L’usage prolongé des benzodiazépines est un sujet préoccupant. Les recommandations limitent les durées de prescriptions à quelques semaines et préconisent un sevrage accompagné. En dépit de cela, les prescriptions sur de longues durées ne sont pas rares. Le manque de temps des praticiens, la forte demande de la part des patients, la facilité du renouvellement contribuent à une consommation prolongée. Cet usage à long terme est associé à la survenue de dépendance, de tolérance et d’effets indésirables comme des troubles cognitifs, la démence, les chutes et les fractures.
C’est une prestation avant-gardiste, mais largement méconnue: depuis bientôt trois ans, Service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) et infirmiers en psychiatrie interviennent en tandem pour des personnes présentant des signes somato-psychiatriques. La démarche est née d’une étroite collaboration entre le Département des urgences de l’Hôpital neuchâtelois (HNE) et le Centre d’urgences psychiatriques (CUP) qui partagent les mêmes locaux sur le site de Pourtalès, à Neuchâtel, depuis 2012.
«L’idée a germé en prenant le café avec mon homologue des urgences», se remémore le Dr Stéphane Saillant, médecin-chef du Département de psychiatrie générale et liaison du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP). «Elle est arrivée dans la discussion parce que nous avions été interpellés par une remarque récurrente des infirmiers du Smur. Après certaines interventions compliquées, ils lançaient aux infirmiers en psychiatrie du CUP: c’est dommage que vous n’ayez pas été là!»