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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 17 février 2017

Mères au bord de la crise de nerfs

LE MONDE  | Par 
Qu’est-ce qui a bien pu transformer ces douces créatures qui portaient la vie d’un air serein en mégères aigries et hirsutes ?


« Je te préviens, je ne répéterai pas ! » Et si c’était ça, le cri de la mère dépassée, celle que ses enfants n’écoutent plus et que ses voisins entendent trop ? A force de prêcher dans le désert, Caroline Salomon, 40 ans, avocate à Paris et mère de trois enfants, a fini par le faire : devant ses enfants médusés, puis sanglotants, elle a quitté la plage où elle passait la journée en famille sans un mot. « Ça faisait une heure que je leur disais : “on s’en va”. J’en ai eu marre et je suis partie. Maintenant, ils m’écoutent… parfois. »

Ces mères racontent toutes la même histoire, celle de matins pressés et de couchers qui s’éternisent, de consignes mille fois répétées et de colère foudroyante. Caroline Salomon en arrive même à regretter le temps où elle fumait – « c’était génial ». Un moment pour se calmer, seule sur son balcon.
Mais qu’est-ce qui a bien pu transformer ces douces créatures, ces femmes-monde qui portaient la vie d’un air serein en mégères aigries, hurlantes, hirsutes ?





L’Allemagne expérimente le revenu universel grâce au crowdfunding

LE MONDE  | Par 
ll y a encore trois ans, Jesta Phoenix n’avait jamais entendu parler du revenu universel. Aujourd’hui, alors que cette idée vieille de plusieurs siècles reprend du terrain dans les débats politiques partout en Europe, la jeune Berlinoise est l’une des rares à pouvoir en bénéficier en Allemagne. Chaque mois depuis mai, cette mère de deux enfants reçoit 1 000 euros et a le choix d’en disposer comme elle le souhaite. Contrairement à la Finlande, où le gouvernement a décidé de mener une expérimentation sur 2 000 chômeurs tirés au sort, ce ne sont pas les pouvoirs publics qui lui permettent de se délester de ses soucis financiers quotidiens pendant un an. A l’origine du revenu universel perçu par Jesta : 12 000 euros récoltés sur Internet par l’association Mein Grundeinkommen (« Mon Revenu de base »).


Soins psychiatriques sans consentement : des députés pointent des dérives, surtout dans les procédures d'urgence

Coline Garré
| 16.02.2017


Trois ans après l'adoption de la loi du 27 septembre 2013 sur les soins sans consentement, qui révisait celle du 5 juillet 2011, le recours à ce régime a fortement augmenté, constatent les députés Denys Robiliard et Denis Jacquat, à l'issue de leur mission d'évaluation, lancée début janvier.
En 2011, la loi a modifié un paradigme, en passant de l'hospitalisation sans consentement aux soins sans consentement. En 2015, 92 000 patients étaient soignés sans leur consentement (5,4 % de la file active totale suivie en psychiatrie), contre 80 000 en 2012, soit une augmentation de 15,9 %, alors que la hausse de la file active des patients suivis en psychiatrie n'est que de 4,9 %, selon les nouveaux chiffres de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES)*.
Parmi ces 92 000 personnes, 80 000 patients ont été hospitalisés au moins une fois à temps plein (+ 13 % par rapport à 2012) ; 37 000 (40 %) étaient suivies en ambulatoire.

Les chiffres affolants des soins psy sans consentement

Par Eric Favereau — 

En 2015, près de 37 000 personnes ont reçu des soins ambulatoires sans consentement en France.

L’étude de la démographe Magali Coldefy publiée ce jeudi montre une augmentation constante des hospitalisations, mais aussi des traitements à domicile obligatoires, autorisés depuis 2011. Et pointe des disparités importantes en fonction des régions.

Ce sont près de 100 000 patients qui ont été hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement l’an dernier en France. Le chiffre est énorme : 92 000 patients, exactement, enfermés contre leur gré, parfois quelques jours, d’autres fois plusieurs semaines. 


Droit de la psychiatrie : la contention et l’isolement du patient.

retour accueil village

JEUDI 16 FÉVRIER 2017

Par Vincent Ricouleau, Professeur de droit

Les recommandations en urgence du 8 février 2016 publiées au J.O de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, ont-elles sonné le glas de l’hétérogénéité des pratiques hospitalières en matière de contention et d’isolement des patients ? Pourquoi et comment procède-t-on à la contention et à l’isolement dans les services de psychiatrie générale mais aussi dans les services d’urgence ? 
Comment est appliqué l’article L.3222-5-1 du CSP par les juges ? 
Comment améliorer les droits fondamentaux des patients ?


Psychiatrie : «Les patients contestent moins le principe que les mesures d’isolement ou de contention»

Par Eric Favereau — 

Le député PS Denys Robiliard
Le député PS Denys Robiliard
Photo Assemblée nationale

Le député PS Denys Robiliard, coauteur d’un rapport sur les hospitalisations sans consentement rendu public ce jeudi, redoute la banalisation des procédures d’urgence.

[...] Quid de cette loi ? Bilan positif ou pas ?

La présence systématique du juge, qui doit statuer au bout de douze jours sur l’hospitalisation sans consentement, est une avancée. Ce regard judiciaire sur toutes ces mesures privatives de liberté en psychiatrie est une chose importante. Fallait-il pour autant l’organiser de cette façon-là ? Je ne sais pas, mais le législateur n’avait pas le choix, cela lui avait été imposé par le Conseil constitutionnel.

166 psychiatres et médecins du Vinatier alertent sur les conditions de travail à l'hôpital public

Un appel signé par 166 psychiatres et médecins du CH du Vinatier à Bron, près de Lyon, dénonce "la paupérisation globale de l’offre de soins" et les "conditions de travail de plus en plus éprouvantes" à l'hôpital public. Touchés eux-mêmes par des menaces sur l'emploi au CH, ils espèrent rallier d'autres communautés médicales à leur initiative.
"Actuellement confrontés à une dégradation des conditions de prise en charge des patients", 166 psychiatres et médecins travaillant au CH du Vinatier à Bron, près de Lyon (Rhône) ont diffusé ce 16 février un appel. Ils y expriment leur "très grande inquiétude sur l’avenir des missions de la psychiatrie publique" et la difficulté de "maintenir des soins de qualité et de proximité dans les dispositifs de secteur et à prendre en charge les populations les plus démunies".

Un «Centre national du burn-out» à l'étude en France

Résultat de recherche d'images pour "le figaro économie"     15/02/2017

Crédit: dailin

Une mission parlementaire a proposé 27 mesures pour reconnaître et «mieux cerner la réalité» du burn-out, ou syndrome d'épuisement professionnel.
«Brown-out» (quand le travail n'a plus de sens), «bore-out» (quand l'ennui au travail est trop pesant)... Les dérivés du «burn-out», syndrome de l'épuisement professionnel, ne manquent pas... «On n'avance pas assez vite. Or, c'est une réalité depuis longtemps», observe très justement Gérard Sebaoun, député PS du Val-d'Oise, rapporteur d'une mission d'information relative au syndrome d'épuisement professionnel. Ce mercredi, il a proposé - avec le président de la mission, Yves Censi, député LR de l'Aveyron - de faciliter la reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle et de créer une agence nationale de la santé psychique au travail pour mieux cerner cette «réalité grandissante».

Burn-out : le Parlement se penche sur «ce désastre humain»

Par Amandine Cailhol — 

Courbevoie dans le quartier d'affaires de la Défense, le 25 février 2016.
Courbevoie dans le quartier d'affaires de la Défense, 
le 25 février 2016. Photo Marc Chaumeil pour Libération

Avec 27 propositions, un rapport parlementaire propose de mieux reconnaître le syndrome d'épuisement professionnel. Une bonne nouvelle selon la CFE-CGC.

«Une avancée sociétale gigantesque.» Pour la CFE-CGC, les conclusions du rapport parlementaire sur l’épuisement professionnel, présenté mercredi devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, marquent un premier pas encourageant pour «mettre fin à ce désastre humain que constitue le burn-out». Mobilisé depuis des années pour que ce syndrome soit reconnu, le syndicat des cadres s’est félicité des 27 propositions présentées par Gérard Sebaoun, député PS du Val-d’Oise et rapporteur de la mission d’information qui a rédigé le rapport.






Autisme : un diagnostic fiable à 80% pour les frères et sœurs dès la première année

16/02/2017

Une étude publiée dans Nature, dévoile la possibilité, grâce à un IRM, de savoir si le plus jeune enfant d'une fratrie comportant déjà au moins un enfant autiste sera lui aussi atteint du trouble à l'âge de 2 ans, stade où les premiers symptômes apparaissent. 

Des chercheurs américains de l'université de Washington et de l'université de Caroline du Nord ont mis en évidence des marqueurs spécifiques dans le cerveau qui permettent de diagnostiquer l'autisme chez des bébés de 6 mois et 12 mois, dont l'un des frères et soeurs plus âgés est déjà atteint de troubles autistiques.
Cette étude, publiée dans Nature, a suivi une centaine d'enfants américains à qui l'ont a fait passé des IRM du cerveau, à l'âge de 6, 12 et 24 mois.
D'après les résultats, les chercheurs ont constaté que les enfants qui deviendraient autistes présentaient une hyperextension de la surface du cerveau entre l'âge de 6 et 12 mois, comparés aux enfants ayant des frères et soeurs autistes, mais qui n'ont pas développé la maladie.

mercredi 15 février 2017

“Letzlove” : Michel Foucault et après


 



Que reste-t-il de l’ambition philosophique de Michel Foucault, des espoirs d’une génération, de la liberté de “penser autrement” ? Pierre Maillet prend ces questions à bras-le-corps en adaptant au théâtre un texte d’entretiens peu connu, sous le titre “Letzlove”.

Lever le pouce, faire du stop, entrer dans une voiture en direction de Caen. Rien d’exceptionnel dans les années 1970. Sauf lorsque le conducteur est l’un des plus éminents intellectuels de sa génération, un chauve à lunettes d’acier, professeur au Collège de France, auteur de Surveiller et Punir, autrement dit : Michel Foucault. Le jeune passager, Thierry Voeltzel, est un inconnu et il le restera. Mais ensemble, ils finissent par écrire un livre d’entretiens à la demande de François Mauriac, éditeur chez Grasset, après que ce trajet partagé durant l’été 1975 a créé une sympathie, qui s’est rapidement transformée en amitié intime. Vingt ans et après paraît en 1978. 


Complicités et ambivalences de la psychiatrie, Münsterlingen et le carnaval des fous de 1954 (2017

Foucault News

Activity relating to the work of French thinker Michel Foucault (1926-1984)


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Résumé
En mars 1954, Michel Foucault visite l’asile de Münsterlingen, dans le canton de Thurgovie, sur la rive suisse du lac de Constance. Lieu d’activité de psychiatres bien connus, notamment Hermann Rorschach, Münsterlingen est devenu célèbre dans l’histoire de la psychiatrie surtout grâce au travail de Roland Kuhn, qui fut actif à l’asile de 1939 à 1979. Grand spécialiste du test psychodiagnostique de Rorschach et découvreur au début des années 1950 du premier médicament antidépresseur, Kuhn fut également très proche de Ludwig Binswanger, dont il accueille favorablement l’approche anthropologique de la maladie mentale. C’est précisément pour rencontrer Kuhn et Binswanger que le jeune Foucault se rend en Suisse, à une époque où il s’intéresse à la psychopathologie « existentielle ». Sa visite a lieu pendant la fête du Carnaval de l’asile.


Marie pas si vierge selon une nonne espagnole : scandale dans l'Eglise

Par François Musseau, Madrid, de notre correspondant — 


Photo Europa Press. Getty Images

Sœur Lucia Caram, une Dominicaine de 51 ans, a chanté les louanges du sexe, évoquant notamment la vie de couple de Joseph et Marie dans un talk-show très suivi, déclenchant tempête médiatique, menaces de mort et d'excommunication.


mardi 14 février 2017

Une association dénonce des refus de remboursement de soins libéraux pour enfants handicapés

15.02.2017


Certaines caisses refuseraient de rembourser des soins effectués par des professionnels libéraux pour des enfants handicapés pris en charge par des Centres d'action médico-sociale précoce (Camsp). L'association "Anecamsp", qui fédère professionnels, parents et grandes associations a alerté cette semaine dans la presse sur ce phénomène. Les Camsp sont composés d'équipes pluridisciplinaires qui suivent des enfants handicapés de leur naissance jusqu'à six ans, ainsi que des enfants à risque comme certains grands prématurés. Il leur arrive d'adresser les familles à des kinésithérapeutes et orthophonistes libéraux lorsque les délais d'attente chez eux sont trop longs, ou lorsque les familles vivent trop loin, a expliqué mercredi Geneviève Laurent, présidente de l'association.

En Suède, la semaine des trente heures ne fait pas l’unanimité

LE MONDE ECONOMIE  | Par 


Le passage aux trente heures par semaine a notamment été testé dans l’industrie automobile.

Le passage aux trente heures par semaine a notamment été testé dans l’industrie automobile. 
SVEN NACKSTRAND / AFP

Réduire le temps de travail pour améliorer la santé des salariés sans sacrifier la productivité. Entre 2010 et 2015, les arrêts maladie, causés en partie par le stress lié au travail, ont augmenté de 71 % pour les femmes et de 63 % pour les hommes en Suède. Contre le mal-être de leurs employés, plusieurs municipalités et entreprises ont donc décidé de diminuer le temps de travail hebdomadaire.

A la maison de retraite de Svartedalen, à Göteborg, les aides-soignantes sont repassées aux quarante heures le 31 décembre, après avoir expérimenté pendant deux ans la semaine de trente heures, à salaires identiques. « L’environnement du travail s’est amélioré, tout comme la santé des employés et la qualité des soins portés aux résidents », assure Daniel Bernmar, l’adjoint au maire, dont le parti, le Parti de gauche, a porté le projet.



« J’arrive à 19 heures, il y a 50 patients et je suis la seule infirmière de garde »

LE MONDE  | Par 
A l’hôpital de Lens (Pas-de-Calais).

Je mets quelques instants à comprendre la situation. « Et elle vient à quelle heure, la deuxième infirmière ? », dis-je à celle qui prend la relève. Elle éclate de rire. « Mais, il n’y en a pas, Noémie ! » Bon. Alors on y va.

Je commence mon premier tour de garde à 19 h 30. Normalement, le second débute à minuit, mais à minuit, je viens à peine de terminer le premier. Pourquoi ? Parce que j’ai pris deux minutes avec chaque patient pour me présenter, leur expliquer comment m’appeler, leur dire jusqu’à quelle heure je suis là. C’est le minimum, mais c’est déjà trop long. Donc, je recommence à minuit, tout le monde transpire parce qu’on est en plein été et que la clim est en panne.

La maladie mentale est-elle soluble dans l’identité culturelle ?

26/01/2017

En Europe occidentale, la psychiatrie actuelle a progressivement émergé à partir de conceptions antiques et médiévales où les manifestations de la folie résultaient volontiers de l’action maléfique de quelque « démon. » Si cette « démonologie » du passé a laissé place au discours médical et psychologique (pour schématiser grossièrement, celui du DSM d’une part, et celui des psychanalystes d’autre part), des équivalents ou des reliquats de ces conceptions anciennes subsistent dans nos sociétés multiculturelles confrontant souvent des immigrés à un dilemme, source de conflit de loyauté : devoir à la fois se conformer aux impératifs de règles « standardisées» (les lois de la société d’accueil  concernant tous les individus, sans égard pour leur propre appartenance ethnique ou religieuse), mais sans trahir pour autant ni « laisser au vestiaire », en changeant de pays ou de continent, les croyances et les coutumes de leur terre natale.

L’argent, peut-être un critère de guérison en psychiatrie

01/02/2017

Depuis 2008, le gouvernement du Royaume-Uni développe un programme pour  améliorer l’accès aux psychothérapies (IAPT : Improving Access to Psychological Therapies)[1] qui a « résolument changé le visage des soins psychologiques en Angleterre », rappelle The British Journal of Psychiatry. Mais si l’objectif des autorités britanniques était de revaloriser la part des psychothérapies (en particulier de type « evidence-based psychological therapies  », thérapies fondées sur des preuves)[2] et de limiter parallèlement celle des médicaments psychotropes, notamment pour les patients anxieux ou dépressifs, les données épidémiologiques montrent qu’il persiste de grandes disparités selon les régions et surtout selon le niveau de revenus des intéréssés, puisque les taux de guérison peuvent varier d’environ 8 % à 87 % ! Au département des sciences médicales de l’Université de York, Jaime Delgadillo & coll ont ainsi montré que le programme IAPT tend à prouver que « la prévalence des problèmes psychiatriques est plus élevée dans les régions les plus pauvres », et que ces mêmes zones connaissent « les taux moyens de guérison les plus faibles. »