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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 23 octobre 2014

De STOP DSM à POST DSM - Programme


PROGRAMME

SAMEDI 22 NOVEMBRE 2014



13 h 30 – Accueil

14 h – Patrick Landman (I.C.S STOP DSM) : Introduction

14 h 15 – Allen Frances :
« Ethical psychiatry diagnosis » (traduction simultanée)
Psychiatre, chercheur, Professeur Émérite à la Duke University of California (USA). A rédigé le rapport sur « les troubles de la personnalité » du DSM III, a dirigé le DSM IV et a été un témoin privilégié de la rupture entre psychiatrie et psychanalyse aux USA dans les années 70.
Actuellement un des principaux pourfendeurs du DSM 5. Auteur de « Sommes-nous tous des malades mentaux ? »  Odile Jacob, 2013

15 h – Discussion : Guy Dana (I.C.S STOP DSM)

15 h 15 – Interventions courtes depuis la salle animées par Jean-François Solal et Dominique Tourrès (I.C.S STOP DSM) :
Jean Chambry
Pédopsychiatre, chef de pôle, Fondation Vallée, Gentilly
Patrice Charbit
Président de l’AFPEP SNPP
Patrick Chemla
Psychiatre, Collectif des 39
Jean Garrabé
Psychiatre honoraire des hôpitaux, membre honoraire de l’Association mondiale de psychiatrie, ayant contribué à l’élaboration de la CFTMEA, de la CIM 10 et à celle de la future CFTMA
Laure Woestelandt, Manuel Rubio, Reda Boukakiou
Internes en psychiatrie


La peur : 15ème colloque Psychanalyse & Médecine, 30-31 janvier 2015, Centre Sèvres, Paris 6ème

L'Appel des Appels 

Pour le programme et l'inscription, cliquer ici.

Cette peur qui nous étreint lorsque notre corps dysfonctionne, comment l’appréhender, en parler, la comprendre, l’apprivoiser ? Comment devient-elle actrice de notre existence et de celle des autres ? Sans se confondre avec l’angoisse, la peur agit, interagit dans la vie psychique. Elle marque pour un temps nos comportements qu’elle modifie ou change. Au coeur des rencontres entre médecine et psychanalyse, la peur se déclinera sous de multiples aspects au cours de ces journées, les quinzièmes de notre parcours interdisciplinaire.

UN ENFANT EST ABANDONNE. La pelade au risque de la psychanalyse

Dans ce livre Sandra Meshreky s’intéresse à la pelade, maladie de la peau caractérisée par la chute des cheveux. Elle montre en quoi la psychanalyse peut aider les sujets à dénouer et renouer autrement les fils psychiques inconscients qui ont pu conduire à ce singulier dénuement corporel...
Qui n'a jamais eu peur de perdre un être aimé ? Le sentiment d'abandon est constitutif de la nature humaine. Mais il revêt parfois un caractère extrême qui le fige en véritable angoisse. Or, c'est cette fixion lacanienne que l'auteure entend réinterroger en la narrant dans un conte.
Autour de la maladie psychosomatique de la pelade, elle tisse une trame interprétative où Le Petit Poucet de Perrault, L'Homme aux Loups et Un enfant est battu de Freud viennent éclairer un enfant abandonné.


Psychanalyse sans domicile fixe Topologie de sans-logis


Psychanalyse sans domicile fixe



par Sandra Meshreky

Exclus de partout, les S.D.F. se tiennent pourtant au coeur de la cité. À l'ère de la surconsommation, ils donnent à voir ou à imaginer un dénuement à la fois insupportable et fascinant. Et si cette détresse réelle ou supposée cachait autre chose? Quelque chose bien moins du côté du besoin que du désir?
À partir d'une expérience de quatre ans au Samu Social de Paris, l'auteur ouvre à un autre regard sur les S.D.F.. Son approche psychanalytique de l'errance sociale invite à redécouvrir l'originalité et l'actualité de la pensée lacanienne.

Le passage à l’heure d’hiver économise l’énergie... des enfants

 24/10/2014


Justifié par les économies d’énergie, le passage à l’heure d’hiver qui interviendra dimanche prochain à 3 heures du matin, pourrait bien avoir pour conséquence d’économiser celle des enfants, selon l’analyse de chercheurs anglais.
Munis d’accéléromètres et dispositifs électroniques portés à la taille, 23 000 enfants âgés de 5 à 16 ans vivant dans neuf pays différents dont l’Angleterre et l’Australie se sont prêtés à l’étude de ces chercheurs de l’Université de Bristol. Leur hypothèse : l’allongement de la durée d’ensoleillement serait associé avec une augmentation de l’activité physique des enfants, laquelle a des conséquences bénéfiques sur la santé mentale et physique ; et inversement. Les auteurs qui publient leur analyse dans l’« International Journal of Behavioural Nutrition an Physical Activity » se sont plus particulièrement intéressés aux variations de comportements qui suivent immédiatement les changements d’heure bisannuels, ce qui a été possible chez 439 enfants.

Fin de vie : qui doit décider en dernier ressort ?

LE MONDE | 
Par 
Qui doit décider de la fin de vie des malades incapables d’exprimer leur volonté et qui n’ont pas laissé une trace écrite de leur désir ou non de continuer à vivre ? Quand se pose la question de l’acharnement thérapeutique, et donc de l’arrêt des traitements, c’est jusque-là le médecin du patient qui a le dernier mot. Le comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui présentait jeudi 23 octobre sa synthèse de deux ans de débat public en France en vue d’améliorer la loi, en a profité pour appeler à la réflexion sur le sujet.
C’est l’affaire Vincent Lambert qui oblige, aujourd’hui, à aller au-delà des traditionnelles questions sur la fin de vie, l’euthanasie et le suicide assisté, pour lesquels le CCNE constate qu’il n’y a pas consensus en France, ou encore celle de la sédation en phase terminale (qui permet de dormir jusqu’à ce que la mort advienne), dont la demande est « partagée » par les Français. En 2013, l’histoire de ce jeune homme en état végétatif avait frappé les esprits. Ses parents avaient obtenu du tribunal administratif la reprise de son alimentation et de son hydratation, interrompues sur décision des médecins, avec l’accord de son épouse seulement. Ils ont été consultés par la suite, mais ont aussi contesté la nouvelle décision d’arrêt des traitements. C’est désormais la Cour européenne des droits de l’homme qui va trancher.

Au nom de la foi

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 
Depuis juillet, la liste des massacres, des viols, des exécutions sommaires, des tortures, des brutalités associées à l’imposition de la charia (mains coupées, flagellations publiques) que commettent les combattants du groupe armé Etat islamique (EI), que ce soit à Tikrit, à Rakka, à Mossoul, ne cesse de s’allonger. Ses partisans tournent et diffusent eux-mêmes les vidéos de leurs exactions : égorgements, crucifixions, têtes plantées sur des grilles, balles dans la tête, charniers.
L'une des 153 fresques en bois peint (vers 1150) du plafond de l'église romane Saint-Martin, à Zillis (Suisse), représentant  le massacre des Innocents.
Sur certains de ces films, on voit de jeunes hommes frapper, humilier et tuer des civils par dizaines, à l’arme blanche ou d’une rafale de mitraillette. Sans hésiter, avec détermination. Ces photos de meurtriers de masse en rappellent d’autres, de terrible mémoire et de tous les temps : celles de la Shoah, celles du génocide des Tutsi au Rwanda, et tant d’images de guerres civiles, de guerres de religion où des tueurs dressés devant des fosses achèvent en souriant une victime désarmée – non coupable, non combattante.

LA « SYMPATHIE » ABROGÉE

Comment des hommes en arrivent-ils à tuer des vieillards, à enlever des enfants, à torturer des gens qui parfois sont d’anciens voisins ? A quoi pensent-ils à cet instant ? Où est passée leur humanité ? Qu’en disent les historiens, les psychosociologues, les théoriciens des idéologies, les philosophes et les anthropologues qui travaillent sur ces questions de la barbarie, du meurtre de masse et du passage à l’acte ?
L’éclipse de la compassion serait la cause première.

« Le bonheur des citoyens est une boussole »

LE MONDE CULTURE ET IDEES Propos recueillis par 
A l’heure où la France est hantée par le pessimisme, Claudia Senik, professeure à l’université Paris-Sorbonne et à l’Ecole d’économie de Paris, publie un livre passionnant sur une discipline née dans les années 1970 : L’Economie du bonheur (Le Seuil, « La République des idées », 128 p., 11,80 €).
Qu’est-ce que l’économie du bonheur ?
L’économie du bonheur, c’est une économie du ressenti. Elle tente de mesurer, même si c’est une gageure, la manière dont les gens perçoivent leurs expériences et la satisfaction qu’ils retirent de leur participation à la vie économique et sociale. Cette démarche est un peu une hérésie pour l’économie traditionnelle, qui utilise la méthode des « préférences révélées par l’action » : pour elle, ce sont les transactions sur le marché qui nous renseignent sur ce que les gens ont voulu faire et ce qui leur plaît. L’économie du bonheur ne propose pas de délaisser cette méthode classique mais de la compléter en allant glaner des informations supplémentaires qui sont de nature, non plus objective, mais subjective. Elle permet de saisir des choses qui n’ont pas de prix sur le marché mais qui sont importantes pour la vie collective. Dans une démocratie, le bonheur des citoyens est une boussole, un principe constitutionnel, presque un devoir.
Sur quoi se base-t-on pour construire une économie du bonheur ?
Sur de grandes enquêtes qui ajoutent aux questions objectives – le diplôme, l’emploi, la taille du foyer, le logement – des questions subjectives sur la satisfaction et le bien-être ressentis. Les personnes interrogées doivent dire si elles sont heureuses ou satisfaites de leur vie en choisissant une note sur une échelle graduée. Cela permet, par exemple, de mesurer la relation entre le fait d’avoir un emploi et le fait d’être heureux. D’autres questions ont pour but de cerner la vision du monde des personnes interrogées : on leur demande comment elles imaginent leur avenir personnel ou celui de leur pays, si elles ont confiance dans leurs institutions, leur voisinage ou leurs proches.

Le livre des mondes selon Philippe Descola

LE MONDE DES LIVRES | Par 


La chronique de Roger-Pol Droit, à propos de « La Composition des mondes », de Philippe Descola (photo).

Décalé. Décentré, si l’on préfère. En tout cas, plus ou moins mal ajusté. Soit en raison de son appartenance à une minorité ethnique, culturelle, religieuse. Soit à cause d’une sorte de décalage intime, de bizarre distance à soi, de quelque « inadéquation tranquille ». Voilà ce qu’il faut, presque toujours, pour devenir philosophe, sociologue, ou anthropologue. Philippe Descola, professeur au Collège de France, successeur de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier, devenu aujourd’hui l’anthropologue de langue française le plus lu et commenté dans le monde, commence ce livre d’entretiens – d’une haute tenue et d’une vive clarté – par cette remarque pour évoquer sa vocation personnelle. Bien qu’éduqué dans un milieu bourgeois, parfaitement intégré, nourri de savoirs classiques comme de courses en montagne, il n’a jamais éprouvé l’évidence d’une légitimité qui écarte les interrogations. Au contraire, il semble avoir ressenti très tôt cet étonnement devant conventions et habitudes qui signe la tournure d’esprit philosophique.
Normale-Sup Saint-Cloud et ses études de philosophie le destinaient à l’enseignement, mais il rencontre Maurice Godelier, préfère l’Amazonie, partage la vie des Indiens jivaro achuar avec son épouse, Anne-Christine Taylor, rédige sa thèse d’anthropologie sous la direction de Lévi-Strauss, passe du CNRS à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, entre en 2000 au Collège de France et publie en 2005 son maître-livre, Par-delà nature et culture (Gallimard). Il y montre principalement combien la conception que nous nous faisons de la nature – objective, inerte, uti­lisable – est une construction ­culturelle, non une donnée de fait. D’autres cultures ont construit autrement le monde, voyant notamment choses ou animaux comme des êtres parlants et pensants. Ou comme membres fondateurs et incubateurs d’un peuple. Ou comme élément d’un jeu subtil d’analogies entre vivants et non vivants.

QUESTIONS VIVES

La mise en lumière de ces quatre ontologies fondatrices – animisme, totémisme, analogisme, naturalisme – constitue le grand apport de Philippe Descola : il les explique, dans ces entretiens avec Philippe Charbonnier, en des termes accessibles à tous. Toutefois, on aurait tort de croire que cet ouvrage est seulement le énième livre-magnétophone, où un savant d’envergure expose son parcours et ses travaux à l’usage des profanes. Car Descola aborde, chemin faisant, des questions vives de notre époque – culturelles, écologiques, politiques – avec autant de magistrale netteté que de force et de prudence.

Les Français veulent-ils devenir des hommes augmentés ?

 25/10/2014




La semaine dernière, le monde a frissonné en apprenant qu’Apple et Facebook se proposaient de prendre en charge à hauteur de 20 000 euros les frais liés au prélèvement et à la conservation de leurs ovocytes par des salariées repoussant leur rêve de maternité (sans cependant y renoncer) pour des raisons de carrière. Cette « solution » préconisée par les deux géants de la Silicon Valley pour remédier aux difficultés des femmes pour concilier maternité et vie professionnelle a fait couler beaucoup d’encre, jusque dans nos colonnes. Nous citions notamment les réflexions inspirées par cette initiative d’Apple et Facebook à Laurent Alexandre, ancien élève d’HEC, de Science Po et de l’ENA mais également chirurgien et fondateur de Doctissimo, spécialiste français du « transhumanisme ».  « Je pense que nous assistons à l’entrée en force de l’idéologie transhumaniste dans nos sociétés » remarquait-il. 

Repousser toutes les limites… jusqu’à celle de la mort

Le transhumanisme, courant de pensée qui n’est pas aussi largement médiatisé en France qu’aux Etats-Unis, est né dès les années quatre-vingt Outre Atlantique. Il repose, schématiquement, sur l’idée que les nouvelles technologies (regroupées sous l’acronyme NBIC pour nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) peuvent (voire même doivent) être employées pour améliorer les capacités physiques et intellectuelles de l’homme, afin de modifier profondément sa condition… jusqu’à éventuellement repousser les limites de la mort. Si beaucoup relèvent que toute la civilisation humaine, de l’éducation aux lunettes de vue, en passant par les cannes et les prothèses, pourrait relever du « transhumanisme », les technologies NBIC font sans doute entrer cette quête d’amélioration dans une nouvelle dimension où la perception même de l’être humain est appelée à se modifier. Certains encore y voient une nouvelle forme de l’éternelle querelle entre les modernes et les anciens ; les « transhumanistes » se faisant les chantres exaltés du progrès, quand les seconds le pourfendraient. Mais le débat pour de nombreux observateurs ne se limite pas à des batailles simplistes et le courant transhumaniste, qu’on adhère ou non à l’idée de voir naître demain un homme augmenté, est à l’origine de profondes réflexions éthiques et philosophiques, qui concernent tout autant le libre arbitre, l’humanité que la notion de vie privée. 

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Des doutes sous la blouse

25/10/2014

La blogosphère pourrait être (très) schématiquement divisée en deux mondes : d’une part ceux qui ont fait de l’introspection, de la présentation de leur intimité, de l’évocation de leur vie leur raison d’écrire sur la toile et d’autre part ceux qui ont choisi de ne dévoiler sur le web que leurs analyses politiques et philosophiques du monde comme il va (ou pas). Les deux catégories bien sûr ne sont pas forcément étanches et les blogs des professionnels de santé empruntent souvent aux deux genres. Les réflexions y sont très nombreuses sur les différentes méthodes qu’il faudrait appliquer pour améliorer la prise en charge des patients ou le système dans son ensemble ; réflexions qui s’appuient ou pas sur le récit précis de consultations. Et parfois, la plume glisse. Et le médecin, l’infirmière, le kinésithérapeute parle de lui. De ce qu’il ressent. Il peut s’agir de confessions toutes personnelles. Mais il peut également s’agir d’une introspection concernant leur sacerdoce, leur vocation. Quel médecin, infirmier, kinésithérapeute sont-ils ? 

Yocum, Jobe, Sorensen…

Leyla, jeune masseur kinésithérapeute, comme elle se présente succinctement sur son blog, écrit depuis plusieurs années sur son quotidien. Elle raconte ses consultations les plus poignantes, reviens sur certains désordres de l’organisation des soins, propose quelques réflexions sur l’utilité (ou pas) de la prescription de séances de rééducation. Mais récemment Leyla a décidé de lever le voile sur ses doutes, les plus profonds. La note fera sans doute écho à de nombreux professionnels de santé, car elle évoque l’enlisement dans une certaine routine, l’éloignement d’abord imperceptible, puis de plus en plus profond avec les multiples notions techniques et scientifiques qui permettent pourtant de demeurer un soignant de qualité. « Les notions d’anatomie, palpatoire surtout et biomécanique se sont étiolés (…). J’ai oublié ce qu’étaient les tests de Yocum, Jobe, Sorensen, Shirado et à quoi ils servent. Je sais dire qu’ils ont mal là parce que j’appuie mais pas qu’ils marchent ainsi parce qu’un tel est pas dans l’axe à cause de ceci ou cela » énumère-t-elle sans fausse pudeur. A ces oublis, ces gestes que l’on accumule de façon automatique, s’ajoute la fuite du temps qui inévitablement brouille la mémoire. « J’essaie de prendre le temps d’écrire le contenu de mes séances. Une fois sur deux, je ne le fais pas. Parce que quand même (…) c’est clair, d’ici 48 heures ça va tenir. Forcément, 48 heures après j’ai oublié.  Si c’était une cheville gauche ou droite, si j’ai fait des ultrasons ou des ondes de chocs, etc. (…) Mais je sais faire de bonnes pirouettes pour que le patient me donne la réponse l’air de rien » raconte-t-elle. Finalement, la conclusion de ce long post qui énumère ses insuffisances, ses renoncements et ses regrets n’est qu’amertume : « Je suis une bonne soignante. Je crois. J’aime les gens. J’essaie de le respecter. De les entourer, de leur apporter l’attention dont ils ont besoin. Mais je ne sais pas/plus les rééduquer. Je suis une bonne accompagnante, mais je ne suis plus sûre d’être vraiment kiné ». 


Accessibilité : les personnes en situation de handicap laissées-pour-compte !

25/10/2014


Un sondage réalisé sur notre site en février dernier a mis en évidence que seuls 31 % des professionnels de santé seraient en mesure d’offrir des locaux totalement accessibles aux personnes handicapées en janvier 2015, date initialement fixée par la loi du 11 février 2005 pour qu’une accessibilité entière soit enfin assurée en France. Face au retard observé dans tous les secteurs (et pas uniquement dans le monde médical), le gouvernement a mis en place un système permettant à tous d’obtenir des délais supplémentaires. En pratique, en vertu de cette ordonnance publiée le 27 septembre, les pharmacies et les cabinets médicaux non encore accessibles doivent tout d’abord faire part officiellement de leur situation et présenter une évaluation des travaux à réaliser pour se mettre aux normes ou évoquer les dérogations dont ils pourraient se prévaloir. L’acceptation de leur dossier leur permettra de disposer de trois ans pour réaliser les aménagements nécessaires. Ces nouvelles règles ainsi que le rappel de la possibilité de mettre en avant le caractère disproportionné du coût des travaux eu égard aux bénéfices attendus n’ont cependant pas été suffisants pour apaiser les réticences des professionnels de santé et notamment des médecins. Dès la présentation de l’ordonnance, l’Union française pour la médecine libre (UFML) appelait ainsi à la désobéissance, tandis que la semaine dernière, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) exigeait une aide financière.


Du côté des associations défendant les personnes handicapées, le ton est très différent. Ces nouveaux délais accordés à tous sont ressentis comme un véritable scandale, qui rappelle une nouvelle fois le retard français en la matière, par rapport à nombre de pays européens. Cependant, l’Association des paralysés de France (APF), qui n’a pas caché sa colère, veut croire par la voix de son président qui s’exprime aujourd’hui dans nos colonnes que ce sursis sera saisi par les professionnels de santé pour enfin prendre la mesure de l’importance de cet enjeu de santé publique.

Pas sûr, à la vue des messages de l’UFML ou encore de la CSMF que la révision proposée par le gouvernement ait été vécue comme telle. 

Par Alain Rochon, président de l’APF (Association des paralysés de France)


À Arras, une patiente finlandaise assignée à l’hôpital

24/10/14 

Hospitalisée en psychiatrie depuis sept mois à l’hôpital d’Arras, une Finlandaise de 51 ans souhaite rentrer dans son pays. Mais son ambassade refuse de financer son rapatriement.

En mars dernier, une Finlandaise de 51 ans est retrouvée errante à la gare d’Arras. Souffrant de bouffées délirantes et d’hallucinations, Maaria (1) est orientée vers les urgences puis dans le service psychiatrique du centre hospitalier pour « péril imminent ». Sept mois ont passé et la Finlandaise y est encore.
Conformément à la loi, un juge des libertés et de la détention se rend le 27 mars sur place pour statuer sur son cas. Faute de traducteur, la patiente, assistée d’une avocate commise d’office, s’exprime dans un anglais basique…
À l’issue de l’audience, il est décidé par ordonnance de prolonger son hospitalisation, en attendant une stabilisation de son état. Un traitement médical lui est dispensé et des activités collectives proposées. Si Maaria va mieux, elle continue toutefois de se replier sur elle-même.

« NOUS VOYONS CETTE DAME RESTER TRÈS SEULE »

« Normalement, nous menons des entretiens psychiatriques réguliers pour évaluer l’humeur du patient et l’efficacité du traitement. Tout cela se révèle complexe avec un patient étranger », confie le docteur Laurence Soubelet, chef du pôle de santé mentale du centre hospitalier d’Arras.
Les échanges courants se déroulent en anglais. Lorsque le besoin s’en fait sentir, Maaria met par écrit ses demandes et les infirmiers utilisent des logiciels de traduction.
« Cette situation est difficile pour toute l’équipe qui n’a pas les moyens d’une bonne prise en charge. Nous voyons cette dame rester très seule », déplore la praticienne.

mercredi 22 octobre 2014

Qu’avez-vous dans la tête ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO Par 
Très absorbé, vous regardez un extrait de match de basket. Dans la mêlée confuse, il s’agit de compter le nombre de passes au sein de l’équipe blanche. « Quatorze ! », annoncez-vous fièrement. Mais n’avez-vous rien vu d’anormal ? Non, dites-vous candide. On repasse la vidéo : et vous découvrez, éberlué, un (faux) gorille qui traverse la scène.
« La majorité des gens ne perçoivent pas le gorille, s’amuse Stanislas Dehaene, spécialiste de neurosciences cognitives à l’Institut de la santé et de la recherche médicale et au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.Ce test illustre la sélectivité de notre attention visuelle et les limites de notre conscience. » C’est l’un des 40 tests interactifs qui permettront au visiteur de la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, d’évaluer les performances, mais aussi les fantaisies et les failles de sa propre « machine à penser ». « C3RV34U, l’exposition neuroludique » débute le 16 septembre et s’installe à demeure à la Cité des sciences. Petite mise en abyme, le titre illustre nos aptitudes à la lecture : pour lire le juste mot, notre cerveau compense les lettres manquantes, remplacées par des chiffres.
« Nous avons voulu créer une ambiance onirique, un peu surréaliste, pour favoriser cette plongée de notre cerveau en lui-même », raconte Stanislas Dehaene, expert pour cette exposition.

Vers l’employé quantifié ?

Par  l14/10/14 
Chez Biosyntrx, une société du Colorado qui commercialise des suppléments nutritionnels, chaque employé est équipé d’un Fitbit, ce petit capteur d’effort (et les données des employés apparaissent même sur le site de la société). Pour son PDG, Ellen Troyer, rapporte FastCompany(@fastcompany), Fitbit est outil de motivation pour prendre soin de sa santé. Chaque jour, de petites compétitions amicales ont lieu entre employés pour qui fera le plus d’efforts physiques. Ellen Troyer est l’une des nombreuses chefs d’entreprises qui ont mis à disposition de leurs employés des outils de remise en forme pour les aider à se maintenir en bonne santé et à prendre soin d’eux. Selon ABI Research, quel que 13 millions de dispositifs de remise en forme devraient être intégrés dans des programmes de suivi du bien-être des employés au travail d’ici les 5 prochaines années.

L’employé quantifié est-il un employé en meilleure santé ?

Proposer des dispositifs de suivi comme Fitbit, Jawbone ou FuelBand semble de plus en plus considéré comme une solution pour aider ses employés à garder la forme. L’idée derrière ces programmes, bien souvent, est de croire que l’amélioration de l’activité physique va avoir un effet sur la productivité, l’absentéisme et même le moral de chacun en introduisant une concurrence saine et amicale… Mais peu de données étayent ces allégations. Au contraire. Jeff Margolis, directeur général de Welltok, une plateforme de santé qui travaille avec de nombreuses mutuelles, souligne que le dispositif unique pour tous est largement inefficace, car il ne cible pas les besoins spécifiques des individus. L’augmentation du nombre de pas peut-être efficace sur une partie de ses employés, mais pas forcément pour tous, notamment ceux qui ont des problèmes de santé, de dos, d’arthrite, de genou… Pour certains, le remède pourrait même être pire que le mal. Et l’émulation sur des métriques qui n’ont pas grand-chose à voir avec le travail, peut aussi saper la motivation plutôt que l’encourager.
fitbit03Image : Le compteur de pas Fitbit par Denis Kortunov.

Santé mentale des jeunes du 21ème siècle, rassurons Cassandre…

On estime qu’environ un enfant sur cinq éprouve des problèmes de santé mentale dans le monde[1]. Or ces problèmes peuvent dépendre notamment de facteurs sociaux et culturels, et le début du 21ème siècle connaît des changements significatifs dans plusieurs de ces facteurs : éclatement des familles, crise économique, pressions scolaires liées aux difficultés d’insertion professionnelle, intrusion des écrans et des réseaux sociaux au détriment des liens familiaux et de la scolarité… Une équipe australienne a effectué une recherche dans la littérature médicale internationale afin d’évaluer, parallèlement à l’évolution dans ce contexte instable, les modifications en matière de santé mentale survenues entre le 20ème et le 21ème siècle, pour des cohortes d’enfants et d’adolescents (sujets de moins de 18 ans).
S’appuyant sur les données de 19 études émanant de divers pays situés sur quatre continents (Amérique, Asie, Europe, Océanie), cette recherche recense à la fois les troubles « extériorisés » (comme l’hyperactivité) et les troubles « intériorisés » (comme l’anxiété ou la dépression). Or elle apporte une bonne nouvelle, propre à rassurer toute Cassandre redoutant le pire : pour les enfants (y compris les plus jeunes), « les cohortes récentes n’ont pas montré une aggravation » particulière des problèmes de santé mentale.

J’ai testé pour vous… les études pour devenir infirmière #1

Florine arrive au terme de sa formation pour devenir infirmière. Cela a été intense et riche en émotions, mais elle ne regrette rien. Aujourd'hui, elle vous raconte sa première année !
Je m’appelle Florine, j’ai 20 ans et je fais des études pour devenir infirmière – je suis en troisième – et dernière – année. C’est la dernière ligne droite ; je ne suis pas encore diplômée mais plus tout à fait étudiante ! Et quand je pense aux deux années qui ont passé, je me dis que j’étais bien loin de la réalité du métier quand je suis entrée en école.
Attentes, bonheurs et déceptions se sont déjà côtoyés…
Puisque que la population en IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) est particulièrement féminine, et que c’est un métier qui fait beaucoup rêver, je lève le voile ! Voici MA réalité sur ces études certes enrichissantes, mais souvent semées d’embûches ; on commence avec la première année !

La découverte

J’ai décidé que je serais infirmière lorsque j’avais 11 ans et je n’en ai jamais démordu. Pour moi, c’était déjà inconcevable que mon travail se limite à manipuler des ordinateurs ou des outils, il me fallait de « l’humain »… Et puis j’ai eu mon déclic bêtement en regardant une pub pour la formation CAP petite enfance où on voit une jeune fille s’occuper de bébés dans une crèche.
J’ai fait des recherches, découvert le métier de puéricultrice, puis qu’il fallait être infirmière ou sage-femme pour le faire. J’avais trouvé ma voie ; en faisant infirmière je pourrais prendre soin de tout un tas de personnes (sauver des vies, quel métier fabuleux !), puis si le cœur m’en disait, je pourrais me spécialiser auprès des enfants et pouponner toute ma vie !
infirmiere1 Jai testé pour vous... les études pour devenir infirmière #1

En effet, pour être infirmier-ère il faut faire une école de trois ans, et après il y a trois spécialisations possibles ; celles de puériculture et en bloc opératoire, qui se font en un an, et celle d’anesthésiste, qui s’effectue en deux années supplémentaires.
Le métier de puéricultrice peut après s’exercer dans différentes structures : soit en hôpital auprès des enfants malades ou en maternité, soit en crèche. Et une infirmière puéricultrice peut diriger une crèche.

Le concours

Pour entrer en formation, il faut passer un concours. Chaque école a son propre concours, et on peut postuler à plusieurs examens, mais attention : en général, les instituts du même département réalisent leur concours à la même date.