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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 3 décembre 2020

Se libérer des troubles anxieux par la réalite virtuelle

Unithèque

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La réalité virtuelle est un média interactif permettant à l'utilisateur d'être un agent actif dans des mondes virtuels 3D créés par ordinateur. Elle est utilisée dans des domaines variés dont la psychiatrie et la psychothérapie. Par le truchement d'une technique inspirée des traitements comportementaux qui nécessite d'exposer un patient phobique aux situations liées à sa peur, la réalité virtuelle a été étudiée afin de substituer de telles situations par leur équivalent virtuel. La personne phobique se confronte alors à des environnements interactifs de synthèse (ascenseur en 3D, pont virtuel en hauteur, cabine d'avion en synthèse, etc.). Comme observé dans de nombreuses études, ce processus intitulé thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV) est efficace et facilite le déroulement du traitement. Cet ouvrage est une synthèse d'introduction et de référence pour découvrir, comprendre et utiliser cette thérapie. Il sera illustré par des exemples cliniques de cas réels.

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Pierre Cassou-Noguès : bienvenue à Virusland !

Hannah Attar publié le  

Comment écrire sur l’expérience du confinement ? Comment rendre saillante l’étrangeté de cette nouvelle vie, qui nous tombe dessus un beau jour de mars ? Le philosophe Pierre Cassou-Noguès offre avec Virusland (qui vient de paraître aux Éditions du Cerf) un récit à la fois comique, juste et perturbant, qui met le doigt sur le sentiment que quelque chose cloche. Sidéré par les situations ubuesques du confinement dont il rend compte avec sagacité, et en proie à un vague sentiment d’angoisse, il écrit au printemps cet ouvrage de fiction, afin de « rendre l’étrange réel plutôt que le réel étrange ». Nous voici donc en immersion dans la station balnéaire de Virusland, où le confinement se donne à voir comme un monde total, avec ses gestes, ses normes, ses technologies, ses discours propres, et où le virus biologique a muté en un virus informationnel. 

Un récit qui pose un regard inquiet sur ce que pourrait être le fameux « monde d’après »Pierre Cassou-Noguès explique ici à quoi il pourrait ressembler et pourquoi le détour par la fiction lui est apparu nécéssaire.

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« Notre action permet de ralentir les fermetures » : partout en France, des citoyens s’engagent pour leurs hôpitaux

 basta!

PAR  

Ils luttent contre les fermetures de leurs maternités, de leurs services de chirurgie ou de leurs urgences. Il existe des dizaines de comités de défense des hôpitaux de proximité en France. Certains arrivent même à renforcer l’accès aux soins, en participant à la création de centres de santé. Basta ! donne la parole à ces citoyens qui se mobilisent pour l’intérêt général.

Ils forment comme un archipel citoyen pour l’hôpital public et l’accès aux soins. Dans toute la France, des dizaines de collectifs d’habitants se sont créés pour lutter contre la fermeture de leur maternité, de leur service de chirurgie, de leurs urgences, ou de leur hôpital. La carte de cet archipel est celle des villes petites et moyennes, des zones où il faut multiplier les kilomètres pour accoucher, pour se faire opérer ou tout simplement pour consulter un médecin.

« Notre association s’est créée en 2012 suite à la fermeture du service de réanimation de l’hôpital. Depuis, nous tenons une permanence devant l’hôpital tous les jeudis après-midi, quel que soit le temps, même par -5°C », relate Nicole Marty, de l’association de défense de l’hôpital de Sarlat, ville de 9000 habitants en Dordogne. « Ici, nous sommes à plus d’une heure de tout autre hôpital, que ce soit Périgueux, Bergerac ou Cahors », ajoute la retraitée. « Le 1er mai 2017, nous avons réuni citoyens et personnels de l’hôpital pour empêcher la transformation de la maternité en simple centre de périnatalité », donc sans possibilité d’y accoucher. Ça a payé. « Nous avons sauvé la maternité ! »

Plus récemment, le collectif a protesté contre la fermeture de 14 places d’hospitalisation (sur 38) dans le service de psychiatrie de Sarlat. « Nous sommes montés au créneau en tant que citoyens. Les gendarmes aussi sont montés au créneau, car ce sont eux les premiers qui prennent souvent en charge les personnes en crise. Avant, ils allaient chercher des infirmiers psy de l’hôpital pour les aider », précise Nicole Marty. Or, avec moins de lits d’hospitalisation, Sarlat aura aussi moins de personnels de soins psy sur place. « C’est important que les personnes hospitalisées en psychiatrie puissent être proches de leurs familles. " 

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L'ONU déclasse le cannabis des drogues les plus dangereuses

 SLATE

Repéré par Léah Boukobza — 

Cette décision pourrait faire considérablement avancer la recherche sur l'usage médical de la marijuana.

Ce vote est profitable à la recherche pour le cannabis thérapeutique. | Rick Proctor via Unsplash

Ce vote est profitable à la recherche pour le cannabis thérapeutique. | Rick Proctor via Unsplash

Ce mercredi, une commission de l'ONU a voté le déclassement du cannabis à usage médical de la liste où il figurait, parmi les drogues les plus dangereuses du monde, dont l'héroïne. Cette décision pourrait permettre de faire considérablement avancer la recherche sur l'usage médical de la marijuana.

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E-psychiatrie : un besoin urgent de recherche académique pour développer des outils de qualité

Par Sylvie Riou-Milliot le 02.12.2020

Face à la déferlante d’outils digitaux en santé et en psychiatrie, il est urgent que la recherche académique se mobilise. Pour développer des outils de qualité, validés scientifiquement et évalués. 

Faut-il dire "stop" ou "encore" face à la vague d’outils digitaux particulièrement développés en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ? Une question récemment abordée lors du 12e congrès français de psychiatrie (CFP) qui s'est tenu dans un format forcément virtuel lors d’un débat à distance entre deux psychiatres. Difficile bien sûr d’être ici purement binaire dans une discussion qui opposait d’un côté un partisan du "encore", le Pr Olivier Bonnot (CHU de Nantes), et de l’autre le Dr Jean-Philippe Raynaud (CHU de Toulouse), plutôt adepte du "stop".

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La France corrige mieux les inégalités de revenus que beaucoup de ses voisins européens

Une nouvelle étude de France Stratégie souligne que les inégalités primaires sont plus faibles, et leur correction meilleure, que dans nombre d’autres Etats du continent. Mais le pays gagnerait à augmenter la progressivité de ses prélèvements obligatoires. 

Par     Publié le 2 décembre 2020




Site web de France Stratégie, le 14 octobre 2016.

Comment réduire efficacement les inégalités ? Comment s’assurer que les plus défavorisés ne soient pas les grands oubliés de la reprise, et corriger au mieux les écarts de revenus ? Dès la sortie de crise, ces questions se poseront avec une acuité particulière aux gouvernements, alors que la récession sans précédent engendrée par la pandémie se traduit, déjà, par une explosion de la pauvreté.

Pour aider à formuler les réponses adaptées, deux chercheurs de France Stratégie, centre de réflexion placé auprès du premier ministre, ont publié, mercredi 2 décembre, une note passant au crible la façon dont notre modèle social corrige les inégalités et les pistes pour le renforcer. Leur constat initial, se basant sur les données Eurostat d’avant le Covid-19, fait consensus : « La France apparaît relativement égalitaire en comparaison avec les autres pays européens », écrivent Julien Rousselon et Mathilde Viennot, du département politiques sociales de France Stratégie.

Nous sommes entourés de bactéries qui n'attendent que notre mort

 NATIONAL GEOGRAPHIC

PUBLICATION 4 DÉC. 2020

Qu'est-ce qui empêche toutes ces bactéries d'œuvrer à notre décomposition tant que nous respirons ?


Bactérie Staphylococcus aureus résistante aux antibiotiques (jaune) s'échappant d'un globule blanc humain.

Bactérie Staphylococcus aureus résistante aux antibiotiques (jaune) s'échappant d'un globule blanc humain. 

PHOTOGRAPHIE DE NIAID

Nous sommes remplis de bactéries et en sommes couverts. Et beaucoup d'entre elles n'attendent que notre mort.

Dès l'instant où nous rendrons notre dernier souffle, elles envahiront notre corps. Dans une étude parue en 2015 dans Science, une équipe de scientifiques a décrit la façon dont les microbes nous dévoraient après notre mort. Courageux et obstinés, les chercheurs ont passé des mois à regarder des cadavres se décomposer, à observer l'œuvre de toutes les bactéries, champignons et vers, jour après jour. Les médecins légistes se reposent sur cette chronologie pour déterminer l'heure - et même le lieu - d'un décès.

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Près de Toulouse. Les patients en psychiatrie d'une clinique vendent leurs oeuvres pour le Téléthon

 actuToulouse

Par David Saint-SerninPublié le 

Dans ce cadre, les équipes du pôle santé mentale de l’établissement proposent une exposition-vente d’œuvres d’art. Cet événement a lieu samedi 5 décembre, de 9h à 18h, à l’amphithéâtre de la clinique. 

Oeuvres réalisées par les patients

La particularité, c’est que ces œuvres d’art ont été réalisées par les patients de psychiatrie de la clinique dans le cadre d’ateliers menés au sein de la clinique.

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mercredi 2 décembre 2020

L’Assemblée nationale va se pencher sur l’adoption

Une proposition de loi LRM prévoit l’ouverture de l’adoption plénière aux couples pacsés ou concubins et doit permettre de mettre fin aux « discriminations relatives aux règles d’union ou à l’homoparentalité ». 

Le Monde avec AFP  Publié le 2 décembre 2020

Ouvrir l’adoption aux couples non mariés, abaisser l’âge minimal requis pour les parents, et aussi faciliter l’adoption des enfants délaissés : l’Assemblée nationale se penche mercredi 2 décembre sur une proposition de loi La République en marche (LRM) qui hérisse la droite et certaines associations.

La majorité vante « un texte de progrès » et « d’actualisation » de l’adoption, soutenu par le gouvernement, et qui sera au menu des députés en première lecture à partir de l’après-midi et jusqu’à vendredi, défendu par le secrétaire d’Etat à l’enfance Adrien Taquet.

Mort de la compositrice Anne Sylvestre, après 60 ans de chansons féministes, drôles ou enfantines

Par Pauline Petit et Antoine Lachand

01/12/2020

Qu'elle ait bercé votre enfance avec ses "fabulettes", ou que vous ayez vibré à l'écoute de ses paroles émouvantes, parfois en colère, vous avez certainement entendu au moins l'une des compositions de cette chanteuse compositrice depuis plus de 60 ans. Anne Sylvestre vient de mourir, à 86 ans.

Anne Sylvestre en 1969
Anne Sylvestre en 1969 Crédits :  Pierre VAUTHEY - Getty

"Parfois, je me réveille avec une chanson dans la tête, je ne sais pas d'où ça vient. J'ai toujours une musique dans la tête. Ce n'est pas anodin, une chanson, c'est compliqué, il y a une responsabilité", disait-elle en 2017 au micro de France Culture. La mort de la chanteuse Anne Sylvestre a été annoncée ce mardi 1er décembre, à l'âge de 86 ans.

Née en 1934, Anne Sylvestre passe son enfance près de Lyon avant de monter à la capitale avec sa famille, puis de s'installer dans le XXe arrondissement de Paris qu'elle ne quittera plus. "J’étais très bonne à l’école, j’avais le prix d’excellence tous les ans ce n’était pas drôle. Ça s’est gâté par la suite, quand on m’a prêté une guitare et que j’ai fait des chansons au lieu de traduire Virgile. J’ai commencé à chanter dans les cabarets, Virgile, non", confiait-t-elle.

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Mort de Mony Elkaïm, un des pères de la thérapie familiale

Par Eric Favereau — 

Mort de Mony Elkaïm, un des pères de la thérapie familiale

Mort de Mony Elkaïm, un des pères de la thérapie familiale DR

L'homme, unique et bouillonnant d'idées, est mort le 20 novembre à l'âge de 79 ans.

Mony Elkaïm était une de ces personnalités essentielles dans la psychothérapie de la fin du XXsiècle. Chaleureux, bouillonnant d’idées, traversant tous les grands courants – de la psychothérapie institutionnelle à l’antipsychiatrie, puis un des inventeurs de la thérapie familiale. Il est mort à Bruxelles le 20 novembre, à l’âge de 79 ans.

mardi 1 décembre 2020

Avec le Covid-19, un déferlement des troubles psychiques chez les jeunes

Par Catherine Zittoun, pédopsychiatre, chef de pôle GHU Paris Psychiatrie Neurosciences— 30 novembre 2020 

Pablo,à Paris pendant le premier confinement.Image extraite de la série 120mm.

Pablo,à Paris pendant le premier confinement.Image extraite de la série 120mm. 

Photo Cyril Zannettacci. Vu

Avant l’épidémie, les services de psychiatrie infanto-juvéniles alertaient déjà sur leur manque de moyens. Aujourd’hui, les besoins vont croissant sans réel dispositif pour assurer un suivi de qualité.

Tribune. L’épidémie de Covid, les confinements, le premier surtout, ont ajouté une vague aux demandes déferlant sur la psychiatrie infanto-juvénile. En effet, à ces occasions, ont surgi de nouvelles problématiques et des situations connues ou pas de nos services se sont aggravées ou ont décompensé.

Les besoins de soins se multiplient pour des jeunes, sans antécédents notables, déclarant des troubles anxieux axés souvent autour de phobies diverses ou de la peur d’étouffer. D’autres manifestent des états anxio-dépressifs où se mêlent la peur d’attraper le virus, la peur et la culpabilité de le transmettre à leurs parents, la peur que leur parent meure… Chez quelques-uns, ces troubles ont une base réelle dans la mort d’un proche (grand-parent, parent). Chez d’autres apparaissent des troubles obsessionnels compulsifs, des entrées dans la psychose. L’épidémie de Covid est ainsi un facteur déclencheur sur des terrains fragiles et prédisposés à des troubles psychiques.

20 ans en 2020 : le Covid devant soi

Par Joann Sfar — 1 décembre 2020 

Dessin Charles Berberian

Ils sont à l’âge de tous les possibles, mais le virus leur rend la vie impossible. Génération sacrifiée pour les uns, immature pour les autres, les jeunes du millénaire sont surtout courageux et malins. Laissons-les dessiner le monde qu’ils vont porter.

Comment évaluer le préjudice subi par nos enfants ? La pandémie fait figure de dernier wagon de catastrophes sur les épaules voûtées de nos gosses. Ceux qui sont assez vieux pour voter n’ont jamais vécu une élection sans l’ombre inquiétante de l’extrême droite. Moi non plus, du reste. Pour eux, la démocratie semble se résumer à «faire barrage». Puis on se touche de moins en moins. Ils sont nés après le préservatif et, depuis quelques mois, subissent le masque. On leur reprochait les heures passées derrière leurs écrans, les voici contraints, à la place de Minecraft ou YouPorn, de mater la gueule du prof, plus ou moins pixellisée selon la qualité de leur connexion internet.

Pour les soignants, le vaccin n’est pas une évidence


Par Eric Favereau — 30 novembre 2020

Une équipe du Samu de Lyon lors du transfert d’un patient à l’hôpital, mi-novembre.

Une équipe du Samu de Lyon lors du transfert d’un patient à l’hôpital, mi-novembre. Photo Hugo Ribes. ITEM

Le taux, assez bas, de vaccinés contre la grippe dans les établissements de santé fait craindre une certaine réticence des professionnels à adopter le sérum anti-Covid.

«La vaccination contre la grippe ? Evidemment oui», lâchait avec un brin d’agacement, en 2019, un chef de service d’un grand centre hospitalier parisien. Pour autant, il l’avouait, lui-même n’était pas vacciné. Et ce n’était pas un cas à part. En France, les professionnels de santé se protègent toujours distraitement contre la grippe saisonnière. Ainsi, selon Santé publique France, la couverture vaccinale nationale du personnel soignant lors de la saison 2018-2019 était médiocre. Dans les établissements de santé, elle est estimée à 35 %. Elle varie selon la profession, puisque 67 % médecins sont vaccinés, 48 % des sages-femmes, 36 % des infirmiers. Chez les aides-soignants, le niveau tombe à 21 %. Dans les Ehpad, le taux global est estimé à 32 %.

“Le Parjure et le Pardon, vol. II”, de Jacques Derrida

Frédéric Manzini publié le  

« On ne demande jamais pardon que pour l’impardonnable. » C’était fort de ce paradoxe que Jacques Derrida avait entamé son séminaire à l’EHESS en 1997-1998, retranscrit dans un premier volume paru l’an dernier et dans lequel il avait notamment insisté sur le caractère inconditionnel du pardon. Dans ce volume II, qui couvre les années 1998-1999, le philosophe de la déconstruction s’intéresse plus particulièrement à sa dimension politique : de Nelson Mandela (après la fin de l’apartheid) à Desmond Tutu (et la commission « Vérité et Réconciliation » toujours en Afrique du Sud) en passant par Bill Clinton (empêtré dans l’affaire Monica Lewinsky), l’actualité lui offre autant d’occasions de méditer sur le sens que revêtent le pardon et le parjure – puisque, selon lui, le pardon « est toujours pardon d’un parjure » – dans le grand théâtre du monde.


Au Cameroun, un carnet de coloriage pour devenir un superhéros en lutte contre le Covid-19

Aider les enfants à comprendre les enjeux de la pandémie et devenir acteur de leur éducation dès la maternelle, c’est l’ambition de ce petit livret. 

Par   Publié le 27 novembre 2020

Maternelle du groupe scolaire Le Globe, à Douala au Cameroun, fin novembre 2020.

Frida est concentrée sur le fascicule ouvert devant elle. Crayon rouge à la main, elle colorie « le monstre ». « C’est le coronavirus. C’est un vilain microbe », murmure la fillette âgée de 4 ans, sans lever les yeux. Par moments, elle s’interrompt pour observer les « petites cornes, les yeux et la bouche du méchant ». Dans cette salle de classe de maternelle du groupe scolaire Le Globe, un établissement privé primaire et bilingue de Douala, la capitale économique du Cameroun, les 19 élèves se familiarisent avec « Fight Covid Cameroon, le livret de coloriage des superhéros contre le covid-19 » de 24 pages.

« Depuis le début de la pandémie, les enfants entendent parler du coronavirus à la maison, à la télévision et même dans leur école depuis la rentrée d’octobre, mais ils n’avaient pas encore vu d’image en face d’eux. Ils sont très émus », sourit Florence Cécile Kameni, l’une des deux maîtresses, en déambulant entre les tables un œil sur le travail de ses petits élèves. Yvan, 4 ans, est fasciné par la couverture du livre. On y voit un petit garçon et une petite fille, tous masqués, entourés de fleurs et sautillant de joie. « Chacun de vous est soit lui, soit elle, leur explique Prodencia Ngoh, l’enseignante d’expression anglaise. Vous êtes les superhéros qui luttent contre le méchant coronavirus. »

Japon : le suicide a tué bien plus que la Covid

 30 novembre 2020

Vu d'Afrique

Japon : le suicide a tué bien plus que la Covid

Au Japon, les suicides tuent largement plus que la Covid-19. Rien que pour le mois d’octobre, on dénombre 2153 décès par suicide, contre « seulement » 7 décès dû au virus. Et on compte à ce jour, un total de 2106 décès par Covid... sur toute l’année, selon les données officielles.

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La Cour des comptes étrille l’organisation de la protection de l’enfance

Dans un rapport publié lundi, les magistrats financiers mettent en cause les inégalités territoriales et réclament une meilleure coordination des services de l’aide sociale à l’enfance avec ceux de la justice.

Par  Publié le 30 novembre 2020

Fin 2018, près de 330 000 jeunes (306 800 mineurs et 21 400 jeunes majeurs) étaient pris en charge au titre de la protection de l’enfance en France. De la simple mesure éducative jusqu’au placement, cette mission est dévolue aux départements depuis les lois de 1983 sur la décentralisation, et en grande partie assurée par le secteur associatif. Le coût de cette politique publique s’élève à 8,4 milliards d’euros par an, dont 7,99 milliards à la charge des départements. C’est donc bien à un « enjeu social majeur », comme elle le définit elle-même, que la Cour des comptes consacre un rapport au titre éloquent « La protection de l’enfance, une politique inadaptée au temps de l’enfant », rendu public lundi 30 novembre.

Ecrans : mémoire, dis quand reviendras-tu ?

Par Anne Diatkine, Photo Akatre — 

Photo Akatre

A force de solliciter smartphones et ordinateurs pour mémoriser des informations à notre place, certains chercheurs, interpellés par des patients toujours plus jeunes, s’inquiètent de voir nos capacités altérées.

On garde en tête une réflexion d’Anne Dufourmantelle, peu de temps avant sa disparition accidentelle, le 21 juillet 2017. La psychanalyste s’étonnait du nombre croissant de patients qui, plutôt que de considérer l’oubli d’un rendez-vous comme un acte manqué, l’expliquait par un raté de leur agenda électronique : «Ce n’est pas moi, c’est lui qui ne m’a pas alerté.» Jusqu’à quel point, poursuivait-elle, l’accusation est-elle à prendre au pied de la lettre ? Si nous ne sommes plus les auteurs de nos oublis et qu’on se défausse sur un «autre», fût-il un robot, notre mémoire est-elle en train de muter ?

Il y a aussi cette expérience que chacun a déjà éprouvée. On perd ou on nous vole un outil numérique. L’objet est remplaçable, et pourtant, sa perte produit un réel désarroi. Pour peu que la sauvegarde n’ait pas été faite, une partie de nos souvenirs est détruite à jamais et ne sera pas récupérable. Notre mémoire humaine et subjective ne les a pas stockés. On ne sait plus quelles photos d’enfants on avait entassées distraitement dans la mémoire de l’outil, alors que chacune était susceptible de raviver des moments particuliers égarés à jamais sans leur support visuel. Peut-être n’avait-on même pas regardé avec attention ce qu’on photographiait, déléguant ainsi notre perception à l’objet ? D’ailleurs, ces vacances, les a-t-on vraiment vécues ? Ne sont-elles pas désormais évanouies ? Lorsqu’une inondation noie des albums photos, on déplore le dégât et regrette l’avanie. La perte numérique, elle, s’apparente à une amputation. Simple métaphore ?

La philosophe Catherine Malabou, autrice notamment de Que faire de notre cerveau ? (1), suppose effectivement que les outils numériques qui permettent de déléguer sa subjectivité (comme le montrent nombre d’applications qui mettent à la portée d’inconnus nos émotions les plus intimes) modifient ses limites.