par Virginie Ballet publié le 29 août 2023
Pour lui donner naissance, Léa Fehner a passé de longs mois en immersion, multipliant gardes et moments d’échange avec des sages-femmes. Son film, en salles ce mercredi 30 août après avoir été diffusé sur Arte au printemps, est imprégné de la «détresse» et de la «colère» de toute une profession, largement mobilisée à l’automne 2021 pour davantage de reconnaissance et de meilleures conditions de travail. Avec justesse et réalisme, Sages-femmes donne à voir le quotidien sous pression de deux jeunes diplômées, catapultées dans une maternité de niveau 3, habilitée à gérer les pires complications. Leurs journées et leurs nuits à courir d’une patiente à l’autre, dans un hôpital perpétuellement à flux tendu, où le désarroi s’affiche en ces termes sur les murs : «Soigne. Epuise-toi. Dégage.» A travers cette fiction, dans laquelle les images d’accouchement sont toutefois réelles, la réalisatrice dit avoir voulu livrer à la fois «un cri d’alarme» et une «ode à un très beau métier».