Sous la plume de deux chercheurs (dont l’un exerce en psychiatrie, au département de neurosciences cliniques du célèbre Institut Karolinska de Stockholm), Acta Psychiatrica Scandinavica évoque une étude suédoise sur le risque de suicide chez les jeunes en fonction de la prescription ou de l’absence de prescription d’antidépresseurs.
En effet, depuis 2003, des avertissements se sont élevés, en Europe et aux États-Unis, contre l’usage trop important de médicaments antidépresseurs, en particulier chez les enfants et les adolescents. De plus, on a dénoncé un risque suicidaire pouvant paradoxalement « être aggravé » par la prescription de certains antidépresseurs (vraisemblablement non accompagnés d’anxiolytiques pour contrer ce risque lié à la levée inopinée des inhibitions, alors que les sentiments « suicidogènes » de dévalorisation restent encore présents), et des mises en garde (black box warnings) contre ce risque d’effet pervers ont été insérées sur les boîtes des médicaments antidépresseurs ainsi incriminés. Problème, ces avertissements semblent eux-mêmes avoir suscité un nouvel effet paradoxal : des sujets ayant réellement besoin d’un traitement l’ont récusé, et la mortalité par suicide paraît avoir augmenté, non plus par un effet indésirable des médicaments, mais désormais suite à l’absence de traitement !