« Et voilà, mon semestre aux urgences est terminé ! Depuis, j'ai dormi 72 heures d'affilée, repris 4 kg… » Dans une vidéo de 5 minutes, un jeune interne raconte avec humour son premier stage aux urgences… et ses premières gardes de 24 heures. « C’est vraiment éprouvant. Au début, je pensais que je n’allais pas y survivre ! Au final, la garde se finit, t’es en vie, t’es content… Mais c’est toujours pas terminé. Faut quand même réussir à rentrer chez soi ! », raconte le jeune homme.
Originaire de Tourcoing, Walid Mekeddem, alias Aviscène, n’est pas un inconnu sur la toile. Depuis plus de trois ans, il distille ses vidéos humoristiques sur Internet, souvent pour y dépeindre ses tribulations d’étudiant en médecine. Dans un texte publié il y a quelques mois, il avait expliqué avec beaucoup de sincérité son choix pour la médecine générale (voir ce texte)
Au-delà du burn out, objet de nombreuses études actuellement, la souffrance des professionnels de santé peut prendre différentes formes, comme l'illustrent des travaux exposés par des internes en psychiatrie à l'occasion d'un congrès au CHU d'Angers. Une enquête apporte notamment un éclairage sur un trouble plus méconnu, la fatigue compassionnelle.
Hospitalisée le 12 avril 2018, Martine s'est donnée la mort trois jours après son admission. C'est le troisième suicide en moins d'un an dans l'établissement d'Évreux.
Hospitalisée le 12 avril 2018, Martine s'est donné la mort trois jours après son admission. C'est le troisième suicide en moins d'un an dans l'établissement d'Évreux.
Ancien gendarme à la brigade de recherches de Rouen, Serge Lhotellier ne décolère pas.
Traversé par une immense tristesse et la culpabilité d’avoir tout fait pour que sa compagne soit prise en charge à Évreux, par le Nouvel Hôpital de Navarre, il exige des réponses.
Patrick Pharo est sociologue, spécialiste de sociologie de la morale, qu’il a étudiée à partir des interactions courantes des sujets sociaux. Il s’est ensuite intéressé à la dépendance à la drogue et aux politiques publiques la concernant, puis, par extension, à d’autres formes de dépendances, amoureuse ou sexuelle notamment. Il élargit désormais sa réflexion aux dérives addictives du capitalisme, en cherchant à renouer avec l’idéal d’émancipation qui avait animé, un temps, nos sociétés. Il a accepté de répondre à nos questions à l'occasion de la sortie de son nouveau livre : Le capitalisme addictif.
Nonfiction : L’arrêt du combat pour l’émancipation, expliquez-vous, a peu à voir avec la montée de l’individualisme que l’on associe souvent à Mai 68. Où faudrait-il en chercher les causes dans ce cas ?
Patrick Pharo : L’arrêt du combat pour l’émancipation est d’abord le fait de la perte de croyance et de confiance dans l’imminence d’une révolution sociale. Cette croyance était très forte dans le mouvement de Mai 68 qui, quoi qu’on en dise, a été profondément influencé par les idéologies gauchistes de l’époque. On a perdu cette croyance tout simplement parce qu’on s’est rendu compte que la société n’était pas prête à la révolution en question et parce qu’on a découvert (on aurait pu le faire avant si on s’en était donné la peine...) que les révolutions réelles aboutissaient à des tragédies, en Chine et au Cambodge par exemple, sans même parler des atteintes insupportables aux libertés.
La Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques (DREES) a présenté les résultats de son enquête Capacités, aides, et ressources des seniors (CARE), portant sur les limitations fonctionnelles et les restrictions d’activité chez les plus de 60 ans vivant à domicile.
Si la plupart des indicateurs ont baissé depuis 2008 et que les inégalités hommes/femmes avant 75 ans se sont globalement réduites, elles ont en revanche progressé en défaveur des femmes de 75 ans et plus.
Portrait. Max est cadre de santé infirmier à l’hôpital psychiatrique du Rouvray. Deux mois après le début de la grève illimitée, nous avons voulu connaître son quotidien, ses espoirs et ses craintes quant à la situation actuelle.
Au bout de 28 ans, « Max » connaît bien la maison. Derrière ce pseudo, né de la grève illimitée toujours en cours au Rouvray, un cadre de santé infirmier parmi tant d’autres, témoin de l’évolution du site à cheval sur Sotteville-lès-Rouen et Saint-Étienne-du-Rouvray, le troisième hôpital psychiatrique de France.
Il a beau être «un peu cramé physiquement», Max, 47 ans, ne l’est pas «dans [sa] tête» et reste convaincu d’être à sa place. «Toute ma famille était dans l’Éducation nationale. J’ai entendu parler de psychiatrie par ma mère. J’ai voulu voir ça de plus près.» Il n’a jamais regretté. Malgré les déceptions liées aux mutations professionnelles guidées par une règle d’or : « faire plus avec moins ».
Faut-il dépénaliser l’euthanasie ? Le suicide assisté ? Dans une tribune au « Monde », la philosophe examine les risques et les écueils d’une législation sur la fin de vie.
LE MONDE|
Par Corine Pelluchon
Tribune. Les personnes s’exprimant sur le suicide assisté adoptent souvent des positions clivantes en disant que cet acte est l’ultime liberté ou en déclarant que Dieu seul doit choisir le jour et l’heure de leur trépas. Vivant dans une société où ils ne contrôlent plus grand-chose, les individus ont besoin de certitudes sur ce que doit être une bonne mort et pensent pouvoir les imposer aux autres. Ils diminuent aussi par là le scandale de la mort, le fait qu’elle est une question sans réponse et une limite indépassable, que l’on ne peut qu’endurer, mais non maîtriser ni vraiment anticiper.
Madame la Ministre, entendez-vous cette rumeur qui gronde, ce bruit sourd qui jaillit des entrailles de l'hôpital ? Percevez-vous les cris de colère de ceux qui y consacrent toute leur énergie ? Entrez, n'ayez pas peur, venez faire l'état des lieux avec nous, regardez les corps épuisés de ces malheureux qui oeuvrent jours et nuits pour maintenir en vie ce vieux mastodonte à l'agonie, intéressez-vous aux combats de ces désespérés en lutte avec l'impossible exercice qui consiste à conjuguer le "plus de tout" avec le "moins que rien". Plus de patients, plus de qualité, plus de travail, plus d'efficience, plus d'efficacité, plus de rendement, plus de sacrifices... Moins de moyens, moins de personnel, moins d'argent, moins de lits, moins de temps…
Ces quelques mots, j'aurais pu vous les écrire, Madame Buzyn… j'aurais également pu les adresser à votre prédécesseure et à ceux qui étaient en poste avant elle. J'ai cru en vous, je l'avoue. J'ai eu espoir que vous comprendriez le malaise qui pèse sur l'hôpital. J'ai bêtement imaginé que vous pourriez être non seulement une oreille mais aussi une voix, la voix qui porte nos revendications. J'ai pensé que, tout comme nous, vous aviez usé vos blouses dans ces couloirs aseptisés. Je me suis inventée une histoire dans laquelle nous avions la même vision du "prendre soin", le même sang qui coulait dans les veines. Je me suis lourdement trompée. L'habit ne fait pas le moine dit le proverbe… et je suis sans doute une trop grande rêveuse…
“L'hôpital public est en burn-out”, selon le président de la FHF. S'agit-il de l'hôpital ou de ceux qui y travaillent ?
L'Observatoire des violences en milieu de santé (ONVS, rattaché au ministère), a dévoilé, à l'occasion du salon Paris Healthcare Week, les premiers résultats (non exhaustifs) des signalements des atteintes aux personnes et aux biens déclarés dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux en 2017 (rapport 2018).
Les établissements hospitaliers et médico-sociaux déclarent de plus en plus les violences et incivilités, « ce qui ne signifie pas que la violence augmente dans les structures », nuance l'observatoire. En 2017, 446 établissements (+25 %, la plus forte augmentation depuis 2012) ont fait remonter exactement 22 048 événements dont 80 % concernent des atteintes aux personnes (violences verbales, physiques, menaces, incivilités, etc.) et 20 % des atteintes aux biens. Fait marquant l'an passé : les violences verbales (insultes, injures, etc.) sont majoritaires parmi les atteintes aux personnes (51,3 %).
Les représentants de la Conférence des présidents de CME de CHS et de l'Adesm ont échangé à l'occasion de la Paris Healthcare Week sur la place de la psychiatrie publique dans la stratégie autisme et défendu le rôle de la discipline en matière de repérage, diagnostic, recherche et participation à des prises en charge innovantes et décloisonnées.
Pour la juriste, les réticences françaises envers la gestation pour autrui viennent de la façon dont notre législation, s’inspirant du droit romain, définit le père et la mère.
LE MONDE IDEES| | Propos recueillis par Anne Chemin
Laurence Brunet est chercheuse associée à l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (université de Paris-I). Elle a coordonné, en 2013, une étude juridique commanditée par le Parlement européen sur la gestation pour autrui (GPA) dans l’Union européenne.
La GPA suscite en France une grande réticence, notamment parce qu’elle dissocie les deux figures réunies dans la maternité « classique » : la mère d’intention, qui accueillera l’enfant à la naissance, et la gestatrice. Comment expliquez-vous que cette figure se soit imposée sans difficulté au Royaume-Uni, au Canada, en Israël ou aux Etats-Unis, et qu’elle ait tant de mal à être acceptée en France ?
Si la figure de la mère d’intention est si difficile à concevoir en France, c’est que les droits d’inspiration romaine comme le droit français reposent depuis des millénaires sur l’idée que la mère est « toujours certaine » – c’est le sens de l’adage latin « mater certa semper est ». Au regard de la loi française, elle est désignée non par un acte juridique, mais par l’accouchement.
Les deux mille ans de chrétienté dont nous sommes les héritiers ont consolidé cette vision naturaliste : en France, la maternité est considérée comme une essence. Dans les creux de la jurisprudence du XIXe siècle, les choses étaient parfois plus subtiles, mais ni la loi ni le contrat ne peuvent se substituer à cette loi de la nature.
Le livre. Pendant une dépression, certains puisent du réconfort dans la lecture, qui est de plus en plus reconnue comme un outil thérapeutique – on parle de « bibliothérapie ». D’autres, écrivains professionnels ou non, célèbres ou anonymes, éprouvent un besoin irrépressible d’écrire, de raconter sous forme de témoignage ou de fiction le voyage souvent vertigineux qu’a été pour eux cette maladie mentale.
Paris, le samedi 2 juin 2018 – Elle compte désormais parmi les pathologies les plus redoutées par les Français. Les enquêtes d’opinion qui posent ponctuellement cette question voient en effet la maladie d’Alzheimer se placer en deuxième position derrière le cancer. Des reportages sur des êtres aimés qui ne reconnaissent plus rien ni personne, agissent avec violence, parlent par borborygmes sont régulièrement diffusés : comment ne pas avoir peur d’une telle déchéance pour soi et pour nos proches ? Hantise partagée par tous, la maladie d’Alzheimer est également devenue un enjeu politique quand Nicolas Sarkozy en a fait sa priorité. Cette impulsion a transformé la maladie d’Alzheimer en un nouvel enjeu médiatique pour attiser la curiosité et la peur. Bientôt, les articles promettant un « vaccin contre Alzheimer » ou mettant en garde contre le « fléau Alzheimer » se sont multipliés.
Comment, chez les animaux complexes que nous sommes, la génétique s’avère-t-elle une science du compromis? s'interroge Denis Duboule. Pourquoi n’avons-nous guère plus de gènes dans notre génome que la mouche du fruit?
"Comment la différence de complexité peut-elle émerger à partir de programmes génétiques relativement similaires", "Comment la nature ne sait-elle pas faire l’inqualifiable?", "Ne serait-ce pas notre ADN qui nous possède, plutôt que l’inverse?", demande le généticien.
Quelles sont les relations conflictuelles entre "l’ontogenèse", l'histoire d'un individu particulier, et la "phylogenèse", l'histoire évolutive de l'espèce à laquelle appartient cet individu?
Au dessus de la génétique, il y a l’épigénétique, ou l’étude des changements d’expression des gènes qui n’impliquent pas de mutation génétique. Quelle part joue l'épigénétique dans le développement d'un individu ? L'hérédité ? L'évolution des espèces ?
Olivia Gesbert s'entretient avec le cinéaste Brian De Palma et Susan Lehman qui font paraître le roman noir "Les serpents sont-ils nécessaires ?" (Rivages noir, mai 2018).
Avec notamment Phantom of the Paradise (1974), Carrie (1976), Blow Out (1981), Scarface (1983), Les Incorruptibles (1984), Body Double (1987) (et bien d'autres), Brian De Palma est un des rares cinéastes contemporains dont plusieurs films ont marqué l’histoire du cinéma par leur virtuosité, leur côté sulfureux ou subversif et leur accueil critique et public.
Les représentants de la Conférence des présidents de CME de CHS et de l'Adesm ont échangé à l'occasion de la Paris Healthcare Week sur la place de la psychiatrie publique dans la stratégie autisme et défendu le rôle de la discipline en matière de repérage, diagnostic, recherche et participation à des prises en charge innovantes et décloisonnées.
Notre droit nous a figés dans une vision fausse du don de gamètes, souligne la sociologue dans une tribune au « Monde ». Selon elle, il faut inciter les parents à sortir du secret pour donner à l’enfant l’accès à ses origines.
LE MONDE IDEES| | Par Irène Théry (Sociologue du droit, directrice d’études à l’EHESS)
Tribune. Les lois bioéthiques françaises qui régissent la procréation médicalement assistée (PMA) avec tiers donneur sont ambiguës. D’un côté, elles sont très attentives à organiser le don de sperme, d’ovocyte ou d’embryon, sécuriser les donneurs, préserver les parents. Mais de l’autre, elles sont aujourd’hui un véritable obstacle à ce que les familles qui en sont issues puissent avoir leur place au soleil dans le paysage familial, car elles n’ont eu de cesse de les renvoyer du côté du secret, voire du mensonge. Comme si, pour être une famille comme les autres, il fallait commencer par se dénier soi-même et se faire passer pour une famille par le sang, quitte à imposer à l’enfant une identité narrative tronquée, et parfois falsifiée.
Baisers forcés, voyeurisme, SMS et MMS intimes… Un rapport publié jeudi questionne les violences liées au genre du primaire jusqu’au lycée
LE MONDE| | Par Mattea Battaglia
Parents inquiets, ce rapport n’est pas pour vous. La somme qu’Eric Debardieux, ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement en milieu scolaire, publie jeudi 31 mai raconte la répétition d’une violence quasi « ordinaire » pour les 600 000 à 700 000 élèves qui en sont les victimes. Insultes, coups, ostracisme… plus de 1 élève sur 2 en fait l’expérience à l’école, 1 sur 3 au collège. La violence physique diminue de beaucoup au lycée, mais encore un quart des lycéens déclarent des insultes, un tiers une mise à l’écart, selon le chercheur. L’ancien « M. violence scolaire » auprès de ministres de gauche comme de droite est salué pour avoir contribué à faire reconnaître, en France, le harcèlement scolaire – avec trente à quarante ans de retard sur d’autres pays.
Un passage obligatoire à l'université même pour les diplômés des deux masters existants, une négociation conventionnelle spécifique et la possibilité d'accéder au master même pour les diplômés ancienne formule. Alors que le projet de décret principal a été transmis au conseil d'État, les contours de la pratique avancée se précisent encore.
Les infirmières n’ont pas été surprises mais elles ont été fort troublées à la lecture du rapport accablant qu’a déposé le Protecteur du citoyen à l’endroit du CHSLD Argyll vendredi.
« On nomme Argyll dans ce rapport, mais c’est dans l’ensemble des CHSLD du Québec que l’on vit présentement des problèmes importants. Décider qui on lave, qui on ne lave pas, c’est la réalité dans les CHSLD. La charge mentale des infirmières et du personnel soignant est élevée partout. En arrivant au travail, elles commencent leurs quarts de travail en sachant qu’elles n’auront pas le temps de faire tout ce qu’elles ont à faire, non pas en raison d’une urgence, mais parce que c’est rendu la norme. Quand ça arrive un jour, ça va. Mais quand c’est rendu la norme, c’est épuisant », déplore Sophie Séguin, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - syndicat des professionnels en soins des Cantons-de-l’Est (SPSCE-FIQ), le syndicat qui représente le personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
L’obésité de l’enfant et de l’adolescent représente une préoccupation majeure de santé publique. Chacun souhaite pouvoir trouver des solutions, saisissant les enjeux d’une prise en charge précoce, améliorant les résultats à court et long termes en prévenant le développement des comorbidités. Néanmoins, les résultats des traitements médicaux (alimentation équilibrée et pratique sportive) de l’obésité de l’adolescent sont souvent peu satisfaisants (1,2). Le symptôme obésité persiste, coûte que coûte et quoi que les médecins et soignants puissent proposer. C’est dans ce contexte que la chirurgie bariatrique a été questionnée dès l’adolescence (3,4).
Comment s'adresser au plus grand nombre, pour permettre à chacun l'exercice de ses droits ? Santé publique France, avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, publie unguide pratique pour une information accessible, élaboré par la Chaire interdisciplinaire de recherche en littératie et inclusion (CIRLI) de l'Université du Québec en Outaouais.
L'Observatoire des violences en milieu de santé (ONVS, rattaché au ministère), a dévoilé, à l'occasion du salon Paris Healthcare Week, les premiers résultats (non exhaustifs) des signalements des atteintes aux personnes et aux biens déclarés dans les établissements hospitaliers et médico-sociaux en 2017 (rapport 2018).
Les établissements hospitaliers et médico-sociaux déclarent de plus en plus les violences et incivilités, « ce qui ne signifie pas que la violence augmente dans les structures », nuance l'observatoire. En 2017, 446 établissements (+25 %, la plus forte augmentation depuis 2012) ont fait remonter exactement 22 048 événements dont 80 % concernent des atteintes aux personnes (violences verbales, physiques, menaces, incivilités, etc.) et 20 % des atteintes aux biens. Fait marquant l'an passé : les violences verbales (insultes, injures, etc.) sont majoritaires parmi les atteintes aux personnes (51,3 %).