par Alexandra Schwartzbrod publié le 23 septembre 2021 à 4h55
C’est une plongée dans la folie et l’enfance que nous offre Gwenaëlle Aubry avec son essai consacré à Niki de Saint-Phalle, peut-être même une plongée dans la folie de l’enfance tant la vie et l’œuvre de cette artiste hors norme sont marquées par les douze premières années de sa vie. On ne peut en effet comprendre la psyché et l’imagination foisonnante de cette femme, au prénom venu du grec (nike signifie victoire), sans remonter aux origines, sans décortiquer ses relations tourmentées avec ses parents et son milieu. «Elle s’appelle Saint-Phalle, et à l’âge de 11 ans elle a été violée par son père, écrit Aubry dès la quatrième page. On pourrait commencer par là, tout reprendre à zéro. Elle est née le 29 octobre 1930, Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle, et un jour de l’été 1942, son père, André Marie Fal de Saint-Phalle, a “mis son sexe dans (sa) bouche”.»