Deux études récentes mettent à l’honneur les personnes âgées en cette fin d’année. La première, publiée dans le numéro de Noël du BMJ,démontre qu’une jouissance de la vie soutenue durant des années chez les personnes âgées est associée à une baisse de la mortalité. La seconde, parue dans la revue Frontiers in Aging Neuroscience, montre que si vivre vieux c’est bien, garder toute sa tête c’est mieux. En effet, ces travaux suggèrent que la lutéine, un pigment contenu dans les légumes verts s’accumulent dans le cerveau et y joueraient un rôle neuroprotecteur.
C’est une structure qui vise à affiner le suivi des patients en psychiatrie sur tout le territoire. Et elle doit naître à Créteil en 2021. Un projet d’institut sur la médecine personnalisée des maladies psychiatriques a été lancé mercredi dans un amphithéâtre de la faculté de médecine de l’université Paris-Est Créteil (UPEC) en présence de Thierry Mandon, secrétaire d’état chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il est porté par la fondation FondaMental dont la mission, depuis dix ans, est d’améliorer la précision du diagnostic des pathologies psychiatriques sévères.
"Cet engagement [d'accessibilité à l'information], nous le tenons." C'est en ces termes que Pascale Boistard, secrétaire d'État chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie, a fait savoir sa satisfaction à la mise en ligne du comparateur de prix et du simulateur de reste à charge des Ehpad. À ses côtés, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Geneviève Gueydan, directrice générale de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), n'ont elles non plus pas manqué de louer les nouveaux outils d'information, de simplification et de transparence dont vient de se doter le portailpour-les-personnes-agees.gouv.fr. Présentée ce 14 décembre devant la presse, la nouvelle version du site fera l'objet d'une campagne d'information grand public début 2017.
Depuis le signal d'alarme de la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) — qui avait épinglé en 2014 près de 50% des Ehpad pour pratiques commerciales trompeuses et non-respect d'évolution des prix (lire notre article) —, l'État n'avait pas manqué de signaler son attachement au renforcement de la transparence. C'est désormais chose faite pour Marisol Touraine qui y voit là "une étape supplémentaire" de franchie pour permettre aux personnes âgées de bénéficier d'une information "fiable", "claire et lisible".
Une étude a été menée au sein d'une soixantaine d'Ehpad pour étudier l'intérêt d'un repérage systématique de la démence, notamment au regard du nombre de recours aux urgences et d'hospitalisations indues. Cette hypothèse n'a pas été confortée puisque les résidents des Ehpad expérimentateurs ont été davantage hospitalisés.
Le Conseil Scientifique pour la Psychothérapie ne souffre pas de népotisme, assure son président Gilles Michaux.
Face aux énormes retards dans le traitement des demandes d'agrément en tant que psychothérapeute, le psychiatre Jean-Marc Cloos avait écrit une lettre ouverte au ministère de la santé.
Le docteur Gilles Michaux, président du Conseil Scientifique pour la Psychothérapie, l'institution censée traiter ces demandes, a tenu de réagir. Il explique le conseil a une structure paritaire, qu'il est composé de trois médecins et de trois psychologiques qui prennent des décisions selon le principe de la majorité. S'il n'y a pas de majorité, le président ou le vice-président n'ont pas de voix prépondérante, assure-t-il.
Le psychiatre Jean-Marc Cloos avait critiqué l'absence d'une réponse à sa demande plus d'un an après l'avoir envoyée. Seulement les psychologues auraient jusqu'ici obtenu l'agrément en tant que psychothérapeute, mais pas les médecins comme lui, ce qui pourrait suggérer un traitement préférentiel par les psychologues membres du conseil.
Un médecin de l'hôpital de Saint-Egrève, qui suivait un schizophrène qui a poignardé un étudiant en pleine rue de Grenoble, a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis.
C’est une affaire rarissime en France qui risque de secouer le milieu de la santé mentale : la condamnation d’un psychiatre pour des actes commis par un patient. A l’issue du procès du Dr Lekhraj Gujadhur, poursuivi pour homicide involontaire après le meurtre d’un passant en 2008 par un de ses malades atteint de schizophrénie, le jugement du tribunal correctionnel de Grenoble est tombé mercredi : 18 mois de prison avec sursis. L’établissement psychiatrique où travaillait ce médecin à Saint-Egrève (Isère), également poursuivi, a lui été relaxé. Le Dr Gujadhur, aujourd’hui retraité, va faire appel de sa condamnation selon son avocat.
Le collectif les morts de la rue, créé en 2002, a recensé en 2015, 497 morts parmi les personnes sans-domicile fixe (SDF), et 88 décès touchant des « anciens de la rue », soit 585, selon un bilan rendu public ce 14 décembre.
Ces chiffres sont établis à partir des remontés des associations, mais aussi des enquêtes menées par l'équipe qui repère les avis de décès dans les médias. Même si le collectif est jugé comme une des sources les plus fiables (ce qui lui a valu un financement de la direction générale de la cohésion sociale), « ces chiffres ne sont pas exhaustifs. En les appareillant avec ceux du CepiDc l'INSERM, via la méthode de capture-recapture, nous estimons qu'ils pourraient représenter 1/6 de la réalité », explique l'épidémiologiste Maya Allan. Le nombre réel de décès de SDF serait donc de 2 838. Des chiffres stables, commente Maya Allan, sans qu'il soit possible de distinguer dans leurs évolutions ce qui tient à l'amélioration du recensement.
René Frydman reçoit Isabelle Lévy qui a publié plusieurs livres dont Menaces religieuses sur l’hôpital (Presses de la Renaissance). Conseillère formatrice spécialisée dans l’existence des rites, des cultures, des religions dans le cadre des lieux de soins. Nous parlerons avec elle de la laïcité en pratique dans un lieu hautement symbolique : l’hôpital et aussi dans les autres établissements de santé.
Au Journal Officiel du 14 décembre 2016 et en application de la procédure d’urgence, la Contrôleure générale a publié des recommandations relatives à la maison d’arrêt des hommes du centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne).
L’article 9 de la loi du 30 octobre 2007 permet au Contrôleur général des lieux de privation de liberté, lorsqu’il constate une violation grave des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, de saisir sans délai les autorités compétentes de ses observations en leur demandant d’y répondre.
Le ministre de la justice a été destinataire de ces recommandations et a apporté ses observations, également publiées au Journal Officiel.
Photo prise le 13 novembre 2008 de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève où était interné le patient qui a tué un étudiant à Grenoble la veille. | PHILIPPE MERLE / AFP
Une affaire en cours vise un médecin pour le crime commis par l'un de ses patients.
Le tribunal correctionnel de Grenoble dira le 14 décembre si un psychiatre du centre hospitalier de Saint-Egrève, en Isère, est condamné à une peine avec sursis à la suite du «meurtre» commis en 2008 par un de ses patients. L’homme de 56 ans, souffrant de schizophrénie, était sorti de l’établissement où il avait été hospitalisé d’office. Il avait ensuite poignardé un étudiant dans une rue de Grenoble, acte pour lequel il a été déclaré pénalement irresponsable. L'hôpital et le médecin ont été renvoyés devant le tribunal pour homicide involontaire, a précisé un avocat au Monde.
Le docteur Lekhraj Gujadhur, aujourd’hui retraité, était le responsable du pavillon où était hospitalisé le patient. Le représentant du ministère public a requis 18 mois de prison avec sursis contre ce médecin, poursuivi pour homicide involontaire. L’hôpital encourt une amende de 100.000 euros avec sursis.
C’est la deuxième fois, en France, qu’un médecin hospitalier est poursuivi pénalement à la suite d’un meurtre commis par un de ses patients. Avant le Dr Gujahdur, une psychiatre d’un hôpital de Marseille, dont le malade s’était échappé et avait tué un membre de sa famille, en 2004, avait été initialement condamnée à un an d’emprisonnement avec sursis. Elle fut ensuite relaxée en raison des délais de prescription.
En ce début du XXIème siècle, quelles sont les tendances pour l’utilisation des antidépresseurs par les adolescents ? Dans un contexte où plusieurs voix (comme la Food and Drug Administration des États-Unis[1]) se sont élevées ces dernières années contre les risques de prescriptions inappropriées d’antidépresseurs chez des enfants ou des adolescents (susceptibles d’aggraver parfois le risque de pensées ou de comportements suicidaires), une étude épidémiologique réalisée en Norvège confirme l’augmentation de l’usage de ces médicaments chez les jeunes de 13 à 17 ans.
Entre les deux tours de la primaire de la droite et du centre, Marisol Touraine avait indiqué que, selon ses comptes, la réforme de l’Assurance maladie proposée par François Fillon entrainerait une augmentation de 3 200 euros des dépenses de santé pour chaque foyer. Elle avait alors accusé le favori des sondages de vouloir « privatiser la sécu », ce à quoi l’intéressé lui avait rétorqué « non, je veux sauver la sécu ».
Rappelons que le vainqueur de la primaire envisage de définir deux paniers des soins. Un premier pour les « gros risques » et les maladies chroniques qui serait pris en charge par l’Assurance maladie et un second incluant les « petits risques » qui serait désormais remboursé par les complémentaires, tout en maintenant la couverture actuelle pour les « plus modestes »…tout ceci nécessitant encore des précisions.
Depuis le 3 décembre, le personnel de la maternité de l'hôpital Tenon (AP-HP), dans le XXe arrondissement de Paris, est en grève. Ce mouvement fait suite à la réouverture d'une partie de la maternité, après deux ans de rénovation des locaux qui permettra à la maternité de compter 42 lits de suites de couche et de pathologies maternelles.
Avec cet agrandissement, et dans un contexte budgétaire « contraint », la direction veut passer de 1 900 accouchements pendant les travaux à 2 800 en 2017 et 3 500 par an ensuite, sans augmenter les effectifs, qui s'élèvent actuellement à une soixantaine de professionnels de santé (infirmières, aides-soignantes, sages-femmes).
Les Discussions du soir Frédéric Worms , René Frydman , Leili Anvar ,Antoine Garapon , Régis Debray
Alzheimer, c’est l’expérience d’une maladie, jusqu’à l'extrême. Cela va-t-il jusqu’à l’expérience d’un mal radical ? Et si c’est le cas, qu’est-ce que cela nous apprend sur le bien ?
L’usage des statines diminuerait le risque de contracter la maladie d’Alzheimer, selon une étude menée entre 2009 et 2013 par Julie Zissimopoulos (Université de Californie du sud) sur 400 000 personnes de plus de 65 ans bénéficiaires du régime Medicare aux États-Unis. Ces travaux viennent d'être publiés dans JAMA Neurology.
C'est avec une grande émotion que je souhaite partager avec vous cette vidéo qui revient sur le moment historique que nous venons de vivre grâce à la mobilisation de milliers de personnes autour d'une pétition lancée sur Change.org.
Ce samedi 10 décembre, François Hollande a inauguré sur le Parvis des Droits de l'Homme à Paris une dalle en mémoire des milliers de personnes malades et handicapées mortes dans les hospices et hôpitaux psychiatriques sous le régime de Vichy, faute de soin et de nourriture.
Sans cette mobilisation, ce mémorial n'aurait jamais vu le jour. Grâce à la signature de personnes comme vous, qui se sont ajoutées à celle de milliers d'autres, le Président de la République a rendu un vibrant hommage à toutes ces victimes, un hommage aujourd'hui gravé dans le marbre pour les générations futures. Un signe fort pour leurs familles et pour la place à donner à toutes les personnes malades et handicapées dans notre société.
C'est tout un univers qui risque de disparaître... à cause d'un déménagement ! Frank Garam, un artiste marseillais, travaille et vit dans son atelier depuis des années. Il l'a transformé en un univers insolite constitué de milliers d'objets réinventés. Mais l'artiste est obligé de quitter son lieu.
Frank Garam
Cela fait des années que Frank Garam récupère les objets les plus divers, sans vraiment les chercher. A croire qu'ils viennent à lui naturellement. De la plus petite miniature à la cabine téléphonique récupérée, tout passe par une transformation, un détournement des usages. Pièces de monnaies et d'échiquier deviennent un rideau, un caddie prend l'allure d'un fauteuil, une boule de pétanque gagne en légèreté sur un mobile.
De nombreux assemblages se retrouvent suspendus et rejoignent au plafond des bicyclettes transformées en oeuvres plastiques.
Des troubles de la concentration chez l’enfant au stress au travail, les pathologies mentales ne relèvent plus seulement du psychiatre. Pour Alain Ehrenberg, l’auteur de «la Fatigue d’être soi», elles sont au cœur de débats moraux et politiques sur la valeur de nos relations sociales.
Alain Ehrenberg, directeur de recherches au CNRS, est l’auteur de la Fatigue d’être soi, où il retraçait l’histoire de la dépression, qu’il définissait en une «pathologie du changement». Il a publié la Société du malaise (Odile Jacob, 2010), où il analyse le lien entre malheur individuel et société. Le sociologue vient d’être nommé à la tête du tout nouveau Conseil national de la santé mentale, instauré par la ministre Marisol Touraine. Cette instance, au rôle consultatif, a notamment pour mission d’éclairer les choix de l’Etat et de sa politique de santé mentale - sur des sujets aussi divers que la psychose ou le «bien-être» des Français.
Dépression, souffrance au travail… L’Etat a-t-il quelque chose à dire sur notre santé mentale ?
Il faut préciser ce dont on parle quand on parle de «pathologie mentale». On peut les définir, à la suite du Dr Henri Ey, un des maîtres de la psychiatrie française de l’après-guerre, comme des pathologies des idées et de la relation, qui invalident de multiples manières la liberté du sujet atteint. Cela implique qu’elles relèvent, certes, de la santé, mais également, et tout autant, de la socialité de l’homme. La maladie, dans un sens médical, et le mal moral s’y intriquent inexorablement. Or, la situation de ces pathologies s’est profondément modifiée depuis un demi-siècle sous le coup d’une double dynamique : le virage de la prise en charge vers l’ambulatoire et l’élargissement considérable du spectre des pathologies. Les problèmes de santé mentale ne sont plus seulement des problèmes spécialisés de psychiatrie et de psychologie clinique. Nombre d’entre eux sont devenus aujourd’hui des questions sociales, tandis qu’un nombre sans cesse croissant de questions sociales sont appréhendées au prisme des catégories et entités psychopathologiques. Pensez à la souffrance au travail ou aux troubles de l’hyperactivité et de l’attention chez l’enfant. Ces pathologies étaient des raisons de se faire soigner, elles sont désormais des raisons d’agir sur des relations sociales perturbées. Plus encore, ces entités sont devenues matières à débats à la fois moraux et politiques sur la valeur de nos relations sociales : c’est le thème du malaise dans la société. Cette nouvelle situation de la souffrance psychique dans nos sociétés doit être placée dans une perspective sociologique globale.
C’est-à-dire ?
Mon hypothèse est que l’extension de la souffrance psychique est l’expression des changements dans nos manières d’agir en société qui se sont progressivement instituées à partir du tournant des années 70 : valorisation forte de la liberté de choix, de l’initiative individuelle, de l’innovation et de la créativité, de la transformation de soi, etc. tous ces idéaux placent l’accent sur la capacité à agir de l’individu. Nous entrons dans un individualisme de capacité imprégné par les valeurs et les normes de l’autonomie. Les questions de santé mentale sont devenues, au-delà des pathologies psychiatriques, des soucis transversaux à toute la société parce que ces idéaux mettent en relief une dimension émotionnelle qui était marginale auparavant. Il faut raisonner sur ces problèmes en termes d’action et de passion, au sens du pathos, du subi, de la souffrance. A ces changements dans la manière d’agir (la compétition scolaire, le travail flexible, les perturbations de la famille, etc.) correspondent des changements dans la manière de subir qui se formulent à travers de nouvelles pathologies. En elles, s’intriquent le mal, moral et social, et la maladie.
Deux minutes papillon Géraldine Mosna-Savoye 06.12.2016
Ce livre de Raphaële Andrault part du legs du mécanisme cartésien pour aboutir aux lectures du vitaliste Canguilhem, mais de l’un à l’autre, si la différence est grande, l’enjeu reste le même : comprendre comment fonctionne le corps.