Entre art et science, la psychologie cognitive nous permet de comprendre les mécanismes fondamentaux du fonctionnement de l'esprit. Comment et pour quels effets ?
Invité à présenter au premier salon Aspie Day à Lille (Nord), le 17 février, les travaux de la chaire Marcel et Rolande Gosselin en neurosciences cognitives du spectre autistique de l'université de Montréal (Canada), le psychiatre Laurent Mottron a insisté sur les forces des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA). Pour lui, il faut distinguer les autistes syndromiques, présentant une vraie déficience intellectuelle de ceux dits non syndromiques, qui présentent une fausse déficience intellectuelle.
C'est la troisième fois que l'AP-HP se voit reprocher par la justice administrative son refus d'accorder la protection fonctionnelle à une neurologue de son hôpital Henri-Mondor. Et cette fois, c'est le Conseil d'État qui a tranché. Sa décision est tombée début février avec 12 000 euros de préjudices moral et de carrière à la clé pour harcèlement.
Par le biais d'une décision (n° 400909) rendue le 8 février, le Conseil d'État a donné raison à une neurologue de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), rejetant le pourvoi de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et enjoignant par conséquent le CHU francilien à lui accorder la protection fonctionnelle. Pour les magistrats, aucun des moyens soutenus par l'AP-HP n'est de nature à permettre l'admission de sa demande. Concrètement, la plus haute juridiction administrative confirme donc l'arrêtrendu le 1er juin 2016 par la cour administrative d'appel (CAA) de Paris (lire notrearticle). Au passage, le CHU va également devoir verser 12 000 euros à son praticien pour préjudices moral et de carrière, ceci à cause des "faits de harcèlement moral" dont elle a été victime et du refus de l'AP-HP de lui accorder la protection fonctionnelle.
À La Réunion, 20% des épileptiques ont moins de 20 ans (photo SLY).
SANTÉ. En cette journée mondiale de l'épilepsie, gros plan sur cette maladie considérée comme honteuse, cachée par les patients eux-mêmes. La pathologie neurologique concerne chaque année 400 nouvelles personnes à La Réunion.
Dans le monde, plus de 50 millions de personnes ont cette maladie. Pour la majorité d'entre nous, l'épilepsie rime avec : cris, convulsions, bave, perte de connaissance... Mais cela ne se réduit pas à ces quelques symptômes. La plupart d'entre eux confondent l'épilepsie avec sa manifestation la plus spectaculaire : la crise, et seulement 20 % savent qu'elle traduit un dysfonctionnement neurologique. L'épilepsie est encore perçue comme l'une des dernières maladies honteuses.
L'origine même du mot en dit long sur cette maladie. Du latin "epilepsia", qui dérive du grec "epilambanein", il signifie "saisir", "attaquer par surprise" ou "possession". Le peuple grec attribuait les crises aux démons. La pathologie a souvent été associe#?e a? la religion, comme l'on fait les Grecs qui l'ont longtemps considérée comme une maladie sacrée.
Voici le texte, inédit en français, d'un document de travail rédigé par Freud en 1931 pour affermir la culture analytique du diplomate américain William C. Bullitt, qui préparait un ouvrage consacré au président T.W. Wilson. Il s'agit d'un bref résumé des grands principes de la psychanalyse, tels que Freud les avait alors constitués.
Le suicide est encore regardé comme un échec ou une faute morale. Le philosophe anglais Simon Critchley tente ici de le penser comme un acte libre, détaché des droits ou des devoirs.
En 2013, à la New School de New York, le philosophe Simon Critchley (photo ci-contre) a animé un atelier d’écriture étrange sur « la lettre d’adieu », celle que vos proches trouvent après votre suicide. Adieu définitif, qui laisse cois les vivants et les morts. C’est ce silence que le philosophe veut rompre ici en regardant le suicide « en face, avec un peu de froideur », du point de vue de ceux qui ont voulu mourir.
Sous la forme d’un dialogue de l’auteur avec son mari disparu (psychanalyste lui aussi et venu de la littérature), Comme des fous est le commentaire du livre premier de La Vie et les Opinions de Tristram Shandy, Gentleman, roman majeur de la littérature occidentale, écrit par Laurence Sterne (1713-1768) dans les dix dernières années de sa vie.
J'ai vu des médecins épuisés, courir dans tous les sens...
Enfin, n’y voyez aucune rancune envers les équipes soignantes qui sont autant victimes du système que je le fus: j’ai ainsi vu des médecins épuisés, courir dans tous les sens, impuissants face à des protocoles auxquels ils n’adhèrent même plus, désabusés par leur façon de travailler, avec une rotation telle qu’il leur était impossible de suivre un patient du début à la fin de son hospitalisation. Certains, tellement conditionnés à travailler de la sorte, qu’ils finissent par trouver cette façon de travailler normale. Tout cela nuit naturellement à la qualité des soins, à une relation soignant-malade de confiance et apaisée. Heureusement chaque soignant, stressé par mon cas dès le matin et qui m’a administré de quoi éviter une récidive fatale, en passant par l’équipe des soins intensifs, m’a toujours supporté.
Un économiste britannique a eu une idée : plutôt que de vouloir à tout prix maintenir les choses en ordre, peut-être faudrait-il essayer d’embrasser le chaos.
LE MONDE| |Par Big Browser
Si vous êtes quelqu’un de « débordé », votre lieu de résidence ressemble probablement à un champ de bataille : linge qui s’empile, chambre d’enfants en désordre, papiers, livres et journaux accumulés sur les meubles, entre trois tasses de café vide et un petit espace resté libre pour l’ordinateur. Vous regardez le désastre et soupirez : « Si seulement j’étais mieux organisé. » Selon l’écrivain et économiste britannique Tim Harford, vous êtes surtout victime d’une norme sociale, selon laquelle il faudrait être « ordonné ».
Cette norme vous pousse à ranger alors qu’en réalité le désordre vaut parfois mieux que l’ordre et la précision. Les vertus du désordre ne résident pas tant dans le désordre lui-même, quedans ce qu’il révèle : une capacité à se laisser distraire, à se laisser surprendre, à s’adapter à de nouveaux contextes. Des traits de caractère qui sont autant de sources d’une créativité fructueuse.
Par par Yoann Sardet, propos recueillis à Paris 11 févr. 2017
Depuis son apparition à la fin de la saison 6 deThe Walking Dead, le personnage de Negan, campé parJeffrey Dean Morgan, fascine les fidèles comme les non-fans de la série AMC. Terrifiant, sympathique, menaçant, exubérant, humiliant, drôle, tortionnaire : le chef des Sauveurs et Nemesis de Rick Grimes est entré directement (avec sa batte et son costume) dans la pop-culture et au panthéon des méchants du petit écran, provoquant chez le spectateur un étrange mélange de fascination-répulsion. Pascal Laëthier, psychanalyste à Paris et auteur du passionnant siteCinépsy ("site d’un psychanalyste qui aime regarder des films, au croisement entre ma pratique de la psychanalyse et mon intérêt pour le cinéma"), décrypte pour AlloCiné quelques éléments pour mieux comprendre la phénomène Negan.
L’arrivée de la droite à la tête de la région a accentué les tensions autour des outils pédagogiques, dont une bande-dessinée sur la sexualité.
M le magazine du Monde| |Par Sandra Franrenet
Depuis l’arrivée de Valérie Pécresse à la tête de la région Île-de-France, les tensions sont particulièrement vives autour des questions concernant l’éducation sexuelle. Le Centre régional d’information et de prévention du sida (Crips) vient d’en être le théâtre. Le 2 février, quatre salariés se réunissent pour faire un point sur le stock de brochures utilisées comme outils de prévention. Parmi elles, une bande dessinée parue en 2014 – La Sexualité et nous – censée répondre de manière décomplexée aux questions des adolescents. Puberté, premiers émois, première fois, contraception, masturbation, infections sexuellement transmissibles… Chaque planche est illustrée avec des dessins qui rappellent ceux du Guide du zizi sexuel, de Zep.
Le Parlement a adopté définitivement ce 16 février, par un dernier vote de l'Assemblée, la proposition de loi socialiste visant à étendre le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), créé en 1993, à Internet, aux sites anti-IVG.
L'article unique de la loi condamne à une peine de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende le fait « d'empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une IVG ou les actes préalables par tout moyen, y compris par voie électronique ou en ligne, notamment par la diffusion ou la transmission d’allégations ou d’indications de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une IVG ».
| 18.02.2017 Un interne suisse passe en moyenne moins de 15 minutes par jour auprès de chacun de ses patients et près de la moitié de son temps devant un ordinateur. C’est l’une des conclusions d’une étude menée par une équipe du centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), à Lausanne (Suisse).
SUISSE
De mai à juillet 2015, le travail de 36 internes du service de médecine interne de cet établissement a été scruté. Des intervenants ont scrupuleusement relevé sur tablette les activités effectuées au fil de la journée (8 h à 18 h et 16 h 30 à 23 h 30). Selon les auteurs, il s’agit de la plus importante étude réalisée sur le terrain et non pas à partir d’interviews. Les résultats ont fait l’objet d’un article publié début février dans « Annals of internal medicine » (*).
Il ressort que les internes passent trois fois moins de temps au chevet de leurs patients (8 par médecin au CHUV) que devant un écran. Une bonne partie de l'activité sur ordinateur consiste à consulter et à saisir des données dans le dossier médical informatisé des malades. Plus de la moitié d'une garde est consacrée à des tâches indirectement liées au patient (staffs, revue de littérature, prises de rendez-vous…).
La psychiatrie publique a déjà mené une première révolution à partir de 1960 marquée par la fin des asiles fermés pour proposer une psychiatrie multiformes dans une France divisée en secteurs. Des lieux dans lesquels l’exercice médical peut être pratiqué en dispensaire, en hôpital de jour tout comme en hôpital général ou, si nécessaire, en hôpital fermé. Lire la suite et écouter l'émission ...
« Je te préviens, je ne répéterai pas ! » Et si c’était ça, le cri de la mère dépassée, celle que ses enfants n’écoutent plus et que ses voisins entendent trop ? A force de prêcher dans le désert, Caroline Salomon, 40 ans, avocate à Paris et mère de trois enfants, a fini par le faire : devant ses enfants médusés, puis sanglotants, elle a quitté la plage où elle passait la journée en famille sans un mot. « Ça faisait une heure que je leur disais : “on s’en va”. J’en ai eu marre et je suis partie. Maintenant, ils m’écoutent… parfois. »
Ces mères racontent toutes la même histoire, celle de matins pressés et de couchers qui s’éternisent, de consignes mille fois répétées et de colère foudroyante. Caroline Salomon en arrive même à regretter le temps où elle fumait – « c’était génial ». Un moment pour se calmer, seule sur son balcon.
Mais qu’est-ce qui a bien pu transformer ces douces créatures, ces femmes-monde qui portaient la vie d’un air serein en mégères aigries, hurlantes, hirsutes ?
LE MONDE| |Par Romain Geoffroy (Berlin (Allemagne), envoyé spécial)
ll y a encore trois ans, Jesta Phoenix n’avait jamais entendu parler du revenu universel. Aujourd’hui, alors que cette idée vieille de plusieurs siècles reprend du terrain dans les débats politiques partout en Europe, la jeune Berlinoise est l’une des rares à pouvoir en bénéficier en Allemagne. Chaque mois depuis mai, cette mère de deux enfants reçoit 1 000 euros et a le choix d’en disposer comme elle le souhaite. Contrairement à la Finlande, où le gouvernement a décidé de mener une expérimentation sur 2 000 chômeurs tirés au sort, ce ne sont pas les pouvoirs publics qui lui permettent de se délester de ses soucis financiers quotidiens pendant un an. A l’origine du revenu universel perçu par Jesta : 12 000 euros récoltés sur Internet par l’association Mein Grundeinkommen (« Mon Revenu de base »).
Trois ans après l'adoption de la loi du 27 septembre 2013 sur les soins sans consentement, qui révisait celle du 5 juillet 2011, le recours à ce régime a fortement augmenté, constatent les députés Denys Robiliard et Denis Jacquat, à l'issue de leur mission d'évaluation, lancée début janvier.
En 2011, la loi a modifié un paradigme, en passant de l'hospitalisation sans consentement aux soins sans consentement. En 2015, 92 000 patients étaient soignés sans leur consentement (5,4 % de la file active totale suivie en psychiatrie), contre 80 000 en 2012, soit une augmentation de 15,9 %, alors que la hausse de la file active des patients suivis en psychiatrie n'est que de 4,9 %, selon les nouveaux chiffres de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES)*.
Parmi ces 92 000 personnes, 80 000 patients ont été hospitalisés au moins une fois à temps plein (+ 13 % par rapport à 2012) ; 37 000 (40 %) étaient suivies en ambulatoire.
L’étude de la démographe Magali Coldefy publiée ce jeudi montre une augmentation constante des hospitalisations, mais aussi des traitements à domicile obligatoires, autorisés depuis 2011. Et pointe des disparités importantes en fonction des régions.
Ce sont près de 100 000 patients qui ont été hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement l’an dernier en France. Le chiffre est énorme : 92 000 patients, exactement, enfermés contre leur gré, parfois quelques jours, d’autres fois plusieurs semaines.
- JEUDI 16 FÉVRIER 2017 Par Vincent Ricouleau, Professeur de droit
Les recommandations en urgence du 8 février 2016 publiées au J.O de la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, ont-elles sonné le glas de l’hétérogénéité des pratiques hospitalières en matière de contention et d’isolement des patients ? Pourquoi et comment procède-t-on à la contention et à l’isolement dans les services de psychiatrie générale mais aussi dans les services d’urgence ?
Comment est appliqué l’article L.3222-5-1 du CSP par les juges ?
Comment améliorer les droits fondamentaux des patients ?
Le député PS Denys Robiliard Photo Assemblée nationale
Le député PS Denys Robiliard, coauteur d’un rapport sur les hospitalisations sans consentement rendu public ce jeudi, redoute la banalisation des procédures d’urgence.
[...]Quid de cette loi ? Bilan positif ou pas ?
La présence systématique du juge, qui doit statuer au bout de douze jours sur l’hospitalisation sans consentement, est une avancée. Ce regard judiciaire sur toutes ces mesures privatives de liberté en psychiatrie est une chose importante. Fallait-il pour autant l’organiser de cette façon-là ? Je ne sais pas, mais le législateur n’avait pas le choix, cela lui avait été imposé par le Conseil constitutionnel.