peluche, etc.

L'icône par la porte du rêve

RADIO CHRETIENNE FRANCOPHONE

Présentée par 

Partons à la découverte des icônes par la porte du rêve : une ambition très originale portée par 2 artistes et une psychanalyse dans ce livre paru chez Nouvelle Cité.

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Dostoïevski n'est pas votre auteur préféré? Il va le devenir


En lisant des romans comme ceux de Dostoïevski, avec des analyses semblables à de la psychanalyse, on se sent décrypté et on adhère à l'auteur.

La réponse d'Éric Orthwein:

Parce qu'il a vécu quasiment tout ce qu'il raconte dans ses livres et qu'il analyse ses expériences avec une profondeur inégalée. C'est la réponse courte. Aussi, pour répondre correctement à cette question, rien de tel qu'une réponse personnelle concernant ma rencontre avec Dostoïevski.

Si je ne saurais dire à quel moment précis j'ai rencontré Dostoïevski, en revanche je me souviens très bien du premier de ses livres que j'ai abordé, c'était Le Joueur; par fainéantise surtout, car c'est l'un de ses plus courts, à peine 200 pages –alors que l'auteur est réputé pour ses pavés de 1.000 pages…

À l'époque, j'étais encore sous l'emprise de Proust, battu en brèche une première fois par Belle du Seigneur d'Albert Cohen qui m'a fait une forte impression. Mais Proust résistait encore. Entre-temps, j'ai découvert celui qui m'a rendu jaloux par son style, Romain Gary, mais pas de quoi inquiéter le petit Marcel sur l'ensemble.

C'est alors que je m'attaque à Dosto (pour les intimes), avec Le Joueur, un petit roman de rien du tout, pensais-je, que je vais avaler en deux heures. Ceci dit, concernant la difficulté, la lecture de Dosto n'est pas très difficile, tout le monde peut le lire. Or, à peine entamées les premières pages, j'ai eu de drôles de sensations en lisant. J'avais l'impression qu'il parlait de moi, qu'il me parlait directement. Je ne pouvais rien lui cacher.