En vidéo, le neurochirurgien Alim-Louis Benabid explique à Sciences et Avenir l'opération réalisée le 21 juin 2017 à Grenoble : elle consiste à équiper le cerveau d'un tétraplégique d'implants pour qu'il puisse contrôler un exosquelette et ainsi remarcher.
Le 29 juin 2017, l'opération réalisée par le Pr Alim-Louis Benabib a fait l'objet d'une communication au WSSFN de Berlin, une rencontre internationale consacrée à la neurochirurgie (voir ci-dessous l'annonce). "Ce 21 juin (2017, NDLR), nous opérons un malade tétraplégique en installant deux implants dans son cerveau" explique le neurochirurgien et membre de l'Académie des sciences, fondateur du centre de recherches biomédicales Clinatec, à Grenoble, lieu de l'opération. But de cette intervention de haut vol : que la personne puisse, à partir de l'enregistrement de son activité cérébrale effectué grâce aux implants, piloter les "effecteurs" d'un exosquelette et remarcher !
Malgré un bon bilan sur le plan sanitaire et social, la première salle française de consommation à moindre risque n’a pas mis fin à la consommation de drogue dans l’espace public.
LE MONDE| | Par François Béguin
Il ne faut pas se fier à la quasi-disparition des banderoles hostiles à la « salle de shoot en quartier résidentiel » accrochéesaux fenêtres des immeubles de la rue Ambroise-Paré, dans le 10earrondissement de Paris.
Huit mois après l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque en France, à titre expérimental pour six ans, le quartier, situé entre la station de métro Barbès, l’hôpital Lariboisière et la gare du Nord, est loin d’avoir trouvé l’apaisement. Une partie de ses habitants dit y éprouver un fort sentiment d’insécurité face à la présence d’usagers de drogues, plus nombreux selon eux qu’avant l’ouverture de la salle.
Etait-ce dû au froid ? A la montée en puissance progressive de la salle ? Les mois qui ont suivi son inauguration, en octobre 2016, avaient été plutôt calmes et apaisés. Mais depuis février, l’ambiance du quartier s’est nettement dégradée, avec « une présence plus importante d’usagers dans la rue, avec des comportements parfois agités », reconnaît-on à la Mildeca, la structure interministérielle chargée du pilotage du projet.
Avant ses 7 ans, Magali a vu son corps se transformer. Une « intrusion soudaine du sexuel dans ce havre tendre qu’est l’enfance ».
LE MONDE| |Par Charlotte Chabas (Lyon, envoyée spéciale)
Comme chaque année avec les premiers rayons de soleil, les joues de Magali, encore rondes d’enfance, se sont couvertes de dizaines de tâches de rousseur. Petite, quand elle s’ennuyait, elle s’amusait à les compter face au miroir de sa chambre. En ce début d’été, la fillette de 7 ans et demi a d’autres choses à contempler.
Depuis quelques mois déjà, cette élève de CE1 vit ce que tant d’autres avant elles ont vécu, mais normalement un peu plus tard. Un rituel immuable, un seuil, un passage : « Ton corps change », s’est-elle entendue dire.
« On en était à choisir entre sirènes et legos »
C’est un peu avant son septième anniversaire que « tout a commencé », raconte sa mère, Nathalie, une brune à la peau diaphane, tout en boucles et rondeurs. Avec pudeur, elle cherche encore les mots pour décrire le jour où, sous la douche, elle a découvert « le choc qu’on ressent quand on découvre des poils, là où il ne devrait y avoir que de la peau de bébé ». De la peau de « son bébé », même. Et avec eux, des seins qui se forment en petites boules compactes, déjà. « On en était à choisir entre sirènes et legos pour le thème de sa fête et soudain, on se retrouvait avec ça à gérer », raconte le père de Magali, Antoine, une petite paire de lunettes vissée sous un front soucieux.
Par Juliette Deborde, Johanna Luyssenet Gurvan Kristanadjaja—
Lors de la campagne d'affichage sauvage du collectif «Insomnia» à Paris, le 25 novembre. Photo Boris Allin. Hans Lucas pour Libération
Chaque année en France, plus d’une centaine de femmes sont abattues par leur conjoint ou leur ex, sans que cela n’émeuve grand monde. «Libération», qui a recensé ces meurtres évoqués dans la presse, montre l’hétérogénéité des profils et un mécanisme assez récurrent. Des solutions de prévention existent.
Elles s’appelaient Géraldine, Christelle, Ninon, Marine, Carole, Myriam. Toutes sont mortes ces derniers mois sous les coups de leur mari, compagnon ou ex-conjoint. Leur décès a eu lieu dans l’indifférence générale, politique et médiatique. Les circonstances de la mort de ces femmes ont parfois été résumées en quelques lignes dans une dépêche AFP, comme autant d’événements anecdotiques.
Résumé : Le projet de communication s’étaie sur un travail de recherche qui se donne pour objet d’identifier et d’analyser les conditions de déploiement des processus créatifs dans les institutions confrontées à différentes formes de destructivité. La communication présentera un matériel clinique puisé dans le suivi d’une équipe soignante d’un service de psychiatrie accueillant des adolescents «très difficiles ».
Habitante de l’Essonne, Noéllie Aulas est de retour en Haute-Saône pour présenter l’ouvrage qu’elle a écrit sur l’histoire de l’hôpital psychiatrique de Saint-Rémy. Cela coïncide également avec le 80e anniversaire de l’établissement, dirigé aujourd’hui par Luc Bénet. Cependant, c’est son prédécesseur Didier Faye qui avait lancé le projet.
À l’époque, c’est-à-dire en 2013, la jeune Noéllie Aulas œuvrait en service civique auprès de la mairie de Saint-Rémy. Historienne de formation, elle menait des recherches sur l’histoire du village, qui ont donné lieu à la publication d’un ouvrage.
Le 100e article de cette rubrique, paru dans L'Orient-Le Jour du vendredi 23 juin, a remis à jour la nécessité de la psychanalyse aujourd'hui. Je constate dans mon expérience quotidienne de psychanalyste et de chef du service de psychiatrie de l'hôpital Mont-Liban que le besoin de psychanalyse est toujours aussi pressant. Dans l'avant-propos de son livre Pourquoi la psychanalyse ? paru en 1999 aux éditions Fayard, Élisabeth Roudinesco écrit : « La mort, les passions, la sexualité, la folie, l'inconscient, la relation à autrui façonnent la subjectivité de chacun, et aucune science digne de ce nom n'en viendra jamais à bout. »
Le 29 juin 2017, le Vice-Premier ministre et ministre de la Sécurité et de l'Intérieur chargé de la Régie des Bâtiments Jan Jambon, le ministre de la Justice Koen Geens et la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block ont inauguré le CPL d'Anvers.
Après l'ouverture du CPL à Gand en 2014, il s'agit du deuxième centre pour internés réalisé par l'État fédéral en exécution du Masterplan Justice 2008-2012-2016 pour une infrastructure pénitentiaire dans des conditions humaines.
La construction de ces centres apporte une réponse à l’offre déficitaire d’accueil d’internés qui n'ont pas leur place dans une prison. À partir d'août 2017, les premiers internés seront accueillis. Au total, ce centre offrira à 182 internés, dont 18 femmes, les soins et l'accompagnement conformes à la dignité humaine auxquels ils ont droit.
Vice-Premier ministre Jan Jambon : « Grâce à la collaboration entre la Régie des Bâtiments en tant que maître d'ouvrage, le bureau d'études VK Studio Architects, Planners and Designers et l'entrepreneur S.A. Denys, le CPL sur la rive gauche a été réalisé en 32 mois, un temps record. L'État fédéral a investi environ 60 millions d'euros pour l'acquisition du terrain, la réalisation des études et la construction du centre. Le centre est un bel exemple de construction durable et d'utilisation rationnelle de l'énergie. »
Le Pr Laurent Schmitt, médecin psychiatre, en charge du pôle psychiatrie du CHU de Toulouse, vient de publier «Le Secret» chez Odile Jacob. Avec ce message implicite : le secret est nécessaire et structurant.
Pourquoi avez-vous choisi de vous intéresser au secret ? Comment le définissez-vous ?
Dans mon cabinet, je reçois des personnes qui expriment ce qu'elles ont sur le cœur et, parfois, elles me confient des secrets. Il existe deux types de secrets, les secrets «poisons» (traumatismes, filiation, famille) et les secrets que je qualifie de tuteurs de résilience. Il s'agit de ceux qui aident à se construire, en lien avec des périodes difficiles de la vie, de ceux qui aident enfants et adolescents à devenir autonomes, et ceux qui nous permettent de résister parce qu'ils font qu'on est sur notre îlot, bien avec soi-même. Aujourd'hui, le secret a mauvaise presse, c'est la dictature de la transparence. C'est normal pour la politique, l'écologie, les médicaments, la vie économique mais garder secret des aspects de notre intimité est indispensable.
Selon les syndicats, le directeur de l’Agence régionale de santé s’est engagé à verser des aides au centre hospitalier de Vichy, hier, lors d’une rencontre. Une bouffée d’oxygène pour la psychiatrie ainsi que le pôle de réadaptation et gériatrie.
La visite de Jean-Yves Grall, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, était très attendue, hier, au centre hospitalier de Vichy. Elle s'est avérée « plutôt positive », selon les représentants du personnel (*).
Les huit commissions permanentes de l'Assemblée nationale se sont réunies ce jeudi pour procéder à l'élection de leur président et des autres membres de leur bureau.
C'est Brigitte Bourguignon (58 ans) qui a été élue à la tête de la prestigieuse commission des Affaires sociales, où elle succède à Catherine Lemorton (PS, Haute-Garonne), battue aux législatives. Ancienne secrétaire nationale du PS chargée des sports, députée du Pas-de-Calais en 2012, réélue en 2017 sous la bannière LREM, Brigitte Bourguignon est ancienne travailleuse sociale et elle préside le Haut Conseil du travail social. Ex-athlète de haut niveau, elle avait échoué le 27 juin à se faire élire candidate de son groupe à la présidence de l'Assemblée nationale.
Quatre vice-présidents ont été élus. Le cardiologue Jean-Pierre Door (LR, Loiret) retrouve le poste qu'il occupait déjà sous la précédente législature. Il est entouré de Monique Iborra (LREM, Haute-Garonne), Bernard Perrut (LR, Rhône) et du Pr Jean-Louis Touraine (LREM, Rhône).
De son côté, le neurologue hospitalier Olivier Véran (LREM, Isère), pressenti à la tête de la commission (après l'avoir été au poste de ministre de la Santé), hérite finalement du poste stratégique de rapporteur général. À ce titre, c'est lui qui portera devant l'Assemblée le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Nos caractéristiques individuelles ne seraient pas portées par une poignée de variations génétiques, mais par des centaines de milliers. Bienvenue dans l’ère « omnigénique ».
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Hervé Morin
Depuis dix ans, environ 400 études génétiques, impliquant chacune plus de 10 000 personnes – et pour certaines plus de 200 000 –, ont été lancées. Dites d’« association pangénomique » (« Genome-Wide Association Studies » ou GWAS), elles visent à comparer un grand nombre de génomes dans l’espoir de faire émerger des corrélations entre certains profils génétiques et des maladies complexes, comme le diabète ou la schizophrénie. Une étude récemment publiée dans la revue Cell par trois chercheurs de Stanford explore certaines limites des GWAS.
"Je ne lui en veux pas du tout. Au contraire elle m'a sauvé la vie, si elle n'avait pas accepté de me suivre, j'aurais accouché seule". Victime d'une hémorragie après son accouchement à 23 h 25 le 14 juillet 2016, Mélina qui a fait le choix de mettre au monde sa troisième fille à domicile est aujourd'hui un des plus fervents supporters d'Isabelle Koenig. Cette sage-femme pratiquant des accouchements à domicile est convoquée vendredi devant l'Ordre des sages-femmes. Mélina -qui explique avoir ressenti l'annonce des poursuites comme "un coup de massue"- soutient que la sage-femme a appelé l'ambulance à minuit quinze, mais que le véhicule arrivé trente minutes plus tard a mis deux heures pour la transférer jusqu'à l'hôpital.
Sage-femme libérale depuis trois ans près de Tours, après 32 ans d'exercice à l'hôpital, Isabelle Koenig devra pourtant s'expliquer devant ses pairs, qui lui reprochent, selon ses soutiens, d'avoir notamment "tardé à transférer des patientes à la maternité" à la suite de complications et de les avoir "mises en danger". Il lui est aussi reproché par l'Ordre d'Indre-et-Loire un défaut d'assurance. Elle risque la radiation.
Un collectif de 200 médécins prend position contre l’avis du Comité d’éthique qui s’est prononcé contre l’autoconservation des ovocytes « sociétale », c’est-à-dire sans motif médical.
LE MONDE| |Par Collectif
TRIBUNE. Le Comité consultatif national d’éthique a rendu ses conclusions sur des questions de société qui concernent l’assistance médicale à la procréation (AMP). Il s’est notamment positionné contre la pratique de la gestation pour autrui (GPA), mais pas encore pour une abolition internationale de l’exploitation commerciale du corps des femmes.
Autrefois appelé "psychose maniaco-dépressive", le trouble bipolaire perturbe notre humeur, exagère le ressenti de nos émotions sous l’influence de facteurs situationnels (pertes affectives, variations saisonnières, gains ou pertes d’argent...). Alors, vraie maladie ou trouble cognitif surévalué ?
L’historienne Frédérique Matonti et le psychanalyste Richard Rechtman ont présenté Politika, une plate-forme qui offre une magnifique vitrine à la recherche française en sciences sociales.
LE MONDE| |Par Frédéric Lemaître
Rencontrer des fonctionnaires, chercheurs en sciences sociales de surcroît, se féliciter publiquement des moyens mis à leur disposition pour mener à terme un projet ambitieux n’est pas chose extrêmement fréquente. La politiste Frédérique Matonti et le psychanalyste Richard Rechtman sont de ceux-là. Mi-juin, ceux-ci ont en effet pu présenter Politika, une plate-forme qui devrait rapidement devenir un site de référence dans l’univers des sciences sociales du politique.
Grâce à des financements publics obtenus en 2012, quatorze laboratoires de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), de l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, de l’ENA et du Centre de formation des journalistes – en tout 250 chercheurs (anthropologues, historiens, philosophes, politistes, sociologues) travaillant en France mais aussi à l’étranger – ont pu monter cette plate-forme, présentée comme la dernière en date des grandes entreprises éditoriales et intellectuelles de l’EHESS.
Ce psychiatre canadien étudie comment des maltraitances précoces impriment leurs marques dans le cerveau humain, rendant plus vulnérable au stress et à la dépression.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |ParFlorence Rosier
Affable, accessible, souriant, Gustavo Turecki, regard clair et déterminé derrière de fines lunettes, s’intéresse à des questions pourtant bien peu riantes. Le suicide, la dépression forment son quotidien. Celui du médecin psychiatre, et celui du chercheur en neurosciences.
A 52 ans, il est loin d’être un novice, malgré son air candide. Il dirige le département de psychiatrie de la prestigieuse université McGill, à Montréal. Il est aussi le directeur du groupe McGill d’études sur le suicide, qu’il a fondé ; et le chef du programme sur les troubles dépressifs de l’Institut Douglas, affilié à McGill.
Attiré dès l’enfance par la médecine – «j’ignore pourquoi, mes parents sont ingénieurs » –, le psychiatre canadien creuse deux sillons. Peut-on trouver des biomarqueurs capables de prédire la réponse aux traitements médicamenteux, chez les personnes souffrant de dépression ? Et comment les brutalités ou les carences subies par de jeunes enfants peuvent-elles, des années plus tard, les rendre si vulnérables et enclins au suicide ?
« Dans le monde de la psychiatrie, Gustavo est clairement identifié comme un des leaders mondiaux de l’étude du suicide », souligne le professeur Bruno Giros, neuroscientifique, qui se partage entre les universités McGill et Pierre-et-Marie-Curie, à Paris.
Trois déclics ont déclenché l’engagement de Gustavo Turecki sur ces questions. Le premier a eu lieu quand ilpréparait, jeune psychiatre, son doctorat de génétique et de neurosciences. « J’ai été très frappé par les histoires de vie des personnes mortes par suicide. En tant que psychiatre, on est rodé aux parcours difficiles. Mais là, il s’agissait de maltraitances incroyables, subies très tôt : abus sexuels, violences physiques, négligences. Elles donnaient vraiment envie de pleurer. » Quatre suicidés sur dix ont vécu de tels traumatismes. « Je me suis dit que l’impact de ces adversités précoces devait être crucial. »
Dans sa tribune au « Monde », Luc Perino, médecin généraliste et écrivain, plaide pour une vaccination libre et responsable pour améliorer la couverture de la population.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Par Luc Perino, médecin généraliste, écrivain
TRIBUNE. Ceci est une lettre à notre nouvelle ministre de la santé. La vaccination est la plus belle victoire de la médecine. La plupart des vaccins affichent un ratio bénéfices/risques largement supérieur à tous les autres médicaments et présentent un coût bien plus faible par année-qualité de vie gagnée. Vous affichez donc logiquement une volonté d’améliorer la couverture vaccinale dans notre pays. Quel professionnel de santé responsable pourrait penser autrement ?
Plus encore que les autres politiques, celle de la santé publique nécessite une adaptation aux subjectivités citoyennes. L’histoire nous montre que toute erreur dans une politique vaccinale se paie par un recul de la couverture vaccinale, non seulement pour le vaccin considéré, mais aussi pour d’autres.
L’hygiénisme social et les obligations vaccinales du XIXe siècle ont contribué à nos acquis sanitaires et sociaux. Il n’est pas question ici de dénigrer les politiques sanitaires de nos ancêtres, mais nous sommes très loin de cette époque et les temps ont beaucoup changé.
Si vous devez bientôt subir une intervention chirurgicale et êtes d’un caractère particulièrement anxieux, peut-être ressentez-vous quelque appréhension à l’idée que le chirurgien puisse oublier dans votre corps une compresse (surtout si vous avez lu un précédent billet) ou carrément se tromper de côté. Il est cependant un risque auquel vous n’avez sans doute pas songé : celui de chuter de la table d’opération. Vous avez tort. Cela pourrait vous arriver.
C’est sur ce sujet, peu traité dans la littérature médicale, qu’ont planché des anesthésiologistes américains. Leur étude est parue en ligne le 8 juin 2017 dans la revue Anesthesia & Analgesia.
Le Dr Richard Prielipp et ses collègues de la Faculté de médecine de Minneapolis, en association avec un collègue de la Mayo Clinic de Rochester (Minnesota), ont utilisé deux registres pour leur enquête. Tout d’abord : la base de données Anesthesia Closed Claims Projectde l’Association américaine des anesthésiologistes (ASA) qui recense 10 546 sinistres. Parmi 21 chutes identifiées depuis l’an 2000 chez des patients hospitalisés ou traités en ambulatoire, 15 cas concernaient des patients opérés sous anesthésie générale, 4 sous anesthésie régionale et 2 ayant reçu un traitement sous anesthésie. Les accidents se sont produits lors d’une chirurgie orthopédique ou générale, d’une biopsie, d’une endoscopie, d’une procédure visant à soulager la douleur.
Les auteurs ont également consulté la base de données de Prefered Physicians Medical (PPM, Overland Park, Kansas), seule compagnie d’assurances américaine couvrant les professionnels de santé pour les risques liés à l’anesthésie. Parmi les 13 427 sinistres recensés par PPM depuis 1987, ils ont identifié 10 cas où le patient est tombé de la table d’opération ou de celle sur laquelle il se trouvait lors d’un soin réalisé sous anesthésie.
C’est un « oui » pragmatique, mais pas un « oui » massif, et plutôt un « oui, mais »... L’avis du Comité National d’Ethique (CCNE) sur la PMA était attendu depuis plus de trois ans. Il intervient à point nommé, alors que le nouveau pouvoir a manifesté son intention de légiférer à ce propos et alors que la révision des lois de bioéthique est prévue pour l’an prochain. Dans ses recommandations rendues publiques mardi matin, le Comité, que préside le Pr Jean-François Delfraissy justifie d’abord l’ouverture de la PMA aux couples de femmes ou aux femmes seules par un élément presque factuel : « on ne peut ignorer la réalité de ces situations. » Un positionnement similaire à la prise de position de l'Académie de médecine il y a quelques années. Rappelant que 2 000 à 3 000 femmes y ont déjà recours chaque année, le CCNE se convertit à la PMA pour toutes, au nom de l’évolution rapide de la famille et du couple : « L’ouverture de l’IAD (Insémination Artificielle avec Donneur) à des personnes ne souffrant pas de pathologie responsable de stérilité se concevrait pour pallier une souffrance ressentie du fait d’une infécondité secondaire à des orientations personnelles. Cette souffrance doit être prise en compte », estime en effet cette instance.
Après l’énième suicide d’une infirmière exerçant à l'hôpital Saint-Louis le week-end du 10 juin, la CGT-USAP sonne le signal d’alerte, exigeant une vraie réponse de la part de l’AP-HP.
« A l’hôpital, ça craque de partout. On en a marre de subir, fuir, et mourir. » Par ces mots, Yann Flecher, infirmier, et en charge de la communication de la CGT-USAP, exprimait vendredi matin, la colère de ses pairs face aux suicides qui touchent la profession. « Nous avons une pensée pour nos collègues qui ont mis fin à leurs jour », a-t-il ajouté dans son microphone. En face du siège de l’AP-HP, le syndicat et ses membres avait en effet bien l’intention de demander des comptes à la direction de l’institution, dont les méthodes de management sont vivement contestées.