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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 avril 2021

Le triomphe des méduses, miroir de la bêtise humaine

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 22 avril 2021

Dans un essai composé de microfictions analytiques, Jacques André montre comment l’inversion de la domination pose la question aiguë de la survie.

Figure privilégiée du totémisme psychanalytique et du sexe de la mère, lequel pétrifie celui qui ose le regarder en face, de quoi la méduse-gorgone est-elle aujourd’hui le symbole ? C’est à cette question que le psychanalyste Jacques André tente de répondre dans les «microfictions analytiques» qui composent cet ouvrage. Si l’on compare l’espèce humaine et les méduses, on constate que la première est la seule à s’autodétruire et à détruire les autres espèces. Sauf une… Car profitant de la dégradation des écosystèmes marins, la méduse, elle, prolifère tranquillement. Elle n’a aucun neurone, tandis que l’homme depuis qu’il est sapiens en a 86 milliards dont il ne fait pas toujours le meilleur usage. D’où le titre de l’ouvrage qui dit la revanche que prennent les méduses. Un propos à entendre tant au sens propre que métaphorique. Un exemple : parce qu’elles filtrent les nanoparticules du plastique, l’idée a germé de les utiliser dans les stations d’épuration d’eau de mer. «Mieux encore, dit l’auteur, la méduse est riche en vitamines B1 et B2 et contient 31 calories pour 100 grammes. La tradition culinaire japonaise l’accommode depuis fort longtemps.»

Marie-Jo Bonnet/Chloé Chaudet : tuer la mère ?

LE 15/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert et Chloë Cambreling

Pourquoi l'injonction à la maternité est-elle toujours aussi forte ? Marie-Jo Bonnet, historienne et militante féministe, et Chloé Chaudet, maître de conférences en littératures comparées, ont décidé de ne pas avoir d'enfant. Elles nous parlent des contradictions autour de la libre maternité.

Manifestation MLF, Paris, 1982
Manifestation MLF, Paris, 1982 Crédits :  JOEL ROBINE

Marie-Jo Bonnet est historienne, spécialiste de l'histoire des femmes. Militante au Mouvement de libération des femmes (MLF) dès les années 1970, elle est à l'origine, avec d'autres camarades homosexuelles, du mouvement des Gouines Rouges fondé en 1971. A 71 ans, elle n'a pas eu d'enfants, un choix assumé dès l'adolescence et sur lequel elle revient dans La Maternité symbolique (Albin Michel, 2020). Un ouvrage qui fait de la maternité "spirituelle" une alternative à la maternité, maltraitée et instrumentalisée par le néolibéralisme (l'ouvrage s'intéresse ici à la GPA et à la PMA) et une forme féconde permettant d’exprimer son élan créateur.

Il y a un problème de transmission entre générations et d'écoute réciproque des jeunes vis-à-vis des aînées et des aînées vis-à-vis des jeunes. (Marie-Jo Bonnet)

Ce sont les médecins qui ont inventé l'idée de l'infertilité des couples. Quand un couple n'a pas eu d'enfant au bout d'un an, on le déclare infertile. (...) Vous avez cette pression des biotechnologies qui se présentent comme un progrès, ce qui est un comble car c'est une domination, un biopouvoir. (Marie-Jo Bonnet)

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La «guerre à la drogue», c’est de la merde

par Michel Henry, journaliste  publié le 22 avril 2021

Parce que la répression n’entraîne pas de baisse de la consommation et n’a pas d’effet sur la circulation des produits, la bataille d’Emmanuel Macron est purement électoraliste.

Le 18 avril, Emmanuel Macron a déclaré la guerre à la drogue, en visant, dans des déclarations au Figaro, les consommateurs de cannabis qui «alimentent le plus grand des trafics», ce qui importe de les combattre avec ardeur. «Eradiquer» ces trafics «par tous les moyens» est devenu «la mère des batailles». Toutes nos félicitations, voilà au moins un conflit dont on connaît déjà l’issue : la défaite, et en rase campagne. Tous les addictologues le savent, la répression n’entraîne pas de baisse de la consommation et n’a pas d’effet sur la circulation des produits. Au mieux, elle stimule la concurrence : quand une filière tombe, une autre la remplace, c’est la loi de l’offre et la demande.

« Incas(s)ables », sur France 2 : un an dans la vie de cinq enfants en rupture de ban

Par   Publié le 21 avril 2021

Un beau documentaire raconte le quotidien de quatre garçons et d’une fille, âgés de 10 ans à 18 ans, rejetés par leur famille et par les structures d’accueil classiques, placés en microstructure.

De gauche à droite : Guillaume, Gabriel, Alex, Kahina et Jérémie, dans « Incas(s)ables », de Ketty Rios Palma.

FRANCE 2 - MERCREDI 21 AVRIL À 22 H 50 - DOCUMENTAIRE

L’administration appelle ces enfants les « cas complexes », voire les « incasables », après qu’ils ont été rejetés par leur famille et par les structures d’accueil classiques de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). En cause : des insultes ou des violences à l’encontre d’autres jeunes ou d’encadrants, ou encore des comportements « inappropriés », comme manger à même le sol, refuser de parler, ne s’exprimer que par grognements…

En dernier recours, ils sont alors placés par le juge des affaires familiales en microstructure. C’est le cas de Kahina, Alex, Gabriel, Guillaume et Jérémie, âgés de 10 à 18 ans, et logés dans un grand pavillon de la banlieue parisienne, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Là, chacun a sa chambre et six accompagnateurs se relaient pour les encadrer, les écouter et les aider, petit à petit, à reprendre confiance en eux et à s’imaginer un futur.

Droit d’asile Arrestations de jeunes migrants à la sortie de l’ASE : «inacceptable» pour les associations

par Mathilde Frénois, correspondante à Nice  publié le 21 avril 2021

Des collectifs dénoncent des interpellations de jeunes étrangers à la sortie des bureaux de l’Aide à l’enfance des Alpes-Maritimes, une pratique qu’ils considèrent comme «contraire au modèle social français». Les autorités disent agir en toute légalité.

Sur la promenade des Anglais, à Nice, le 13 novembre. (Eric Gaillard/REUTERS)

La lettre inspire confiance. Sous le logo tout en rondeur du département des Alpes-Maritimes, le responsable de la section des mineurs non-accompagnés «propose» de «rencontrer» Mohamed (1). Pas de quoi inquiéter ce migrant bangladais : sa «minorité n’est pas avérée» et il discutera de sa situation. Des mots rassurants qui ne s’avèrent qu’illusion. Dès sa sortie du bureau, Mohamed est interpellé, menotté et emmené par la police. Il ressortira de la retenue administrative avec une obligation de quitter le territoire (OQTF). Sept mois plus tard, des associations niçoises dénoncent ces arrestations de jeunes étrangers dès leur sortie des locaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), pointant un accord avec la police.

Covid-19 : « Les volontaires sains, ces héros discrets des pandémies »

Publiée 21 avril 2021

Collectif


TRIBUNE

Si les études ont permis de mesurer très vite l’efficacité de certains vaccins, c’est grâce aux volontaires sains de la recherche, qui acceptent parfois de s’exposer à des risques non négligeables, soulignent quatre spécialistes de santé publique.

Un centre de vaccination, au parc Chanot, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 19 avril.

Tribune. Sida, grippe pandémique H1N1, Ebola : nous connaissons tous ces maladies infectieuses pour lesquelles existent désormais des traitements et, dans certains cas, des vaccins pour les traiter ou les éviter. En revanche, peu savent que la preuve de l’innocuité et de l’efficacité de ces traitements a été possible grâce à des personnes qui ont accepté de tester des molécules nouvelles, en acceptant le risque, certes encadré, d’effets indésirables plus ou moins graves, ainsi que les contraintes d’une participation à une recherche clinique. Les volontaires sains de la recherche (VSR) sont plusieurs milliers en France et dans le monde à accepter ces risques et contraintes pour permettre la mise au point des traitements de nombreuses maladies.

Épidémie : l’aiguillage vers la sortie de crise

20 avril 2021






Face à une situation épidémique toujours préoccupante, le gouvernement cherche à éviter la propagation de variants, comme celui qui ravage le Brésil. La France a donc imposé une quarantaine aux voyageurs en provenance du Brésil, d’Argentine, du Chili et d’Afrique du Sud.

[...] Avec : Jean-Michel Pawlotsky, virologue au CHU Henri Mondor (APHP) et Steve Pascolo, chercheur à l'hôpital universitaire de Zurich et co-fondateur de CureVac.


Le portrait Jean-Daniel Lelièvre, piqué au vif

par Eric Favereau et photo Cyril Zannettacci. Vu  publié le 21 avril 2021

Expert à la Haute Autorité de santé, l’immunologue spécialiste des vaccins fait aussi face aux troubles autistiques qui touchent l’un de ses enfants.

Il a un côté adolescent, des cheveux grisonnants en bataille, le visage un peu perdu d’un marin rentrant du Vendée Globe, un regard parfois fatigué, une façon calme de vous répondre. Qui pourrait deviner qu’il est aussi chanteur lyrique avant d’être cet expert des vaccins que l’on sollicite souvent dans les médias ?

Ces mois-ci, Jean-Daniel Lelièvre ne chante plus. Il n’arrête pas. Il a encore dû plancher sur le vaccin AstraZeneca et le problème de la deuxième dose pour les moins de 55 ans. Cette population est la plus à risque de faire une thrombose – même si la probabilité est infime – et ce vaccin ne leur est désormais plus administré. «On sait qu’une seule dose de vaccin n’est pas suffisante pour assurer une immunité au long cours. Il a donc été décidé d’utiliser un autre type de vaccin pour la seconde dose, cette fois à ARN.» Voilà. Il est plus clair que la Haute Autorité de santé, qui, au début des interrogations sur AstraZeneca, a pu afficher un «circulez il n’y a rien à voir !» très français. Lui veut expliquer. «C’est mon boulot, je ne suis pas là pour donner des ordres. Les gens sont assez grands. Je suis là pour informer.»

Casse-tête Mon nombre est personne

par Erwan Cario  publié le 21 avril 2021 

Dans son dernier essai, «le Livre des nombres», Hervé Lehning raconte la passionnante aventure de ces suites de chiffres aujourd’hui omniprésentes. C’est l’occasion de redécouvrir que les nombres ont une histoire et que leur existence même n’avait rien d’évident. C’est l’occasion aussi de revenir avec lui sur certaines des notions les plus fondamentales.

On n’aurait jamais dû demander à Hervé Lehning quel était son problème mathématique préféré. Dans sa réponse, il ne précise évidemment que l’énoncé : «Comme il me faut choisir une seule énigme, je citerai les concombres de Halmos : les concombres contiennent 99 % d’eau. On en laisse reposer 500 kilos pendant une nuit, et le lendemain, ils ne contiennent plus que 98 % d’eau. Quel est alors leur poids ?» S’il n’a pas indiqué la solution, ce n’est bien sûr pas un oubli malencontreux, c’est sans aucun doute par respect pour la notion même de problème, qui n’a d’intérêt que si on s’y attelle. Quitte à aller voir les solutions à la fin du livre, comme dans le dernier ouvrage du brillant vulgarisateur des mathématiques, le Livre des nombres (ce problème n’y est pas, mais il y en a plein d’autres). Quitte à lire cet article jusqu’au bout. On ne va pas vous laisser en plan avec tous ces concombres, promis.

Reportage A Joinville-le-Pont, un HLM en peines d’ascenseurs

par Romain Boulho et photos Cyril Zannettacci. Vu  publié le 19 avril 2021 

Dans une tour de quinze étages de la résidence Barbusse, les habitants sont régulièrement obligés de prendre les escaliers. Une souffrance du quotidien.

Thierry se sent comme un paria. Il le dit avec le débit du convaincu : sans buter sur les mots, sans filtre pour masquer ses émotions. Dans sa résidence HLM de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), rue Henri-Barbusse, les ascenseurs sont systématiquement en panne et paralysent la vie des résidents. Le bâtiment B, le sien, une tour de quinze étages, est particulièrement touché. En mars, les deux machines sont restées simultanément à l’arrêt pendant une dizaine de jours. Comme en juin, comme en juillet, comme souvent. Le premier ascenseur, réparé, a de nouveau flanché. Les portes du deuxième sont maintenues closes depuis trois mois par deux vis noires. Condamnées. Le bailleur privé, Logirep, a collé une affiche, et esquissé la perspective d’un CDI («Votre ascenseur est à l’arrêt, et ce pour une durée indéterminée») mais compte sur l’indulgence des résidents (la «compréhension»).

Le distancialisme est-il un humanisme ?

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 22 avril 2021

La notion de distanciation s’est imposée dans le vocabulaire courant depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle est devenue l’expression même des gestes barrières et le symbole des restrictions sanitaires destinées à freiner l’expansion du virus dans la population. Mais elle apparaît aussi comme l’indice d’une évolution plus profonde de nos sociétés et de nos modes de vie, imprégnés de plus en plus par la logique du sans contact inhérente au développement du capitalisme numérique.

L’impératif sanitaire de la « distanciation »

La distanciation n’est pas la distance. Celle-ci renvoie au fait brut d’un écart mesurable (selon une unité invariable, le mètre par exemple) entre la position de deux ou plusieurs éléments dans l’espace. Or la distanciation signifie non pas seulement la mesure d’un écart existant, mais la production d’un tel écart là où il n’y en avait pas, là où peut-être on n’en avait pas jusque-là ressenti le besoin. Ce besoin n’est sans doute pas naturel : on peut d’ailleurs le dater assez précisément dans le temps, en faisant remonter le concept de « social distancing » à la pandémie de grippe espagnole et à sa mise en œuvre par le médecin américain Max C. Starkloff en 1918 sous la forme d’une fermeture de tous les lieux publics et d’une interdiction des rassemblements de plus de 20 personnes. Ce type de mesures a eu un impact majeur en termes de santé publique : une étude menée dans la ville de Sydney a pu évaluer à plus de 200 000 le nombre de vies sauvées en 1919 avec la mise en place de ces mesures de distanciation sociale.

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6 questions que vous avez toujours voulu poser à un psy

 Caducee.net

20 avril 2021 

Une tribune de Caroline Ulmer-Newhouse, psychanalyste et psychopraticienne, du comité psychologue.net

Je vous apporte six éclairages basés sur mon expérience en consultation et les questionnements de mes patients sur le métier et le déroulement d’une thérapie. Que vous souhaitiez commencer une thérapie ou bien que vous ayez déjà poussé la porte d’un cabinet, voici ce que vous avez toujours voulu savoir sur les psys.

  1. Est-ce normal de développer des sentiments pour son thérapeute ?

En général, la thérapie est déséquilibrée dans la mesure où le patient ne sait pas grand-chose du psy auquel il livre pourtant ses pensées les plus intimes. Cette situation peut favoriser l’émergence de sentiments envers lui. Cela fait partie du processus psychothérapique. C’est ce qu’on appelle le transfert. En revanche, le psy ne doit pas en être dupe. Le transfert du patient ne s’adresse pas à lui, puisqu’il s’agit de sentiments réactualisés en séance, mais éprouvés dans l’enfance à l’égard des premières figures d’attachement, autrement dit des parents.

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Plaidoyer pour une poésie animale avec Vinciane Despret

LE 21/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

La philosophe et psychologue Vinciane Despret passe par la littérature pour donner la parole à un peuple qui ne l'a pas, des poulpes aux araignées, dans "Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation" (coll. "Mondes sauvages", Actes Sud, avril 2021). 

Poulpe en noir et blanc
Poulpe en noir et blanc Crédits :  Gary Mayes - Getty

Vinciane Despret est philosophe, psychologue et professeure à l’université de Liège. Auteure de nombreuses parutions dédiées aux animaux -nous la recevions en 2019 à La grande table des idées autour de son ouvrage Habiter en oiseau-, elle revient aujourd'hui avec Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation (Actes sud, avril 2021). 

Je trouve que les scientifiques par moments font parler la poésie du réel. (...) Certains ne tentent plus tellement d'expliquer mais de bien décrire, de bien faire le recensement de la très grande diversité de ce qui nous entoure et de ce qui peut nous impliquer. (Vinciane Despret)

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L’espoir peut s’apprendre

Ilona Boniwell Publié le 23/04/2021

Pessimiste repenti, Martin Seligman, le fondateur de la psychologie positive à la fin des années 1990, est le meilleur ambassadeur de sa discipline. Récit de son parcours réussi vers l’optimisme.

• ARMAND KHOURY 

Le célèbre psychologue américain Martin Seligman n’a pas toujours été heureux. Après une jeunesse difficile (fils de réfugiés juifs, il fut victime de discrimination et a connu la pauvreté), il était plutôt maussade, pessimiste et cynique. Pourtant, cet homme est devenu le plus important chercheur dans les domaines du bonheur et de l’optimisme, et il a fondé la psychologie positive. Son histoire personnelle constitue la meilleure preuve de l’efficacité de la discipline qu’il a créée.

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La schizophrénie : une maladie complexe mais pas incurable

Publié le 22 avril 2021

Souvent assimilée, à tort, à une double personnalité, la schizophrénie est longtemps restée une maladie mystérieuse de la psychiatrie. Depuis plusieurs années, ses causes et symptômes sont de mieux en mieux identifiés, permettant une meilleure prise en charge des patients.  

Complexe et chronique, la schizophrénie est une maladie qui touche près de 600 000 personnes en France. Contrairement aux idées reçues, véhiculées par le mot lui-même (qui vient du grec et se traduit par « fendre l’esprit »), elle ne correspond en rien à un dédoublement de la personnalité. « La schizophrénie est un dysfonctionnement du cerveau qui provoque une altération de la perception de la réalité », déclare Vincent Laprévote, professeur de psychiatrie à l'Université de Lorraine et psychiatre au Centre Psychothérapique de Nancy. Ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés pour mieux comprendre et soigner la maladie. Diagnostiquée le plus tôt possible, la schizophrénie peut être maîtrisée et les épisodes psychotiques anticipés, améliorant sensiblement la qualité de vie des patients.  


Triage des patients en psychiatrie à cause du manque de lits

22.04.2021

En ce moment, dans les hôpitaux luxembourgeois, les psychiatres doivent faire un tri pour décider quel patient va obtenir un lit à l'hôpital. 

Le président de la Société luxembourgeoise de Psychiatrie, le docteur Paul Hédo, a déclaré jeudi sur la radio 100komma7 que dans les services de psychiatrie pour adultes, il fallait chaque jour décider s'il fallait laisser partir certains patients pour pouvoir en prendre d'autres.

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mercredi 21 avril 2021

Psychiatrie : ensemble le 2 mai 2021 !

La pandémie vient rappeler que l’équilibre, le développement du sujet humain sont liés à son environnement social, culturel. Les soins nécessitent tact, parole, écoute pour accueillir la souffrance et la maladie. Pourtant la politique actuelle instaure des contraintes normatives, des dispositifs de contrôle aux dépens de la qualité des soins, de la liberté du choix des thérapeutiques adaptées.

Les collectifs L' Appel des appels, Le Collectif des 39 et Le Printemps de la Psychiatrie lancent cet

APPEL A UNE MOBILISATION DES PRATICIENS DU SOIN PSYCHIQUE

La pandémie vient de nous rappeler ce que constatent tous les jours dans la prise en charge des souffrances psychiques et sociales les professionnels du soin. L’équilibre et le développement du sujet humain dépendent étroitement de son environnement social et culturel. Les relations humaines exigent un soin, un souci, une sollicitude qui mobilisent tact, délicatesse et parole pour accueillir et traiter la vulnérabilité spécifique de notre humanité. Et ce d’autant plus lorsque le sujet humain, conjecturalement ou structuralement, est en proie à l’angoisse et à la détresse.

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Neurosciences contre psychothérapie : une nouvelle bataille autour de l’autisme ?




par Eric Favereau  publié le 20 avril 2021

Alors que vient d’être publié un arrêté permettant le remboursement de consultation d’un psychologue sur le dépistage des troubles autistiques, une partie du monde de la psychiatrie s’insurge.


Serait-on en train d’assister à un nouvel épisode de la guerre sur l’autisme, entre d’un côté les partisans de thérapies cognitives et comportementalistes, très liées aux neurosciences, et de l’autre ceux qui mettent en avant la psychothérapie ? En tout cas, ces derniers, par le biais de trois collectifs (l’Appel des appels, le Collectif des 39, et le Printemps de la psychiatrie) appelaient ce week-end à «une mobilisation générale» le 2 mai «des praticiens du soin psychique».

Le remboursement des psychologues, la fausse bonne idée de la Cour des Comptes - BLOG

19/04/2021

Par Valentine Legoux - des Mazery Psychologue et psychothérapeute

Un remboursement, oui, mais pas n’importe comment.

SANTÉ MENTALE - La crise sanitaire actuelle met en lumière l’importance de la santé psychique, et le rôle majeur des psychologues.

La Cour des Comptes préconise la généralisation d’une expérimentation de remboursement menée dans 4 départements depuis 2018. L’objectif: désengorger les centres de consultation publics, et économiser le coût des traitements.

Si les psychologues ne peuvent que s’associer à une démarche de remboursement et s’en réjouir, la forme annoncée est très éloignée de la réalité et mènera à un parcours maltraitant, incohérent, voire repoussant pour le patient. Les psychologues se soulèvent aujourd’hui pour dénoncer ces conditions et éviter qu’elles ne se généralisent. Leur objectif : faciliter l’accès au soin psychique.

Alors que la notion de remboursement est largement diffusée dans les médias, la parole des principaux intéressés, elle, n’est pas relayée, et les conséquences réelles de telles mesures restent inconnues du grand public. Soucieux de l’accès à leur expertise, les psychologues se manifestent pour dénoncer ce qui s’avérera un véritable parcours du combattant pour les patients, alors que les besoins n’ont jamais été aussi grands.

« La vraie folie c’est quand la raison pense qu’elle a raison »

Communiqué du collectif national
Inter-collèges des psychologues hospitaliers

« La vraie folie c’est quand la raison pense qu’elle a raison » 1

L’arrêté du 10 Mars 21 relatif à la « définition de l’expertise spécifique » des psychologues sur les « plateformes d’orientation – coordination » qui concorde avec la proposition de Loi d’une instance ordinale sans aucune concertation préalable avec les corps intermédiaires, s’inscrit dans l’orientation hautement contestable du remaniement de la loi santé 2022.

Il n’est pourtant pas difficile à ce jour de mesurer la responsabilité des prétentions réformatrices de la logique gestionnaire et managériale qui ont mené l’hôpital au bord du gouffre, la psychiatrie y tenant la place de laboratoire du désastre.
L’inflation de structures de surplomb, les postures hiérarchiques outrancières, le contrôle social et moral ininterrompu cachent difficilement l’inculture qui détruit jusqu’au cœur des métiers le délicat travail de rencontre avec la souffrance psychique.

Par cet arrêté dogmatique et autoritaire qui constitue en lui-même une atteinte frontale à la démocratie, cette logique affiche un peu plus au grand jour ses choix techniques afin de séparer son bon grain scientiste de « l’inutile ivraie » relationnelle.

Alice Davazoglou danse et dessine son exception

Par   Publié le 21 avril 2021

La jeune artiste et pédagogue évoque sa trisomie à travers plusieurs projets : un ouvrage, des ateliers et un spectacle étonnant, avec sa mère Françoise.

Françoise (gauche) et Alice Davazoglou, dans « De Françoise à Alice », aux Quinconces-L’Espal, scène nationale du Mans (Sarthe), en octobre 2020.

Sur la couverture du livre, on peut lire ce titre : Je suis Alice Davazoglou. Sur l’autre face : Je suis trisomique normale mais ordinaire. Selon l’humeur, on peut choisir d’entrer par un côté ou l’autre de l’ouvrage. Les deux font miroiter des portraits d’Alice, de ses amis Didier, Frédéric et Léa, de sa compagne Agathe Lacorne et de sa mère Françoise, écrits et illustrés par des dessins peints très colorés, aussi épurés qu’aiguisés dans le trait.

Aux manettes de cet objet littéraire et plastique, à savourer par tous les bouts, édité par L’échangeur-CDCN : Alice Davazoglou, 36 ans, porteuse de trisomie 21, danseuse et pédagogue. Elle se présente sur le fil de vingt et un mots ou idées comme « bonheur, colère, fêtes, gentillesse… ». Ses réponses, sortes de courts textes, proches de poèmes parfois, tissent le profil rayonnant d’une jeune femme décidée, fière, autonome qui « danse, lit, va au cinéma, est amoureuse ». Elle a d’abord écrit seule, puis relu ce que sa mère Françoise Davazoglou a finalisé sur ordinateur. Quant aux dessins à l’encre de chine et à la peinture, elle les réalise à partir de photos.

Héritage Psychogénéalogie : la thérapie par les racines




par Charles Delouche-Bertolasi  publié le 20 avril 2021

L’analyse selon laquelle les traumas se transmettent entre générations connaît un regain d’intérêt. Si cette discipline peut permettre aux patients de mieux comprendre leur histoire familiale, son manque d’encadrement favorise l’amateurisme.

Les maux vécus par nos parents ou nos aïeux peuvent-ils influencer nos vies ? Deuils inachevés, suicides, incestes, secrets de famille… Ces traumatismes aiguillent notre héritage psychique et peuvent être les sources de pathologies, d’angoisses, de souffrances : c’est le postulat de la psychogénéalogie, ou analyse transgénérationnelle, une méthode thérapeutique qui connaît un regain d’intérêt depuis quelques années.

Théorisée dans les années 70 par la psychologue française Anne Ancelin Schützenberger, cette discipline part du principe que les ascendants lèguent plus que des gènes, et que nous sommes tous porteurs d’un inconscient familial. Dans l’Héritage invisible, publié en janvier (éditions Larousse), la psychologue Evelyne Bissone Jeuffroy, élève de Françoise Dolto et disciple d’Anne Ancelin Schützenberger, décrypte les apports de la psychogénéalogie au fil d’expériences vécues par des personnes rencontrées dans le monde entier, à l’occasion de conférences et d’ateliers tenus par l’autrice.