Docteur en génétique cellulaire de formation, moine bouddhiste depuis 1979, proche du dalaï-lama, dont il est le traducteur français, Matthieu Ricard est aussi connu pour ses nombreux écrits et recueils de photographies. Ces dernières années, il est devenu l’ambassadeur d’une nouvelle discipline, les « sciences contemplatives », qui explorent les bienfaits de la méditation et de l’entraînement de l’esprit sur l’organisme et plus particulièrement le cerveau. Matthieu Ricard participe ainsi activement aux recherches de l’Institut Mind & Life, fondé en 1987 par le dalaï-lama, le neuroscientifique Francisco Varela – mort en 2001 – et l’avocat américain Adam Engle, pour développer les échanges entre les sciences cognitives et le bouddhisme.
A quelques semaines des premières rencontres d’été en Europe de cette organisation (du 23 au 29 août à Chiemsee, en Allemagne, voir http://esri.mindandlife-europe.org/), rencontre avec un chercheur-« cobaye » enthousiaste, infatigable militant de la compassion et de l’altruisme, thème de son livre Plaidoyer pour l'altruisme. La Force de la bienveillance (Nil, 2013).
Quels sont les effets scientifiquement démontrés de la méditation ?
Les recherches sur la méditation (entraînement de l’esprit) ont vraiment commencé dans les années 2000, quand s’y sont penchés de grands scientifiques comme le neuro-psychiatre Richard Davidson, de l’université du Wisconsin à Madison, ou Tania Singer, directrice du département de neurosciences sociales de l'Institut Max-Planck de Leipzig, spécialiste de l’empathie. Jusque-là, les grandes revues comme Nature, Science ou PNAS prenaient ce sujet avec des pincettes.