Bousculant les habitudes, la contrôleure des libertés s’est publiquement indignée des pratiques «honteuses» du Centre psychothérapique de l’Ain, où isolement et contention sont la norme.
Etait-ce possible de ne rien voir ? Ou plutôt de ne rien dire ? Comment se fait-il que l’Agence régionale de santé (ARS), dont c’est la fonction, et la Haute Autorité de santé (HAS), qui y a mené plusieurs missions, soient passées au travers ?
Depuis des mois, des années, le Centre psychothérapique de l’Ain, seul hôpital psychiatrique du département, fait vivre dans des conditions inhumaines une grande partie de ses patients, hors de toute légalité, hors de toute justification thérapeutique. Le personnel soignant, comme le personnel médical, a vu et participé à ces pratiques. Depuis des années, des missions d’évaluation et d’accréditation ont été ordonnées, mais aucune n’a réagi. Pour qu’Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, lance un emission, il a fallu attendre le courrier envoyé par la famille d’une patiente attachée depuis plus d’un an à son lit sans que ses proches ne puissent la voir. La semaine dernière, donc, bousculant les habitudes de travail de sa structure, la contrôleure a rendu public, avant même la rédaction de son rapport, des recommandations très fermes sur le centre psychiatrique de Bourg-en-Bresse, décrivant une situation insupportable.
Par-delà les dérives isolées dans le recours excessif à la contention et à l'isolement récemment dénoncées dans l'actualité, le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) rappelle qu'il faut se garder de "raccourcis et de caricatures" sur la psychiatrie. Et que ces pratiques restent pourtant des prescriptions possibles dans certaines situations.
Plus de deux ans après son autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, et près de 5 ans après son AMM européenne, le spray buccal Sativex contenant du tétrahydrocannabinol et du cannabidiol indiqué dans le traitement des spasticités modérées à sévères dues à une sclérose en plaques (SEP) n'est toujours pas disponible en France. Selon Christophe Vandeputte, à la tête du laboratoire Almirall, « le directeur du CEPS Maurice-Pierre Planel nous a indiqué qu'il fallait un arbitrage ministériel. Nous attendons une réponse en avril. »
Le décret autorisant l'expérimentation des salles de consommations à moindre risque est paru ce matin au « Journal officiel ». Le texte décrit par le menu le cahier des charges auquel devront se plier tous les projets qui souhaiteront entrer dans le programme d'expérimentation prévu par l'article 9 de la loi de modernisation du système de santé.
Les salles de consommation seront des « lieux où peuvent être prodigués des soins de base ainsi que des dépistages de pathologies infectieuses ». Si l'expérimentation est limitée à une durée maximale de 6 ans après l'ouverture de la première salle, chaque dispositif devra être opérationnel pour une durée minimale de 3 ans, et être à proximité des lieux de consommation afin « d'être proche des usagers et de réduire les nuisances publiques là où elles sont les plus tangibles », précise le texte.
« Nous ressentons un formidable sentiment de fierté d'appartenir à des équipes qui ont bien tourné : il y a eu un travail d'équipe incroyable tout au long de la chaîne et un grand élan de solidarité », témoigne auprès du « Quotidien » le Pr Jacques Creteur, chef du service des soins intensifs de l'hôpital Erasme, trois jours après les attentats de Bruxelles.
L'hôpital Erasme (800 lits dont 34 dans l'unité de soins intensifs), situé au sud-ouest de Bruxelles, soit à l'opposé de l'aéroport de Zaventem, est devenu un hôpital de 1re ligne après l'explosion du métro, ce 22 mars. « Le plan MASH a été déclenché en moins d'une demi-heure après les attentats du métro », relate le Pr Creteur. Tous les hôpitaux ont ainsi signalé leurs capacités d'accueil au centre de coordination de crise et ont rappelé du personnel. « Dans le drame, nous avons eu la chance que cela se soit produit un matin de semaine ; nous avons rappelé toutes la première ligne de personnel, mais cela aurait pu prendre plus de temps si les attentats s'étaient passés la nuit ou le week-end », explique le Pr Creteur.
La 9ème édition des Abilympics se tient depuis vendredi à Bordeaux. Quelque 600 candidats de 35 nationalités différentes s’affrontent dans ce championnat du monde des métiers des handicapés.
Le grand hall du parc des expositions de Bordeaux vibre comme une gigantesque ruche. De grands panneaux accrochés au plafond permettent de se repérer : d’un côté le pôle artisanat, de l’autre l’industrie, près de l’accueil les métiers des TIC (technologies de l’information et de la communication), puis l’alimentation et les services. Dans l’allée centrale, une foule hétéroclite se presse, se croise, s’interpelle. Les candidats de l’équipe de Macao reconnaissables à leurs survêtements blancs et verts ont garé leurs fauteuils devant un stand. Ils bavardent en attendant le début de leurs épreuves.
A côté, c’est une équipe de la télévision japonaise qui réalise un reportage sur la compétition. Partout, des collégiens et des lycéens de la Région venus en force assister aux épreuves se hêlent, se cherchent et se massent devant les stands des métiers les plus spectaculaires. Celui de la maintenance aéronautique fascine les plus jeunes. Un magnifique hélicoptère rouge trône au milieu. «Mais comment il est entré ?» s’interroge un pré-ado en admiration.
De plus en plus, notre système capitaliste semble atteindre ses propres limites. Une croissance infinie dans un monde fini ne serait qu’un mythe. Face à cette impasse, un économiste sénégalais propose que l’Afrique apparaisse enfin comme une alternative, plutôt que comme une éternelle subalterne.
Un troc humain se met en place entre l’Union européenne et la Turquie, une opération où tout le monde y perd l’essentiel : sa dignité et son individualité.
LE MONDE ECONOMIE| | Par Jean Dugor (notaire à Auray - Morbihan)
Pour les enfants, demander la mise sous tutelle ou curatelle de leur père ou de leur mère peut s’avérer psychologiquement difficile et compliqué à mettre en œuvre.
L’habilitation familiale, cette nouvelle solution entrée en vigueur le 1er janvier 2016, est plus souple et plus pratique que la tutelle, car elle permet de représenter son proche dès que celui-ci n’est plus en capacité d’exercer ses propres volontés.
L'Assurance-maladie et les syndicats de médecins libéraux ont exploré hier les pistes de revalorisation du médecin traitant (consultations longues majorées, forfait de suivi…), lors de la troisième séance de négociation conventionnelle.
Les partenaires ont également abordé la mise en place spécifique du médecin traitant de l'enfant dans la prochaine convention. La loi de santé prévoit en effet que tous les patients de moins de 16 ans pourront désormais disposer d'un médecin traitant – le parcours de soins instauré en 2005 ne s'appliquait jusqu'alors pas à eux. Aucune pénalité n'est toutefois prévue en cas d'absence de désignation.
Les facteurs psychologiques peuvent occuper une place importante dans les lombalgies chroniques. Plusieurs approches non médicamenteuses sont envisagées par les spécialistes de la douleur mais, jusqu'à présent, seules les thérapies cognitivo-comportementales avaient été correctement évaluées. Une seule étude importante, publiée dans le « JAMA Internal Medicine », avait montré l'intérêt de la méditation pour réduire la gêne causée par la lombalgie, et uniquement chez les personnes âgées.
Or, « l'accès aux thérapies cognitivo-comportementales est limité pour beaucoup de patients, contrairement aux techniques de relaxation et au yoga qui sont de plus en plus populaires », notent le Dr Daniel Cherkin, de l'institut de recherche médical de Seattle, et ses collègues dans un article paru dans le « JAMA » qui compare l'efficacité de la méditation, des thérapies cognitivocomportementales et celle de la prise en charge classique.
Les Examens de conscience (The Examined Life. How We Lose and Find Ourselves),de Stephen Grosz, traduit de l’anglais par Emmanuel Maffesoli et Clément Bosqué, Slatkine & Cie, 236 p., 17 €.
Né dans l’Indiana en 1952 et installé comme psychanalyste à Londres depuis vingt-cinq ans, tout près du Freud Museum,Stephen Grosz réussit un tour de force avec ce premier ouvrage écrit en 2013 et déjà traduit en une vingtaine de langues. Il raconte avec simplicité et émotion trente histoires de patients ordinaires.
Des femmes, des hommes et des enfants de toutes conditions ont donc accepté que leur thérapeute se livre à ce difficile travail consistant à exposer leur « cas » en une multitude de vignettes. Grâce au talent du narrateur, on découvre au fil des pages une série de nouvelles rédigées à la manière de Guy de Maupassant : « Mieux vaut en rire », « L’Eternel Fiancé », « La Femme trahie », « Vouloir l’impossible », « La Haine enrobée de sucre », etc.
Le lecteur est ainsi immergé dans le quotidien d’une pluralité d’existences, celle par exemple de ce chercheur, éminent professeur, accusé de plagiat, qui oscille entre détresse et exaltation, ou celle de cette étudiante boulimique passant son temps à se mutiler, ou celle encore de cette femme mariée entretenant une liaison secrète avec la nurse de ses enfants et qui se dit terrifiée à l’idée de la perdre, au point qu’elle enchaîne les grossesses pour la garder auprès d’elle.
Le Charme discret de l’intestin a été le succès de librairie le plus inattendu de l’année 2015. Un essai sur le fonctionnement du système digestif ? Pas franchement glamour à première vue. Pourtant, le livre caracole en tête des ventes. Ses lecteurs (et lectrices, plus encore) ?« De toutes les générations, dont beaucoup de jeunes », précise-t-on chez les éditions Actes Sud. Mais quel intérêt trouvent-ils donc à ce livre qui parle pets, fermentation et laxatifs ?
« La méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité », dit le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Et parfois, pour résister, pour protéger les vies humaines et pour construire la paix, la guerre est la seule solution. Mais, même dans la guerre, il faut se préserver de la haine. Car « l’obscurité ne peut chasser l’obscurité, seule la lumière peut y parvenir. La haine ne peut chasser la haine », dit Martin Luther King. L’écrivain chinois Liu Xiaobo prolonge sa pensée : « La haine peut empoisonner l’esprit d’une nation, inciter à des combats cruels et mortels et détruire la tolérance et l’humanité d’une société. »
Résister. Se préserver de la haine. Et surmonter la peur. Car « la peur corrompt, dit Aung San Suu Kyi, elle étouffe et anéantit lentement tout sens du bien et du mal. Il faut se libérer de la peur. La dépasser. La mettre au service de la vérité, de la justice et de la compassion ». Lutter pour un monde plus juste. Et réaliser avec la lauréate du prix Nobel de la paix que « partout où la souffrance est ignorée il y aura les germes du conflit, car la souffrance dégrade, rend amer, enrage ».
Dans un arrêt rendu lundi, les magistrats de la cour d’appel ont estimé qu’« admettre la requête de monsieur X reviendrait à reconnaître, sous couvert d’une simple rectification d’état civil, l’existence d’une autre catégorie sexuelle ».
Le cas de la première personne française à avoir obtenu la mention « sexe neutre » sur son état civil sera porté devant la Cour de cassation, et éventuellement devant la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg.
Me Mila Petkova, avocate du sexagénaire, s’est déclarée mardi « très déçue » par la décision de la cour d’appel. « C’est une violence supplémentaire infligée à mon client », s’est-elle indignée.
Son client « ira jusqu’au bout, parce que c’est sa vie privée », avait expliqué Me Petkova, lors de l’audience devant la cour d’appel le 5 février. L’avocate a notamment invoqué l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui consacre le « droit à la vie privée et familiale ».
« Cela devait être par gentillesse. » Voilà ce que la mère d’une victime présumée du père Bernard a répondu quand son fils de 11 ans lui a confié, en 1991, que le curé l’avait« embrassé ». C’est ce prêtre qui est à l’origine de l’affaire de pédophilie qui secoue le diocèse de Lyon et fragilise le cardinal Barbarin. Le cas est loin d’être isolé. Parmi les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres récemment dévoilées, certaines n’ont jamais rien dit à leurs parents. D’autres l’ont fait, mais sans être entendues.
"Utilisateur actuellement d'un KuschallK4 air lite(qui a mal vieilli...), je vous demande vos opinions sur les différents fauteuils roulants comparables sur le marché. Que me conseillez vous ?", demande alex33. "Fauteuil roulant manuel léger, lequel choisir?", s'interroge helenebm... Les entrées sur les forums le prouvent, le fauteuil roulant, comme n'importe quel autre outil technologique, fait l'objet de nombreuses interrogations de la part des consommateurs. Devant les questionnements d'usagers livrés à eux-mêmes dans le choix de leur compagnon de route, certains ont décidé de dérouler un fil d'Ariane. Depuis maintenant vingt-huit ans, la Fondation Garches s'emploie, avec son centre d'essai, à assurer un conseil personnalisé aux personnes handicapées. C'est que le marché est énorme. En 2013, il pesait quelque 290 millions d'euros (M€)*. Le catalogue est désormais constitué de plus de 500 produits, dont 100 000 pièces sont vendues chaque année en France. Or, selon Bruno Guillon, responsable conseil du centre, aujourd'hui encore, les fauteuils sont "mal connus, mal réglés, mal choisis".
"L'humain n'est pas fait pour être dans une position assise prolongée. Il faut donc offrir aux personnes handicapées une installation qui convienne". Sur la chaise à roulettes du bureau étriqué du centre d'essai, mis à disposition par l'Hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), le Pr Djamel Bensmail, président de la fédération depuis maintenant trois ans, synthétise la problématique principale des personnes en fauteuil roulant. Escarres, déformations du rachis ou de la colonne vertébrale, douleurs... les conséquences d'un mauvais choix de fauteuil ne pardonnent pas. "L'impact sur la santé est majeur, explique le professeur de médecine physique et de réadaptation. Une personne peut se retrouver hospitalisée un an parce que l'assise de son fauteuil n'était pas adaptée." Reprendre la main sur le fauteuil peut donc à cette lueur "changer la vie d'un patient".
Base de données et tests tout terrain
Sur les conseils d'un médecin de l'hôpital, d'un professionnel extérieur ou d'usagers déjà passés par là, ils sont ainsi plus de six cent, âgés de 2 à 98 ans, à venir de toute la France chaque année pour bénéficier gratuitement de l'expertise et du suivi prodigué de la fondation. Le bouche à oreille fonctionne. Le service, unique en France avec celui du Centre d'études et de recherche sur l'appareillage des handicapés (Cerah) à Woippy (Moselle), est pris d'assaut. Fin février, le temps d'attente pour un rendez-vous s'étalait sur sept mois. Et une fois sur place, le rendez-vous, de trois heures environ, permet de faire un premier tri dans l'offre. Bruno Guillon, recruté à la création de la fondation, s'attache à mettre à jour la base de données Internet. Sur les 400 produits répertoriés, pas moins de 200 fauteuils sont à disposition sur site. "Un deal" avec les fabricants qui leur fournissent gratuitement. Sébastien Bouche mettra un point d'honneur à le rappeler cependant, ici il n'y a pas de pression commerciale qui tienne. Module de verticalisation, propulsion, accessoires... chaque détail est étudié en fonction de la pathologie et de la problématique remontée par l'usager. À l'extérieur, un parcours tout terrain a même été pensé pour tester le fauteuil dans les conditions réelles.