Cette pionnière a osé placer des nouveau-nés dans le long tunnel de l’IRM pour « faire parler » leur cerveau. Elle y cherche les secrets de l’intelligence humaine.
LE MONDE | | Par Marie-Laure Théodule
« Travailler avec mon mari, cela ne m’a jamais gênée. Je viens d’un milieu paysan, des éleveurs de chevaux de trot, où c’est tout à fait normal. D’ailleurs, c’est moi qui l’ai attiré vers mon domaine de recherche, le développement de l’enfant ! », s’amuse Ghislaine Dehaene-Lambertz. L’œil pétillant de vivacité, un large sourire et un enthousiasme communicatif, elle a beau être la femme du plus connu des neuroscientifiques français, Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, nommé par le gouvernement en janvier à la tête du nouveau Conseil scientifique de l’éducation nationale, cette pédiatre devenue chercheuse ne vit pas dans l’ombre de son brillant époux. Celle qui vient d’obtenir à 58 ans la médaille d’argent du CNRS a tracé sa voie dans un domaine de recherche complètement nouveau lorsqu’elle l’a abordé au milieu des années 1980, celui du développement cognitif du nourrisson.