Des élèves infirmièrs dansent ce 12/05/2011 à Kinshasa, lors du défilé marquant la journée internationale des infirmiers. Radio Okapi/ John Bompengo
Après ceux de l’hôpital général de Gemena, ces infirmiers de la province sanitaire de la Tshuapa et la zone de santé de Karawa dans le Nord-Ubangi ont aussi déclenché leur mouvement de grève. Tous menacent de durcir le ton, si les autorités provinciales et nationales n’harmonisent pas les listings de paie. Pour le ministre provincial de la Santé, les autorités nationales doivent prendre en compte les listings révisés par la province pour que tout le monde se retrouve.
Le malaise persiste dans le secteur de la santé dans la province de l’Equateur, à cause de la prime de risque non payée à plusieurs infirmiers en service.
Tracasseries administratives, déresponsabilisation des patients, étatisation de la médecine… Pour « Capital », aucun des arguments avancés par les médecins pour dénoncer la généralisation du tiers payant ne tient la route. Dans un article publié en ligne, le magazine démonte une à une les objections des syndicats et conclut que cette fronde des praticiens cache en réalité « le sentiment d’être mal aimés » et « pour beaucoup d’entre eux », de « ne pas être rémunérés à leur juste prix ».
« Et si des aliments pouvaient contribuer au traitement de certaines maladies mentales ? » s’interroge The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry. On sait en effet que la frontière entre médicament et aliment tend parfois à s’estomper (comme pour les vitamines, dans la prévention du scorbut et du rachitisme), au point qu’on évoque parfois la notion d’« alicaments » pour désigner ces produits au confluent de l’alimentaire et du thérapeutique.
Si cette idée de « l’aliment qui soigne » n’est pas nouvelle (puisqu’elle remonte « au moins à l’époque d’Hippocrate » et que Soranus d’Ephèse vantait déjà les mérites des eaux alcalines dont on dira plus tard qu’elles peuvent contenir, avec le lithium, « un psychotrope naturel »), des études se sont récemment multipliées pour évaluer l’effet de certains régimes alimentaires sur divers troubles psychiatriques, comparativement à des placebos, et « plus de vingt essais contrôlés présentent le bénéfice de plusieurs aliments contre le stress, l’anxiété, l’agressivité chez les prisonniers, les troubles de l’humeur, l’autisme et les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité » (TDAH).
Thomas (encore en poste, qui a souhaité garder l’anonymat et dont le prénom a été changé) a un job que beaucoup lui envieraient : il est responsable en CDI de la rédaction d’un titre de presse professionnelle. Pourtant, Thomas s’ennuie. « Je passe mes journées à faire des mails, relire des articles et gérer des problèmes informatiques, explique-t-il. Mon travail est usant et répétitif ; je me sens sous-employé. » Sa lassitude est telle que le professionnel s’est mis à la recherche d’un autre emploi. « J’ai répondu à quelques annonces, sans succès, indique-t-il. Je songe désormais à me reconvertir. »
La situation de Thomas n’est pas forcément comprise par son entourage. « A cause du chômage, dire que l’on s’ennuie dans son job est perçu négativement », constate Emmanuelle Rogier, psychologue du travail.
Une Mâconnaise qui vient de passer onze jours en unité psychiatrique raconte son « pétage de plomb » et son expérience en isolement.
Un parcours de vie cabossé, un couple qui bat de l’aile, des engueulades qui se répètent dans le cocon familial… et un jour tout bascule. On perd les pédales, on part dans des délires et les collègues de boulot s’inquiètent.
C’est en gros, ce qui est arrivé dernièrement à Émilie*. Cette Mâconnaise de 40 ans vient de passer onze jours dans une Unité psychiatrique, dont deux jours attachée.
Plus de 16 ans de dépression
« Je me souviens très bien du jour où j’ai pété les plombs. C’était le 24 avril. Je me baladais dans Mâcon, et j’avais l’impression qu’on parlait à travers moi. Je n’entendais pas de voix, c’était plutôt un ressenti. J’étais en plein délire. »
Une fois arrivée sur son lieu de travail, ses collègues préviennent son mari, mais ce dernier ne se déplace pas. Ce n’est que le soir à la maison qu’il réalise avec ses enfants, l’état de sa compagne.
« Il a prévenu les pompiers qui m’ont d’abord emmené aux urgences et là, il a signé une décharge pour me faire admettre en psychiatrie. ».
Derrière un caractère fort et bien trempé, Émilie qui a du mal à garder sa langue dans sa poche, est une femme d’une grande fragilité.
Une femme exceptionnelle pour la prochaine conférence de l'association Femmes 3000 Côte d'Azur jeudi 4 juin, 19 heures, à l'Ecole de Journalisme de Nice : le Professeur Saïda Douki Dedieu, Professeur émérite de psychiatrie à la faculté de médecine de Tunis, montrera comment les discriminations dont sont victimes les femmes pèsent sur leur santé.
C'est une nouvelle fois une femme exceptionnelle que l'association Femmes 3000 Côte d'Azur se propose de vous faire rencontrer. Le Professeur Saïda Douki Dedieu est en effet l'invitée de l'association, jeudi 4 juin à 19 heures à l'Ecole de journalisme de Nice (69 rue de Roquebillière), pour une conférence sur le thème de "La santé des femmes. Le poids des discriminations". Le débat sera animé par Agnès de Preville, journaliste, membre du Conseil d'Administration de l'association, en présence d'Annie Beulin-Weber, Présidente de la Fédération Femmes 3000, et Natacha Himelfarb, Chargée de mission aux droits des femmes et à l'égalité - Préfecture des Alpes-Maritimes.
Professeur émérite de psychiatrie à la faculté de médecine de Tunis et ancien professeur associé de psychiatrie à la faculté de Médecine de Lyon, ancienne Présidente de la Fédération des psychiatres Arabes et du Congrès de Psychiatrie et de Neurologie de Langue Française, le Professeur Saïda Douki Dedieu est auteur de "Les Femmes et la discrimination, Dépression, Religions, Société", éd. Odile Jacob, Elle a fait de l'amélioration de la santé des femmes le combat de sa vie.
C’est un beau projet qui se concrétise à l’EPSM (établissement public de santé mentale) des Flandres. Une chorale de plus de cinquante personnes a été créée. Elle réunit patients et soignants. Ils seront pour la première fois sur scène aujourd’hui, dans le cadre du festival Art et Psychiatrie.
Jeudi, 10h15, dans la chapelle de l’EPSM des Flandres. Une quarantaine de choristes sont déjà là mais la dernière répétition ne peut pas commencer. On attend les membres de certaines structures qui sont en retard.
Thierry Vandersluys et Solo Gomez font patienter le chœur avec le sourire. Le premier, cheveux longs et petite barbe grise, est en charge de l’action culturelle à l’EPSM. La seconde, toujours accompagnée de son tam-tam, est chanteuse et comédienne.
Ensemble, ils ont formé le chœur de l’EPSM. « Au départ, on a formé les agents pendant trois jours, raconte Thierry Vandersluys. Ils ont ensuite été apprendre le chant aux autres dans leur service ».
Depuis, les volontaires forment une chorale rassemblant enfants, adolescents, adultes, patients et soignants. Derrière les voix, le temps d’une mélodie, les barrières sont cassées. « Mélanger était l’objectif premier, glisse Thierry Vandersluys. Cela a aussi permis de faire voyager le personnel et les usagers dans les différents services ». Les répétitions se font volontairement dans les multiples centres de la structure, répartie entre Bailleul et Dunkerque.
Le Comité Médical International de Lourdes (C.M.I.L.) est constitué d’une trentaine de membres, docteurs ou professeurs, tous éminents dans leurs spécialités respectives, qui sont chargés d'expertiser, et éventuellement confirmer, une guérison déclarée au Bureau des Constatations Médicales de Lourdes.
Le Comité Médical de Lourdes existe depuis 1947. En 1954, Mgr Théas, évêque de Tarbes et Lourdes, a voulu qu’il prenne une dimension internationale.
Le comité est présidé conjointement par l’évêque de Tarbes et Lourdes et par un de ses membres, désigné par l’évêque pour un mandat à durée déterminée, mais renouvelable. Le Président du Bureau des Constatations Médicales de Lourdes assure le secrétariat du comité. Le comité juge du cas sur dossier. L’un de ses membres, en tant que rapporteur, est chargé de l’étudier en profondeur, notamment en se renseignant sur tout ce que la littérature médicale mondiale a publié sur des sujets avoisinants. Le rapporteur peut consulter des confrères extérieurs au comité. Ordinairement, la personne guérie n’est pas elle-même convoquée.
La pression exercée sur les chômeurs de longue durée, dont le nombre a plus que doublé depuis 2008, les conduit à accepter des postes de moins en moins qualifiés.
Ancien ouvrier qualifié devenu vigile dans une grande surface après une longue période sans emploi : le personnage joué par Vincent Lindon dans la Loi du marché n’est pas qu’un rôle de fiction. C’est un phénomène - le chômage de longue durée suivi d’un déclassement social - en pleine explosion dans une France laminée par six ans de crise. En mars, Pôle Emploi recensait ainsi 2,3 millions de chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d’un an), un chiffre en hausse de 10 % sur douze mois, et de 18 % pour les très longues durées (sans emploi depuis plus de trois ans). Soit une progression deux à quatre fois plus importante que pour les autres chômeurs.
Mais qui est ce gaucher boiteux ? Et si c’était Michel Serres lui-même ! Avec ce soixantième livre, Michel Serres fait le bilan du travail de toute une vie. Il réussit à décrire la façon dont il a pensé ses livres et sa philosophie depuis les débuts, avec Hermès, jusqu’à tout récemment, avec Petite poucette en passant par Atlas, le Tiers-instruit et le Parasite. Et sous quelles formes ? Celles de personnages ou d’objets en lesquels s’incarnent les figures de la pensée ! Lire la suite ...
Avec « Act », le photographe poursuit sa réflexion sur la place de chacun, en exposant des corps handicapés.
Le corps des handicapés n'est pas facile à regarder. Ces angles aigus formés par les bras et les jambes, ces torsions extrêmes, ces positions si incongrues qu'elles en semblent douloureuses... De quoi donner envie de détourner les yeux. Il n'y a que le photographe Denis Darzacq pour avoir su embrasser les difformités de ces corps étranges, les apprivoiser et même jouer avec, dans une série pleine d'audace intitulée « Act ». Le titre signifie à la fois « faire du théâtre » et « agir ». On y voit, entre autres, un trisomique allongé sur un canapé, avec le corps qui suit les courbes du meuble. Performance ou pitrerie ? On hésite.
« Ils ne sont pas malheureux, ils sont différents », insiste le photographe qui a travaillé sur la corde raide pour éviter « à la fois la compassion et le voyeurisme ». Avec les comédiens handicapés physiques et mentaux d'une compagnie de théâtre britannique, Mind the gap, il a fait des mises en scène où les personnages font les fous, inventent et créent à partir de ce qu'ils sont. Le tout avec une liberté étonnante. « La différence, c'est qu'ils ne se jugent pas. Surtout, ils ne connaissent pas cette propension totalement inhibante que nous avons à toujours nous regarder faire. »
Une chorégraphie fracassante
Le résultat, publié dans un livre chez Actes Sud et exposé avec une autre de ses séries (« Comme un seul homme ») à la Maison européenne de la photographie, apparaît comme une chorégraphie fracassante, un ballet contemporain où corps et décors se répondent, s'entrechoquent. Denis Darzacq aime la tension et les chocs visuels. « Je n'invente rien, assure-t-il. Tout ça, c'est Buster Keaton, Charlie Chaplin. Eux aussi ont travaillé sur les accidents qui disent notre difficulté à trouver un équilibre dans le monde. »
Quand il est représenté, le corps handicapé devient souvent une caricature : soit un vaisseau héroïque à honorer, soit une ruine à déplorer. Denis Darzacq a voulu le faire entrer de plain-pied dans le champ de l'art contemporain : « Pas question de faire de l'art de second ordre, de scotcher les images dans la cafét' d'un hôpital. » Il a développé ses photos en grand format, imposé de beaux tirages aux normes muséales. Et, sur les images, il a juxtaposé ces corps à des lieux chargés de sens : la nature majestueuse, où les silhouettes se posent avec grâce, mais aussi les musées et les œuvres de maîtres anciens. « Les mettre parmi les tableaux avec des corps qui souffrent, indissociables de la tradition picturale chrétienne, c'est les inscrire dans l'histoire de l'art et des formes. »
Ce travail si singulier n'est pourtant pas étonnant quand on connaît le parcours de Denis Darzacq, qui suit une ligne claire : confronter, image après image, les corps à la ville et à la société. Il a fait ainsi marcher des hommes et des femmes nus devant des pavillons de banlieue à la banalité déprimante (« Nu », 2003). Il a aussi demandé à des jeunes gens de faire des bonds de géant devant son objectif, entre vol plané et dégringolade, soit devant des paysages urbains (« La Chute »), soit au milieu des rayonnages plein de couleurs des supermarchés (« Hyper »).
« Les mettre parmi les tableaux avec des corps qui souffrent, indissociables de la tradition picturale chrétienne, c'est les inscrire dans l'histoire de l'art et des formes »
Cette série spectaculaire, qui se voulait une métaphore des mirages de la société de consommation, lui a valu un franc succès sur les réseaux sociaux. « Avec “Hyper”, on m'a parfois accusé de faire de la photographie facile, avec des corps d'athlètes, de hip-hopeurs, explique Denis Darzacq. Mais mes images ne sont pas dans la séduction gratuite, elles questionnent le libre arbitre et la représentation de soi. Du coup, avec “Act”, j'ai poussé la démarche à l'extrême, en allant chercher les corps réputés les moins faciles, les moins séduisants. »
On peut choisir de ne pas être pauvre dans notre
société. N’est-ce pas là une affirmation dénuée de sens ? Pourtant, elle semble
faire consensus dans un imaginaire collectif souvent empreint d’idées fausses
(1).
Les pauvres sont suspectés d’être frauduleusement
pour quelque chose dans leur situation. Elles et ils cumulent et profitent des
avantages de leur précarité en percevant, sans honte, le revenu de solidarité
active (RSA) ou l’aide à l’acquisition d’une couverture maladie complémentaire
(ACS), et en bénéficiant, si facilement et sans dignité, de la couverture
maladie universelle (CMU). L’association de ces deux vocables, pourtant
antagonistes, «avantages, précarité» ne semble paradoxalement gêner que très peu
l’imagerie sociale ambiante, largement influencée par les médias. Peut-être
parce que l’on croit faussement aussi que ces «populations» ont leur propre
culture en dehors des cadres intégrateurs officiels. Culture dont les pauvres
seraient, qui plus est et par hérédité, fiers ou à l’autre extrême, rendus
«névrosés» à en croire même certaines études sociologiques (2). Et leurs
soi-disant valeurs spécifiques s’opposent «trop», socialement et même
psychiquement, à celles qui doivent a fortiori faire référence. Surtout, si en
plus d’être pauvres, ces enfants, femmes et hommes sont roms et/ou migrants.
Etre pauvre, c’est être classé socialement comme étant hiérarchiquement
inférieur et donc non prioritaire.
Pour ses cinq ans d’existence, le resto thérapeutique l’Air du Temps avait mis les petits plats dans les grands.
L’avenir du lieu est tracé. La maison du 8, rue Émile-Thomas sera vidée dans quelques mois. Puis vendue.
Selon la direction de l’hôpital, duquel dépend le CATTP (centre d’activité thérapeutique à temps partiel) et son restaurant associatif, l’activité « culinaire » sera néanmoins maintenue dans les futurs nouveaux locaux (lire ci-contre).
Loin de ses considérations, Alain, Yvette, Laurène, Thierry, Charlène et les autres patients pris en charge par le pôle psychiatrie n’avaient, ce mercredi, qu’une idée en tête : proposer un festin pour les cinq ans de « leur » resto.
La santé est l’un des rares secteurs à échapper encore à la mondialisation et aux directives sur la libre concurrence de Bruxelles. Les gouvernements gardent jalousement la mainmise sur ce dernier rempart de l’Etat-providence qu’est leur système d’assurance-maladie. Doit-on s’en réjouir ? Peu importe, dira-t-on, si ce qui compte est l’efficacité en termes de santé et de finances publiques.
Avec la prétention qui caractérise parfois les Français, on continue d’entendre que nous sommes les mieux soignés au monde. Est-ce bien vrai ? Et surtout, le sommes-nous au meilleur coût ? A l’heure où l’on s’apprête à célébrer les 70 ans d’une Sécurité sociale « droguée » à la dette, et où la direction de l’Assistance publique doit affronter le mécontentement du personnel hospitalier sur la question des 35 heures, il serait pertinent de se poser la question. Pour y répondre, il est intéressant de franchir les frontières et de se pencher sur trois de nos voisins proches.