Dans la pratique quotidienne, les raisons qui dissuadent le praticien à aborder avec son patient l’éventualité d’une problématique alcoolique ne manquent pas. Cette rencontre avec le médecin « de famille » reste pourtant une étape déterminante dans la prise de conscience du patient et sa démarche de demande de sevrage, sous réserve de rester à son écoute et d’avancer à son rythme.
Aborder une problématique liée à un mésusage d’alcool ou de toute autre substance reste difficile en pratique de ville pour de multiples raisons.
Le manque de temps et de formation des médecins, deux freins majeurs.
Le manque de temps et de disponibilité du médecin reste certainement un frein majeur. En addictologie, la relation de confiance qui doit s’établir entre le patient et son médecin est primordiale pour que le patient puisse parler librement de ses difficultés, mais cette relation de confiance nécessite du temps pour s’instaurer : « On attend souvent qu’il y ait un problème manifeste pour aborder le sujet, confie le DrGonin, et il est souvent difficile d’aborder la question, quand on sait qu’elle risque de déboucher sur un échange nécessairement long et délicat, alors que la salle d’attente est pleine ! ».