Les jeunes générations jouent davantage des identités de genre. Une pratique qui reste très minoritaire mais se heurte bien souvent à l’incompréhension ou au rejet.
Non-binaire, « gender fluid », « agenre », trans… dans les lycées et sur les réseaux sociaux, de plus en plus de jeunes gens se définissent en dehors de la dichotomie fille-garçon majoritaire. Les professionnels, intervenants scolaires, qui côtoient les adolescents le disent : ces dernières années, ils sont bien davantage confrontés à de telles situations – qui restent très minoritaires. En février, à Albi, un lycéen qui se rendait en classe avec du fard à paupières et des chaussures à talons a ainsi défrayé la chronique. Son apparence a déplu à une mère d’élève du collège de son groupe scolaire, qui s’est ensuite plainte à l’établissement.
Le lycée a réagi en demandant à Alexis d’être « un peu moins maquillé par rapport à ce jeune public », a expliqué la principale du lycée Bellevue sur France 3. Trouvant la situation « aberrante », le jeune homme a partagé son histoire, et son visage, sur les réseaux sociaux. Quelques jours plus tard, ses camarades, filles comme garçons, ont exprimé leur solidarité en se maquillant eux aussi pour aller en cours.
Autre scène, à plusieurs milliers de kilomètres d’Albi, le 18 mai. Coiffé d’une longue perruque blonde et d’un costume blanc brillant, Bilal Hassani, candidat français à l’Eurovision, chante « Je suis pas dans les codes, ça dérange beaucoup (…)ce qu’on est, on ne l’a pas choisi ». Le jeune homme, qui assume à la fois son homosexualité, le port de perruques et de maquillage, a reçu un torrent d’insultes sur les réseaux sociaux depuis qu’il a accédé à une certaine notoriété.