« Que les personnes placées sous main de justice bénéficient, au même titre que l'ensemble de la population, des avancées de nos politiques de prévention et de soins », tel est l'objectif que se fixent les ministères de la Justice et de la Santé dans leur feuille de route pour 2019-2022. Ce qui revient à traduire dans la réalité, la loi du 18 janvier 1994 qui indique que les personnes sous main de justice aient accès à une qualité de soins équivalente à celle de la population générale.
«Si je ne veux pas de conséquences définitives sur mon corps et mon cerveau, il faudrait que j’arrête le travail de nuit maintenant.» À 27 ans et après cinq ans d’activité en tant qu’infirmière de nuit aux urgences de l’hôpital Saint-Joseph, à Paris, Manon Haj Esmaeili est «fatiguée». Comme l’ensemble du personnel de nuit, Manon démarre son service à 20h. Elle entame alors un cycle de quatre nuits de travail, qui seront suivies du même nombre de jours de repos. Elle est épaulée par cinq autres collègues infirmiers, soit deux de moins qu’en journée. Un effectif suffisant selon elle, même si l’équipe peut vite être «submergée» par un flux important d’arrivées.