par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste publié le 22 avril 2021
Dans un essai composé de microfictions analytiques, Jacques André montre comment l’inversion de la domination pose la question aiguë de la survie.
Figure privilégiée du totémisme psychanalytique et du sexe de la mère, lequel pétrifie celui qui ose le regarder en face, de quoi la méduse-gorgone est-elle aujourd’hui le symbole ? C’est à cette question que le psychanalyste Jacques André tente de répondre dans les «microfictions analytiques» qui composent cet ouvrage. Si l’on compare l’espèce humaine et les méduses, on constate que la première est la seule à s’autodétruire et à détruire les autres espèces. Sauf une… Car profitant de la dégradation des écosystèmes marins, la méduse, elle, prolifère tranquillement. Elle n’a aucun neurone, tandis que l’homme depuis qu’il est sapiens en a 86 milliards dont il ne fait pas toujours le meilleur usage. D’où le titre de l’ouvrage qui dit la revanche que prennent les méduses. Un propos à entendre tant au sens propre que métaphorique. Un exemple : parce qu’elles filtrent les nanoparticules du plastique, l’idée a germé de les utiliser dans les stations d’épuration d’eau de mer. «Mieux encore, dit l’auteur, la méduse est riche en vitamines B1 et B2 et contient 31 calories pour 100 grammes. La tradition culinaire japonaise l’accommode depuis fort longtemps.»