"Il y a des années, j'avais éteint mon tuner et mon ampli, mais une voix continuait à se faire entendre. C'était très tard le soir. Je croyais que mon père s'exprimait en langage à traduire."Spiritisme ? Pratiques vaudoues ? Pas du tout. Seulement un témoignage, parmi tant d'autres, des relations "ordinaires" qu'entretiennent les morts avec les vivants. Aujourd'hui, en France.
Ces liens qui nous unissent à ceux que nous aimions, ces attaches à la fois banales et hors du commun, nous n'en parlons pas souvent. Parce que cela touche à l'intime. Parce que la mort dérange. Mais aussi parce qu'il n'est pas si facile, au pays de Descartes et de la rationalité, d'évoquer la présence des absents. Et pourtant ! Notre époque a beau voir ses croyances vaciller, notre modernité technologique a beau s'ingénier à cacher la mort, ceux qui nous étaient proches continuent d'exister. Ils empruntent pour cela de subtils passages, des chemins détournés, et cette cartographie d'entre deux mondes passionne les sciences humaines, qui y voient les nouveaux contours de notre universel culte des morts. A mi-chemin entre rêve et réalité, entre hasard et nécessité, la façon dont les défunts communiquent avec les vivants reste une énigme. Mais une énigme chargée de sens.