A quand le coup d’envoi d’un plan ambitieux contre l’overdose nationale de benzodiazépines, ces médicaments indiqués contre l’anxiété ou l’insomnie, pour l’essentiel ? Sollicité, le ministère de la santé indique au Monde que « des mesures nouvelles seront annoncées après l’achèvement des travaux de la Haute Autorité de santé [HAS] » : celle-ci « mène actuellement un travail de réévaluation des benzodiazépines à visée hypnotique, qui devrait être achevé avant l’été et qui précède un travail sur les benzodiazépines anxiolytiques. »
Les autorités sanitaires ont-elles toutes été victimes d’un abus de somnifères, depuis vingt ans, dès lors qu’il s’agissait de traiter avec vigueur cette consommation frénétique d’anxiolytiques et d’hypnotiques ? « Ce problème n’est pas considéré comme une priorité de santé publique, déplore le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et à l’université de Bordeaux. En matière de médicaments, la dépense ne se limite pourtant pas aux coûts directs : il faut prendre en compte les coûts indirects, liés à leurs risques. »