Avant-garde éclairée ou minorité résiduelle ? D’après une étude de l’Insee, seuls 6,5 % des parents choisissent de donner uniquement le patronyme de la mère à leur enfant, alors que cette possibilité est offerte par la loi depuis 2005. Sachant que, dans 9 cas sur 10, ce choix vient de ce que le père n’a pas reconnu sa progéniture à la naissance, cela fait tomber à 0,65 % la proportion de parents ayant fait ce choix sans contrainte. Le Monde a voulu comprendre cette démarche singulière en lançant un appel à témoignages. Compte-rendu non exhaustif.
Une démarche égalitaire
Quelles que soient les motivations qui ont présidé au choix du patronyme maternel, il ressort des témoignages l’idée que la transmission du nom n’a pas été dans le couple l’objet de batailles de pouvoir. Institutrice à Perpignan, Fanny Baroukh explique ainsi avoir été surprise lorsque son compagnon a abordé le sujet, avant la naissance de leur premier fils en 2013 : « La démarche vient vraiment de lui. Moi, j’étais persuadée que tous les hommes étaient attachés à transmettre leur nom. » Xavier (le prénom a été modifié) a eu un fils et confie également ne pas s’être senti « particulièrement attaché à [son] nom ». Il justifie cet état d’esprit par des convictions personnelles : « Des gens veulent laisser des traces. Moi, je considère que je suis de passage. Rien ne nous appartient et encore moins notre nom. Le plus important, c’est de transmettre des valeurs. »
L'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le sud de Paris, ici en 2008. L'établissement a fermé ses portes en 2011.Photo Stéphane de Sakutin. AFP
Beaucoup de Parisiens y sont nés, mais l'établissement a dû fermer. Avant de laisser place à un nouveau quartier, il est réhabilité en lieu d'interactions sociales, solidaires et culturelles, où centres d'hébergement, entreprises et habitants se côtoient.
«Avant, il y avait des barbelés et des gardes avec des chiens», confie Carine Petit, maire du XIVe arrondissement, à propos de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Des barbelés, il en reste quelques-uns, mais ils sont petit à petit enlevés comme les fenêtres sont démurées par les membres de l’association de lutte contre l’exclusion Aurore, qui a pris possession des lieux depuis la désaffectation de l’établissement, en 2011, pour y installer des centres d’hébergement.
Les mères françaises arrêtent très tôt d’allaiter leurs bébés. Alors que 69,7 % des mères choisissent d’allaiter immédiatement après la naissance de leur nourrisson, moins d’un enfant sur cinq reçoit encore du lait maternel six mois plus tard. A un an, ils ne sont plus que 5,3 % à être toujours allaités, dont 2,9 % de manière prédominante (avec seulement de l’eau ou du jus de fruit en plus du lait maternel).
Age, poids, niveau d’étude, profession et revenus de la mère, mais aussi profession ou pays de naissance du père… S’appuyant sur des données collectées en 2011 sur plus de 18 000 enfants nés en France, une étude publiée mardi 22 septembre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire dresse le portrait-robot des femmes qui ont choisi d’allaiter. Objectif de cette enquête, inédite par son ampleur : « Mieux cibler les profils des mères qui allaitent le moins longtemps afin de pouvoir aider les médecins à les soutenir », explique Sandra Wagner, qui mène ce projet d’étude à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
En matière d’évaluation des élèves, le débat est prompt à ressurgir. Prompt, aussi, à être résumé, presque caricaturé, en une seule question : « suppression des notes… ou non ? » Avant même que la ministre de l’éducation ne communique, mercredi 30 septembre, les grandes lignes d’une réforme lancée par ses prédécesseurs (Vincent Peillon et Benoît Hamon), l’interrogation a ressurgi sur Internet, chez certains syndicats… Au risque de laisser croire à une « petite révolution » fomentée depuis la Rue de Grenelle. Cela reste à voir.
Selon les premiers projets d’arrêtés que Le Monde a pu consulter, la réforme qui se dessine entend valoriser l’évaluation par compétences, les « échelles de progrès » – de 1 à 4 – sans renoncer à l’évaluation traditionnelle « pour les enseignants qui y sont attachés », précise-t-on dans l’entourage de la ministre, où l’on n’ignore pas que sur ce sujet, le procès en laxisme n’est jamais très loin. Mais faire cohabiter ces deux logiques, est-ce parvenir à l’évaluation bienveillante promise par la gauche ? L’inquiétude sur la réforme du collège – ses nouveaux programmes, son architecture générale bouleversée par la part d’autonomie accordée aux établissements, la part d’interdisciplinarité dans les enseignements – n’est pas encore retombée que Najat Vallaud-Belkacem prend le risque de raviver la flamme. La ministre de l’éducation nationale s’apprête à rendre public, mercredi, les grandes lignes de la réforme de l’évaluation qui sera soumise, mi-octobre, à la communauté éducative.
Une banque de données accueille les fourchements de la langue. Ceux-ci ne révèlent pas seulement des désirs cachés, mais également les structures du langage
Tout le monde n’est pas Nicolas Sarkozy. Il n’est pas donné à n’importe qui de s’envoler, comme lui, dans la stratosphère du pataquès en proclamant, le 5 septembre 2015, devant les Républicains des Pays de la Loire réunis à La Baule en université d’été, que «la France, de toute éternité, a toujours été du côté des opprimés et toujours été du côté des dictateurs». Loin de cette bourde majestueuse, le citoyen lambda se contente, lui, de proférer des lapsus ordinaires: il dit tare pour barre, il annonce qu’il va à la buanderie pour «lécher le singe» ou à la cuisine pour «tresser un jus de prisson».
Mais qu’importe. Nos modestes bévues verbales intéressent la science. A l’Université du Kansas, le psychologue Michael S. Vitevitch et son équipe viennent de créer un outil en ligne pour recueillir les fourchements de nos langues et les mettre à la disposition de quiconque veut les étudier. Présentée dans un article publié fin août dans la revue Frontiers in Psychology, la banque de données s’appelle SpEDi, acronyme de Speech Error Diary, ou «Journal des erreurs d’élocution». On s’inscrit, on livre les lapsus qu’on entend ou qu’on commet, on télécharge ceux des autres (essentiellement en anglais, un équivalent francophone n’existe pas) et on finit par se demander à quoi ça sert.
L’étude « i-share » lancée il y a plus de deux ans et demi poursuit son recrutement. L’objectif : suivre 30 000 jeunes étudiants pendant 10 ans partout en France. IST, comportements à risques mais aussi migraine, étude de la réserve cérébrale... ses objectifs sont multiples.
L’étude i-share est une étude de cohorte multidisciplinaire dont les centres de recherche se situent au sein des universités de Bordeaux et Versailles. Lauréat du programme « Investissements d’Avenir » lancé en 2009, le projet bénéficie d’un financement de 8 millions d’euros.
L’étude a deux objectifs : en santé publique, évaluer l’impact et la fréquence de certaines maladies, explorer les facteurs de risque, tester des stratégies de prévention, de dépistage et de prise en charge ; en recherche biomédicale, caractériser les déterminants de maladies telles que la migraine, la santé mentale, les IST ainsi que les comportements et consommations à risque. La biobanque de données biologiques (prise de sang), génétiques et d’imagerie permettra de réaliser des projets de recherche de pointe.
Selon les estimations de l'OMS la dépression concerne à l’échelon mondial 350 millions d'individus, représente la première cause d'incapacité et peut conduire au suicide. Malgré l'existence de traitements efficaces, l’impact en matière de santé publique reste majeur et des efforts sont menés pour tenter de prévenir la dépression par le biais d’une modification du style de vie. Ainsi certaines études épidémiologiques ont suggéré le bénéfice d'une consommation élevée de poisson, ce qui demeure cependant controversé.
Le cancer du sein (CS) est le cancer le plus fréquent chez la femme. Depuis que son diagnostic et son traitement ont été grandement améliorés, la mortalité associée à cette pathologie a diminué et le CS est quasiment devenu une maladie chronique. En 1983, Derogatis et al. avaient observé, parmi 215 patientes atteintes de ce cancer, que près d’une sur deux présentait un ou plusieurs troubles psychiatriques. Plus récemment, en 2005, une autre étude a montré que le diagnostic du CS s’accompagne d’une augmentation de la prévalence de la dépression et de l’anxiété. Le but du nouveau travail que nous avons menés (L Jacob et coll.) a été de préciser la prévalence de ces deux pathologies et d’analyser les potentiels facteurs de risque associés chez des femmes atteintes de CS en Allemagne.
Constituant une grande famille de protéines transmembranaires présentes au niveau de la barrière hémato-encéphalique, les transporteurs ABC (ATP-Binding Cassette, dont le plus connu est la glycoprotéine P[1]) limitent l’entrée des médicaments dans le cerveau, en particulier de certains antidépresseurs. Comme le gène ABCB1 code pour cette glycoprotéine P, il était tentant d’examiner si son polymorphisme génétique présente une incidence concrète sur l’efficacité des traitements antidépresseurs (et sur leurs éventuels effets secondaires), en rapport avec une limitation de l’activité de la glycoprotéine P.
J. VALLETEAU DE MOUILLAC*, LE HEUZEY M-F**, BOURILLON A**
* Paris
** Hôpital Robert-Debré, Paris
Le mot hypocondrie vient du grec « υπoχoνδρια» qui signifie « sous le cartilage des côtes » et implique donc un mal que l’on ne peut ni percevoir, ni palper. Ce sont des maux dont se plaignent certes de nombreux enfants et adolescents, mais peut-on les rattacher dans certains cas à une véritable hypocondrie et, si oui, comment ? Des questions qui posent le problème de l’existence même de ce symptôme chez l’enfant.
À partir d’archives, un vibrant (auto)portrait de Roland Barthes, décrypteur de signes passionné, écrivain et figure majeure du structuralisme en France, dont on fêtera le centenaire de la naissance le 12 novembre prochain.
Pour sensibiliser le grand public, et tout particulièrement les patients atteints de maladies rares, à l’importance de déclarer les effets secondaires liés à la prise de médicaments, Maladies Rares Info Services a choisi une approche comique : l’association diffuse un mini-court-métrage humoristique, intitulé « #Cassepieds », parodiant la mini-série « Connasse », de Canal +.
Le film met en scène un personnage haut en couleur, interprété par le comédien Alexandre Lévy, lui-même atteint par une maladie rare rénale auto-immune. Véritable maestro des effets indésirables, il alpague n’importe qui dans des situations loufoques pour leur faire part de ses difficultés, importunant tant ses collègues de bureaux que des inconnus dans la rue.
Tapez « IVG » ou « avortement » sur un moteur de recherche, et vous trouverez, parmi les premiers liens, des sites comme ivg.net ou encore ecouteivg.org. En apparence, ce sont des sites d’information ou d’aide pour des femmes confrontées à la question de l’avortement. Pour certains, c’est bel et bien le cas, et l’information, plus ou moins abondante, est fournie de manière neutre. Mais, comme l’a découvert l’AFP, qui a enquêté longuement sur le sujet, relayée par LeFigaro.fr, ce n’est pas le cas de tous, loin de là.
Derrière l’apparence de l’information se cache en fait une manipulation.
Prenons ivg.net. Le site apparaît en troisième place dans le moteur Google, lorsque l’on recherche « IVG ». Il propose un numéro vert d’écoute, des rubriques « droit », « santé », « que faire »... et un lien vers un « centre de documentation médicale sur l’avortement ». De quoi orienter une femme ou une jeune fille en quête de réponses sur ces questions douloureuses. Mais en réalité, ce site, que tout présente comme objectif et neutre, ne l’est pas : il est conçu et animé par une association baptisée « SOS détresse » et un certain René Sentis, par ailleurs auteur d’ouvrages chrétiens sur l’amour et la fécondité.
Catastrophes naturelles, attentats, massacres, guerres, violences sexuelles… génèrent un nombre incalculable de psychotraumatismes. Au-delà du contexte actuel, comment penser le traumatisme psychique ? Face au réel de la mort, au sentiment de rupture de continuité d’existence ou d’anéantissement psychique, comment prendre en charge la souffrance de chacun dans la spécificité de son histoire ? Retour sur une clinique intemporelle au coeur de la pratique soignante.
Intervenir auprès de personnes traumatisées expose le soignant à la fatigue de compassion, qui apparaît comme l’effet d’une double contrainte : se sentir en devoir...
Auteur(s) : Ari Gounongbé, docteur en psychologie et psychopathologie
Dans cet ouvrage incontournable, Didier Fassin et Richard Rechtman mettent en évidence que le traumatisme naît, non pas des découvertes de la clinique, mais de la morale qui...
Il existe toute une gamme de troubles mentaux, qui se manifestent sous des formes différentes. Ils se caractérisent généralement par un ensemble anormal de pensées, de perceptions, d’émotions, de comportements et de relations avec autrui.
Parmi les troubles mentaux figurent: la dépression, les troubles affectifs bipolaires, la schizophrénie et autres psychoses, la démence, la déficience intellectuelle et les troubles du développement, y compris l’autisme.
On dispose de stratégies efficaces pour prévenir les troubles mentaux comme la dépression.
Il existe des traitements valables contre les troubles mentaux et des moyens pour alléger les souffrances qu’ils provoquent.
L’accès à des services de soins de santé et à des services sociaux capables de dispenser un traitement et de prodiguer un soutien social est un point décisif.
C’est sous l’angle d’un docu-théâtre que sera présentée, dans quelques jours, la pièce de Pascal Brullemans Ce que nous avons fait, au Théâtre d’Aujourd’hui, où l’on verra qu’être atteint de schizophrénie n’a rien de banal. Pour la jeune femme souffrant de cette maladie mentale, interprétée par la comédienne Marie-Pier Labrecque, c’est un avenir dramatique qui s’annonce, tandis que pour ses parents, des sentiments partagés entre l’amour, le chagrin et le désespoir seront véhiculés sur les planches.
La justice administrative examinera mardi à nouveau le cas de Vincent Lambert, ce patient en état végétatif à l’hôpital de Reims. Sept ans jour pour jour après l'accident de la route qui lui a causé des lésions cérébrales irréversibles, la question de sa fin de vie revient devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui se réunira mardi à 15 heures en formation élargie. L'hôpital de Reims peut-il maintenir artificiellement en vie Vincent Lambert malgré les décisions des plus hautes instances juridiques françaises et européennes?Saisi par son neveu, le tribunal devra répondre à cette question. "Nous demandons au juge de faire prévaloir les intérêts et le droit fondamental de Vincent à ne pas subir d'acharnement thérapeutique comme il l'avait demandé, droit qui lui est illégalement refusé tous les jours par le CHU depuis la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH)", explique François Lambert, dont la détermination se heurte à celle des parents, qui font tout leur possible pour qu’on maintienne l’ancien infirmier psychiatrique de 39 ans en vie.
« Il a été beaucoup parlé ces dernières semaines de Charles Lecoq dont le Théâtre de la Gaité Lyrique vient de reprendre une des opérettes les plus fameuses, “ La Fille de Madame Angot ”, avec autant de succès que la pièce en avait rencontré à ses débuts. Mais si on connaît beaucoup Lecoq compositeur, il s’en faut que celui-ci soit aussi connu comme critique, nous devrions dire comme techno-critique, pour emprunter l’expression du Dr Toulouse ; ou, pour parler un langage clair, comme docteur ès musique.
Ce titre, Psychanalyse, vie quotidienne, est à l’image du contenu, un témoignage, au fil des séances et des analysants, de l’expérience psychanalytique de tous les jours. C’est toujours un défi de rendre compte de celle-ci. Parce qu’elle ne supporte pas de tiers, qu’elle exclut tout observateur, elle n’est véritablement accessible qu’à celui qui s’y prête.
Le chef du département de psychiatrie du CHUS réagit
SANTÉ. Le chef du département de psychiatrie du CHUS,
Dr Jean-François Trudel, a été appelé à réagir au bilan du premier rapport de
la Direction de santé publique sur la santé mentale en Estrie. Les conclusions
alarmantes, particulièrement en ce qui a trait à la hausse des cas de
schizophrénie dans notre région, amènent le Dr Trudel à recommander une enquête
pour élucider les causes de ce phénomène.
«En l’espace de dix ans à peine, on a vu le nombre doublé dans la région de l’Estrie, alors que c’est une maladie qui est très stable normalement dans une population. C’est donc une grande surprise! Une enquête spécifique me semble nécessaire pour élucider les causes de ce phénomène. J’aimerais beaucoup que nos collègues de Santé publique, avec la collaboration du département de psychiatrie, se penchent sur cet enjeu», indique le Dr Trudel, qui souligne du même coup qu’une telle augmentation a un impact important sur les services.
«Les personnes atteintes de schizophrénie sont jeunes et souvent très malades et handicapées à long terme. Elles consomment énormément de ressources et de services.»