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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 5 janvier 2014

ORAN - 40 suicides et 600 tentatives recensés en 2013

Par 

Les spécialistes remettent en cause la construction sociale algérienne basée sur le conservatisme, le conformisme et la domination patriarcale.
Après les accidents de circulation, viennent les suicides. Oran vit au rythme effréné des drames. Plus qu'un phénomène de société, le suicide, cet acte désespéré, est devenu un simple exercice dans une société en perte de repères sociaux El Bahia Wahrane. Les services des urgences médicales des structures sanitaires de la wilaya se sont acclimatés avec le phénomène dès que la personne ayant mis un terme à sa vie est admise, en délivrant le certificat de décès sur lequel est écrit «suicide par strangulation, ouverture des veines ou encore, ingurgitation de produits chimiques, pendaison etc».
Lesdits services ont, durant l'année en cours, recensé une quarantaine de cas de suicides et quelque 600 tentatives. Il est utile de rappeler qu'un tel phénomène, le suicide, a explosé en 2013, si l'on prend en compte les bilans de l'année écoulée où l'on a recensé 30 suicides et 546 tentatives. Aucune souche d'âge des deux sexes n'est épargnée, des jeunes, des moins jeunes, garçons et filles notamment les adolescents, hommes et femmes, des lycéens en cas d'échec au baccalauréat, des universitaires, des richissimes et des gueux attentent à leur vie.

samedi 4 janvier 2014

A CIEL OUVERT

LE FILM


SYNOPSIS

Alysson observe son corps avec méfiance.
Evanne s’étourdit jusqu’à la chute.
Amina ne parvient pas à faire sortir les mots de sa bouche.

À la frontière franco-belge, existe un lieu hors du commun qui prend en charge ces enfants psychiquement et socialement en difficulté. Jour après jour, les adultes essaient de comprendre l’énigme que représente chacun d’eux et inventent, au cas par cas,  sans jamais rien leur imposer, des solutions qui les aideront à vivre apaisés. Au fil de leurs histoires, «  A ciel ouvert » nous ouvre à leur vision singulière du monde. 

FILM ANNONCE

EXTRAITS DU DOSSIER DE PRESSE


L’ORIGINE 

« Le territoire de ce que l’on nomme « la folie » m’a toujours intriguée, fascinée, voire effrayée, et en même temps j’ai toujours pensé confusément que l’on pouvait y comprendre quelque chose et, même plus, que la folie avait quelque chose à nous apprendre. Après Entre nos mains j’ai voulu me confronter à cette altérité contre laquelle la pensée rationnelle semble devoir buter.

Je me suis alors rendue dans de nombreux foyers et institutions pour « handicapés mentaux ». Au cours de ces longs repérages, j’ai découvert à la frontière franco-belge, un Institut Médico-Pédagogique pour enfants quasi unique en son genre en Europe, le Courtil.


vendredi 3 janvier 2014

Hôpital psychiatrique de Villejuif : un rapport de l’IGAS met le feu aux poudres

03/01/2014

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de boucler un rapport explosif sur le fonctionnement du groupe hospitalier Paul-Guiraud, à Villejuif (Val-de-Marne), théâtre de violentes prises de bec entre la communauté médicale et la direction.
Ce document, réalisé à la demande de Marisol Touraine, n’a pas encore été rendu public mais a fuité dans la presse, provoquant de vives réactions dans le monde de la santé.
Dans son analyse de 90 pages, l’IGAS constate sans détour que la situation conflictuelle que connaît depuis de longs mois l’établissement de psychiatrie générale (13 secteurs, 461 lits) se traduit par « un état de relative paralysie des instances de gouvernance ».

L’exil forcé de handicapés français en Belgique

LE MONDE | Par 
Dans la chambre de l'un des résidents du foyer Arpèges, à Pommeroeul, en Belgique, le 3 décembre 2013.
Dans la chambre de l'un des résidents du foyer Arpèges, à Pommeroeul, en Belgique, le 3 décembre 2013. | AIMÉE THIRION POUR "LE MONDE"
A l'heure exacte, ritualisée, du goûter, les pensionnaires du foyer Arpèges, en Belgique, prennent en silence, quoique côte à côte, leur café sous la véranda, la plus vaste pièce de ce pavillon reconverti en foyer pour 21 handicapés mentaux français. Ils disposent d'une vue, par-delà le parking, sur une longue parcelle herbeuse, se partagent, à deux ou trois par chambre, sur trois étages, trois petites salles de bains, un salon empli de canapés tournés face à l'écran plat, et une minuscule salle d'activités.
A une demi-heure de voiture de Lille, Arpèges, institution privée créée il y a un an par un kinésithérapeute belge, a fait le plein en un tournemain. Elle n'est pas soumise aux normes françaises, qui imposent chambres et salles de bains individuelles, par exemple. Mais les délégués de l'association tutélaire Atinord, venus de France y visiter deux majeurs protégés, apprécient la « volonté de bien faire » de la direction. « Il y a un souci du résident, des projets de vie personnalisés, une bonne équipe d'éducateurs, un suivi médical sérieux, les locaux sont refaits à neuf, les activités variées. » Y compris en extérieur, avec, au choix, piscine, bowling, médiathèque ou équithérapie.
« Le haut du panier », conclut, en quittant les lieux, Alain Jacqmart, responsable Belgique d'Atinord, qui voit presque chaque mois sortir de terre un nouveau « home » wallon pour handicapés mentaux français. Selon les autorités sanitaires belges, près de 140 ont ouvert depuis 2000. Côté français, depuis 2005, trois rapports ont pointé l'ampleur du phénomène, en croissance depuis trente ans, dénonçant par là même le déficit d'accueil en France. Et évaluant à quelque 6 500 les handicapés mentaux français de tous âges hébergés en Belgique.

Emotion à Cadillac après l’agression d’une infirmière par un patient dangereux

03.01.2014


Une infirmière de 51 ans d'une unité pour malades difficiles (UMD) a été violemment agressée avec un pichet en fer blanc par un patient massif, de quelque 110 kilos, à l'hôpital psychiatrique de Cadillac (Gironde), spécialisé dans l'accueil de patients dangereux. L’incident a eu lieu lors du reveillon réunissant soignants et patients pour un repas de réveillon. L'homme a été stoppé et déséquilibré d'abord grâce à l'intervention d'un patient, puis rapidement d'infirmiers qui l'ont maîtrisé. L'infirmière a été opérée à Bordeaux pour un traumatisme facial, une fracture du nez et de l'orbite, et blessée au doigt, mais ses jours ne seraient pas en danger. Après cette agression le 31 décembre, plusieurs syndicats ont dénoncé vendredi une "insécurité croissante du personnel et des patients" liée à des problèmes d'effectif depuis juillet 2012, qui a vu les unités perdre un infirmier par tranche horaire. L'UMD de Cadillac, l'une de dix unités spécialisées en France pour l'accueil de malades psychiatriques présentant un danger pour autrui, compte quelque 85 patients. Et récemment, le "cannibale" présumé soupçonné d'avoir mangé le coeur et la langue d'un nonagénaire à Nouilhan (Hautes-Pyrénées) y a été transféré. Le syndicat FO a déposé un préavis de grève pour mardi à Cadillac, tandis que Sud a dit vouloir convoquer un assemblée générale en début de semaine, à la suite de l'agression.

L'Intranquille


Résumé :
"Je suis le fils d'un salopard qui m'aimait. Mon père était un marchand de meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés. Mot par mot, il m'a fallu démonter cette grande duperie que fut mon éducation. À vingt-huit ans, j'ai connu une première crise de délire, puis d'autres. Je fais des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais l'enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n'ai été qu'une somme de questions. Aujourd'hui, j'ai soixante-trois ans, je ne suis pas un sage, je ne suis pas guéri, je suis peintre. Et je crois pouvoir transmettre ce que j'ai compris. "

L'AMOUR À PERPÈTE

L'amour à perpète
MARDI 7 JANVIER20h37
DocumentaireDurée : 58min

RÉSUMÉ

Kahina, 42 ans, passe tous ses week-ends loin de chez elle et de ses enfants. Elle rend visite à son mari, détenu à la Centrale de Clairvaux. Axelle, 36 ans, découvre cet univers : son compagnon vient d'être incarcéré à la prison de Fresnes et il risque jusqu'à quinze ans de réclusion. Virginie, 23 ans, a dédié sa vie à son compagnon Djamel, lui aussi détenu, mais elle doute parfois. Comment aimer un être dont on sait qu'il ne reviendra pas avant vingt ans ? Comment construire sa vie sans son compagnon ? La prison a envahi la vie de ces femmes et rythme l'existence de celles qui subissent, elles aussi, l'incarcération. Marie Bonhommet a partagé pendant des mois le quotidien de ces femmes amoureuses ; leur vie scandée par les parloirs, leurs petites joies et leurs grands moments de doute.

"Droits des pauvres, pauvres droits"

Qui connaît la réalité de la justice sociale ? Le dernier livre de Pierre Joxe est une plongée dans un univers d'une rare complexité où se débattent les plus démunis. Edifiant.

Ministre de François Mitterrand, notamment à l'Intérieur et à la Défense, puis premier président de la Cour des Comptes, Pierre Joxe a siégé au Conseil constitutionnel de 2001 à 2010. Il publie aujourd'hui "Soif de justice. Au secours des juridictions sociales" (Fayard). 

Extraits de l'interview publiée dans "Le Nouvel Observateur" du jeudi 2 janvier 2014.
"Soif de justice", le livre que vous consacrez aujourd'hui aux juridictions sociales, se situe dans la lignée du précédent, consacré à la justice des mineurs. Même méthode d'enquête, même mise en perspective historique. Quel est le lien entre ces deux justices peu connues du grand public ?
- C'est dans les antichambres des tribunaux pour enfants que j'ai d'abord mesuré les graves problèmes de cette justice-là. On passe beaucoup de temps à attendre dans les couloirs des palais de justice. On y parle, on y discute. J'y ai rencontré des mères - elles sont toujours là ! - ayant des problèmes d'enfants, des enfants à problèmes - et tous les problèmes de la précarité, de la pauvreté et souvent de la misère. Ce sont elles qui m'ont montré, tirés d'enveloppes ou de sacs en plastique, des papiers auxquels elles ne comprenaient rien, portant sur des affaires d'allocation pour un enfant handicapé, de RSA, de licenciement abusif ou de surendettement... Des enjeux financiers parfois limités - apparemment -, mais énormes pour des mères qui n'ont ni connaissance ni assistance pour faire valoir leurs droits. (…)
J'ai mesuré, à l'occasion de ces consultations improvisées, les conséquences terribles pour une mère célibataire victime d'un licenciement abusif des délais incroyables engendrés par la crise des prud'hommes. Faute de moyens ! Deux ans, trois ans d'attente, ce n'est pas rare à Bobigny si l'employeur condamné fait appel ! A tel point que, ces dernières années, l'Etat a été lui-même condamné plusieurs fois pour retard et déni de justice. (…)
Il y a là, selon vous, un déni de justice ?
- A proprement parler oui, aux prud'hommes. Ailleurs, on en est souvent proche. Les magistrats qui traitent les très nombreuses affaires d'accidents du travail aux Tass sont le plus souvent compétents et dévoués. J'en ai vu, en cours d'audience, faire même un vrai boulot de travailleur social, alors que cela aurait dû être effectué en amont. Mais ils sont débordés. Dans les CDAS, c'est pire.
Pour y voir clair, j'ai enquêté à Paris, en province, puis en Suisse, en Belgique et outre-Rhin. Peu de gens savent que les magistrats sont deux fois plus nombreux en Allemagne qu'en France, surtout dans la justice sociale. (…)

Notre visage, façonné par l’ADN poubelle

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Le généticien américano-japonais Susumo Ohno inventa, en 1972, le terme « Junk DNA », que l’on traduit en français par « ADN poubelle ». Il s’agit des régions de l’ADN qui ne codent pas directement pour la fabrication des protéines. Cet ADN représente 98,5 % de la totalité de nos chromosomes. Il a fallu attendre 2005 pour réaliser qu’Ohno s’était trompé : ce prétendu ADN poubelle n’est pas inutile.
Jusqu’à l’an 2000 et l’arrivée des séquenceurs ADN modernes, les généticiens ne savaient séquencer que de minuscules segments de chromosomes. Ils ne s’intéressaient qu’aux gènes et négligeaient le reste des séquences ADN. Le raisonnement était circulaire : en ne séquençant pas l’ADN poubelle, on ne risquait pas de lui découvrir un rôle.
Pourtant, cet ADN a un rôle crucial dans la définition de nos caractéristiques physiques, médicales et intellectuelles.

Les neurosciences ont-elles leur place au tribunal ?

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy
L'homme torse nu sur la photo ci-dessus n'est pas un enfant de chœur. Le cliché date du 19 août 2010. Le 30 juillet précédent, John McCluskey, condamné à plusieurs décennies d'emprisonnement pour meurtre, attaques à main armée et enlèvement, s'est évadé d'une prison de l'Arizona en compagnie d'un co-détenu et avec la complicité de sa petite amie. Le 2 août, ils s'en prennent à un couple de retraités, Gary et Linda Haas, partis faire du camping avec leur pick-up et leur caravane. Estimant que sa seule chance de réussir sa cavale consiste à ne pas laisser de témoins derrière lui, McCluskey abat les Haas dans leur caravane qu'il abandonne peu de temps après, non sans y avoir mis le feu. Au cours des jours suivants, les trois fugitifs sont arrêtés.

Le procès a eu lieu en octobre 2013 et McCluskey a été déclaré coupable de l'enlèvement et du double meurtre. Restait à décider s'il devait être condamné à mort. Il y a quelques jours, un communiqué du ministère américain de la justice a annoncé que le jury fédéral réuni à cet effet "n'était pas parvenu à une décision unanime". Par conséquent, John McCluskey passera le restant de ses jours en prison.
Pourquoi raconter ce fait divers sur ce blog scientifique ? Parce que, ainsi que l'explique Wired grâce à qui j'ai découvert l'histoire, si le coupable de ce crime a échappé à l'injection létale, c'est probablement parce que ses avocats ont appelé les neurosciences à la rescousse et mis le cerveau de McCluskey au centre du procès. Ses défenseurs ont ainsi produit des images montrant ce qu'ils présentaient comme des anomalies de l'encéphale de leur client : atteintes du cervelet, taille anormale des lobes frontaux du cerveau, hyperactivité au niveau de ces mêmes lobes et des amygdales. Selon eux, tous ces points indiquaient que John McCluskey avait des problèmes pour planifier ses actes et maîtriser ses émotions. En bref qu'il pouvait avoir agi sous l'effet d'une impulsion biologique difficile à contrôler, ce qui pouvait être considéré comme une circonstance atténuante.


Égypte : une femme à la tête du syndicat des médecins

 02/01/2014





Le Dr Mona Mina est élue secrétaire générale du syndicat des médecins d’Égypte. - Crédit photo : DR
Le Dr Mona Mina a été élue secrétaire générale du syndicat des médecins d’Égypte. Selon une information de RFI, elle devient à 55 ans la première femme à prendre la tête de cette organisation qui était depuis plusieurs années aux mains des Frères musulmans.
Fondatrice du mouvement contestataire « Médecins sans droits », la pédiatre a organisé des grèves de médecins en 2011 et 2012 pour réclamer la revalorisation des salaires des jeunes médecins et la sécurisation des hôpitaux publics.
Le Dr Mina a tenu un rôle actif pendant la révolution égyptienne, participant notamment au soulèvement contre l’ex-président Hosni Moubarak le 25 janvier 2011, en soignant les manifestants blessés sur la place Tahrir, au Caire.

jeudi 2 janvier 2014

Des chercheurs découvrent une molécule protégeant le cerveau de l'addiction au cannabis



Des chercheurs ont découvert qu’une molécule produite par le cerveau constituait un mécanisme naturel de défense contre les effets néfastes du cannabis, selon une étude publiée jeudi dans la revue américaine Science. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de possibles traitements contre l’addiction à cette drogue.

« C'est la consommation précoce de cannabis qui est dangereuse »

Le Monde.fr | 
Propos recueillis par 
Comment parler du cannabis, notamment aux jeunes ? Certains multiplient les alertes sur ses dangers alors que d'autres appellent à la dépénalisation d'une drogue qui s'est banalisée. Dans Le Monde daté du 2 février 2013, le psychiatre Amine Benyamina, responsable de l'unité d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse, à Villejuif (Val-de-Marne), appelle à trouver un discours commun entre médecins.
Avec 39 % des 15-16 ans ayant expérimenté le cannabis, la France arrive en tête en Europe. Comment cela s'explique-t-il ?
Pour comprendre pourquoi nous en sommes là, il faut explorer bien des pistes. D'abord, la France est cosmopolite. C'est un brassage de populations dans lequel chacun est venu avec sa culture, notamment du Moyen-Orient, du Maghreb et d'Afrique. Le cannabis, même s'il n'est pas comme le vin ancré historiquement dans sa culture, fait partie des apports dont la France est le réceptacle. De plus, l'Hexagone est coincé entre deux vastes zones de consommation et de commerce. Le Maroc et les Pays-Bas.
Il faut ajouter une piste sociétale. Dans ce pays de débats, le cannabis est un point de clivage politique, comme la peine de mort ou le mariage gay. En fonction de sa position - pour ou contre la dépénalisation -, on est situé à gauche ou à droite. Mais le fait que ce produit soit intéressant pour le débat d'idées empêche de trouver une position consensuelle.

La légalisation du cannabis, « un jeu gagnant-gagnant économiquement »

LE MONDE | Propos recueillis par 
A Denver, le 31 décembre 2013.
A Denver, le 31 décembre 2013. | AP/Brennan Linsley
Pierre Kopp, économiste à Paris-I, souligne le coût élevé des politiques répressives et les recettes potentielles provenant d'une taxation de la marijuana.
L'Uruguay et l'Etat du Colorado optent pour la légalisation du cannabis. Comment peut-on en arriver à une telle décision, contraire, en outre, à la convention internationale sur les stupéfiants de 1961 ?
C'est le contexte qui veut cela. Depuis plus de vingt-cinq ans, la guerre à la drogue est menée sans succès, notamment dans le domaine du cannabis, et elle a un coût exorbitant aux Etats-Unis, comme ailleurs. Quand la consommation ne diminue pas, qu'une économie parallèle s'est créée, que des pans entiers d'une classe d'âge, plongée dans l'illégalité, sont en contact avec des réseaux criminels, en bref, quand la politique menée coûte cher et ne marche pas, arrive un moment où se pose la question de son changement. Si la plupart des pays n'en changent pas, comme la France, c'est parce que les gouvernements ont le sentiment que cela coûterait plus cher politiquement que cela ne rapporterait.
Quel impact faut-il attendre d'une légalisation ?
Il faudra observer de près les résultats des expérimentations lancées. La légalisation devrait aboutir à une baisse de la criminalité pour des raisons économiques, car la méthode consiste à s'attaquer à la motivation première des réseaux criminels : les profits. Le produit devenant légal, le risque diminue, les superprofits doivent donc baisser aussi. Le trafic de cannabis cesse alors d'être une activité criminelle intéressante.

Cannabis : les Français restent opposés à une dépénalisation, mais les lignes bougent

LE MONDE | Par 
Du cannabis en accès libre ? La France, qui détient le malheureux titre de championne européenne de la consommation chez les adolescents – en 2011, 24 % des jeunes de 16 ans fumaient un joint au moins une fois par mois –, n'en est pas là.
Le gouvernement prône le statu quo en matière d'évolution de la législation, même si des ministres comme Vincent Peillon ou Christiane Taubira, sans avancer de position personnelle contrairement à Cécile Duflot, ont estimé que le problème que représente le cannabis mérite débat. A l'Elysée, mercredi 1er janvier, on rappelait la position officielle : « Pas favorable à la dépénalisation. »
Mais qu'en pensent les Français ? Seraient-ils pour un aménagement de la loi française, l'une des plus répressives en matière d'usage de cannabis ? Les lignes semblent bouger. Selon l'institut CSA, qui a posé la question dans le cadre d'un sondage plus général, fin novembre 2013, 55 % jugent négativement la dépénalisation (contre 19 % positivement). Ceux qui en ont l'image la plus négative sont les plus de 65 ans, à 73 % (contre 11 % d'opinions positives), contre 44 % pour les 18-24 ans (contre 25 %).

«Chacun veut se réapproprier le contenu de son assiette»

LAURE NOUALHAT



INTERVIEW

Prolifération des régimes, allergies supposées ou réelles, les comportements alimentaires s’individualisent… Au point de ne plus manger ensemble ? Le sociologue Claude Fischler passe à table.

Si Molière moquait la gloutonnerie dans l’Avare, avec la célèbre réplique«il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger», quelques siècles plus tard, nous mangeons pour nous distinguer. Ce qu’il y a dans mon assiette m’appartient et me caractérise. En conséquence, le temps où la maîtresse de maison apportait un plat unique dont chaque convive se régalait semble désormais révolu. Des régimes amincissants à l’obsession du manger sain, de nos manières de table à la phobie de l’inconnu gustatif, une vingtaine de chercheurs se sont intéressés à nos nouvelles façons de manger. Leurs recherches, compilées dans un ouvrage collectif dirigé par le sociologue Claude Fischler, à la tête du centre Edgar-Morin de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, suggèrent une question en apparence anodine : mangerons-nous encore ensemble demain ?
La publication de cet ouvrage résulte d’un colloque sur les alimentations particulières. Comment vous est venue l’idée d’un tel thème ?
A un colloque, justement ! C’était en Australie. Le traditionnel dîner offert aux intervenants avait lieu dans un restaurant chinois de Canberra. Sur la longue carte, ma voisine de table avait choisi des gluten free springrolls, des rouleaux de printemps sans gluten. J’entamai la conversation avec cette ethnologue qui travaillait dans un groupe d’aborigènes. Souffrait-elle de la maladie cœliaque, l’intolérance au gluten ? «Probablement», me dit-elle. Mais elle n’en avait pas la preuve, n’ayant jamais reçu de diagnostic : son abstinence était le fruit d’un«choix personnel» et depuis, elle se «sentait mieux». Les rouleaux de printemps contenaient-ils généralement beaucoup de gluten ? Elle n’en était pas sûre, mais les choisir ainsi était une précaution supplémentaire.

La carte corporelle des émotions dressée par des Finlandais

03/01/2014

Des auteurs finlandais ont mené une étude originale pour réaliser une cartographie corporelle des émotions. Ils observent que« la plupart des émotions de base sont associées à une augmentation de l’activité dans la région thoracique haute, correspondant à des changements de rythme respiratoire et cardiaque ». Les sensations au niveau céphalique sont présentes également dans toutes les émotions (activation musculaire de la face, augmentation de la température, larmoiement).
Dans les émotions en relation avec les autres (colère, joie), les sensations prédominent au niveau des membres supérieurs. À l’inverse, la sensation d’une réduction d’activité des membres inférieurs est un trait marquant de la tristesse.

mercredi 1 janvier 2014

La Poste : le suicide d’un cadre reconnu comme «accident du travail» selon la CGT

Le suicide d’un cadre de La Poste en février a été reconnu comme «accident du travail» par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Val de Marne, a affirmé mardi la CGT.
Le syndicat rappelle que fin septembre, l’inspection du travail avait estimé dans un courrier adressé au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), que ce geste avait «bien un lien fort» avec le travail.

La philosophie américaine souhaite se féminiser

Le Monde Blogs 
Baltimore vient d'accueillir, du 27 au 30 décembre, un étonnant rite d'initiation, la cooptation d'une nouvelle génération de philosophes par leurs aînés. Les universités mettent à profit la trêve des confiseurs pour faire leur recrutement. C'est à cette période que se tient chaque année le congrès de l'Association américaine de philosophie (APA) qui donne lieu à une vaste bourses à l'emploi. De quoi gâcher le Noël d'anxieux candidats.
Venue de Chicago, Deborah Goldgaber a fait le déplacement, plus de 1100 kilomètres dans l'espoir de trouver un poste. Le Grinell College, prestigieuse institution d'enseignement universitaire, souhaitait la rencontrer et s'est montrée intéressée par ses travaux sur le XXe siècle français. «Cela fait trois ans que je cherche un CDI. Je cumule les CDD, sans savoir où j'habiterai dans un an, si je ne devrai pas déménager parce que l'on m'aura offert un poste ailleurs que dans l'Illinois.»

mardi 31 décembre 2013

Annoncer une maladie génétique : les enjeux du diagnostic

19/12/2013

A.-C. MAZERY
Psychologue clinicienne, Service de génétique médicale, Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris
Dès qu’une maladie génétique est suspectée chez un enfant, parents et pédiatres se mettent en quête d’un diagnostic. Expertises cliniques, examens paracliniques et investigations génétiques sont leurs armes tout au long de leur quête. Mais si le plan de bataille proposé par le généticien est clairement consenti par les parents, le sens et la portée du diagnostic ont-ils la même résonance pour chacun ?

Une année de campagne pour des mains sans bijoux

23/12/2013

Une Equipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH) a lancé en 2012 une campagne « zéro bijoux sur les mains », pré requis indispensable pour une hygiène des mains efficace. Il a ainsi été proposé aux soignants portant des bijoux de les appliquer sur une boîte de Pétri afin de voir la présence de micro-organismes après incubation. Les deux audits réalisés en janvier 2012 et mars 2013 ont évalué respectivement 1 233 et 1 264 soignants. Il en ressort que le taux de porteurs est passé de 41,5 % à 16,9 % (- 59 %). L’EOH prévoit un nouvel audit en 2014 afin de s’assurer de la pérennité de ces résultats.
Dr Muriel Macé
RÉFÉRENCES
M. Ravry et coll. : Une année de campagne pour des mains sans bijoux.
33ème Réunion Interdisciplinaire de Chimiothérapie Anti-Infectieuse (Paris) : 21-22 novembre 2013.

Des ados déprimés aux urgences

20/12/2013


L’estimation de la prévalence de la dépression dans la population des adolescents varie largement selon les pays : en France, elle pourrait être de l’ordre de 5 %. Le suicide en est la manifestation la plus sévère  et elle est à l’origine de troubles fonctionnels, de perturbations du sommeil, de difficultés familiales, scolaires et sociales, affectant tous la qualité de vie.
Les services d’urgences hospitalières pourraient représenter un lieu favorable au dépistage de ces troubles dans la mesure où 15 % des patients accueillis sont des adolescents de 12 à 18 ans alors qu’ils représentent 10 % de la population. C’est ce qu’a voulu vérifier une étude française menée dans trois établissements : hôpital Ambrose Paré à Boulogne, hôpital de Versailles et intercommunal de Créteil, ces centres ayant été choisis pour pouvoir  étudier des milieux sociaux différents et parce qu’ils comprennent une unité consacrée aux adolescents.