Une réponse sensible au problème du suicide assisté
27 septembre 2012
Pour parvenir à un consensus démocratique sur le difficile problème du suicide assisté, il importe de bien circonscrire le sujet. Le suicide assisté suppose que la personne a demandé de manière expresse et volontairequ’on lui donne un produit léthal qu’elle s’injectera. Il ne peut être assimilé à l’homicide, qui est le fait de prendre la vie d’un autre contre sa volonté. Le meurtre est «un pouvoir sur ce qui échappe complètement à mon pouvoir» (Levinas), une transgression, alors que le suicide assisté renvoie à la volonté de maîtriser sa vie. Cette volonté n’exprime pas forcément l’autonomie de la personne. Certaines demandes de mort reflètent l’hétéronomie de la volonté, le sujet intériorisant des valeurs de performance qui le conduisent à se sentir de trop. Il peut aussi vouloir ce que les autres veulent pour lui. Cependant, les malades auxquels s’appliquerait la proposition de loi défendue par Gaëtan Gorce sont ceux qui disent clairement qu’ils veulent mourir.