High-tech, protocole, gestion des risques ou biomarqueurs sont les mots de la médecine moderne. Le doyen de la faculté de médecine de Montpellier, Jacques Bringer, les prononce avec une certaine inquiétude :"Nous ne pouvons pas ne pas voir le risque que nous prenons. Des étudiants compétents, experts sur les technologies, mais qui ne sont plus familiarisés avec les autres marqueurs : la présence, le niveau de la voix, le choix des mots."
Autrement dit, la formation des médecins à la relation humaine peut se perdre dans le caractère de plus en plus technique de la médecine. Alors, pour réintroduire cette dimension, l'université de Montpellier a choisi cette année une voie originale : l'introduction, dans le cursus de 4e année, de cours de théâtre. "C'est l'année où les étudiants sont déjà en stage hospitalier, mais sans avoir encore la responsabilité des annonces faites aux malades ou aux familles", explique le professeur Marc Ychou, cancérologue montpelliérain à l'origine de ce projet. Deux ans plus tard, au moment de l'internat, ils seront confrontés aux situations d'annonce.