Par Zineb Dryef Publié le 1er septembre 2023
ENQUÊTE Deux ans après la loi ouvrant la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ou en couple lesbien, les trop longs délais d’attente pour bénéficier d’une insémination ou d’une FIV contraignent les Françaises à se rendre au Danemark. Comme des milliers d’Européennes, Marie, Virginie ou Hélène ont choisi la StorkKlinik, l’institution danoise de la fertilité à Copenhague.
Tout y est : le parquet clair, les fauteuils confortables impossibles à quitter, les plantes que l’on n’a pas oublié d’arroser, la luminosité, le paravent qui ondule et les pas feutrés. C’est scandinave, chaleureux et enveloppant. Un couple de femmes et ses deux enfants suivent une infirmière en blouse blanche. Marie (les témoins ont toutes souhaité rester anonymes) n’attend pas longtemps avant d’emprunter à son tour les couloirs aux murs couverts de photographies d’enfants et de dessins de cigognes.
« Ça va bien se passer », répète l’une des soignantes en la conduisant dans une autre pièce. Cette fois, il y a un fauteuil médicalisé, des machines, un écran. L’acte ne dure que quelques minutes et c’est fini. « On vous aime beaucoup mais on espère ne pas vous revoir », lui dit l’infirmière en la serrant dans ses bras. Une fois dans la rue, Marie se sent légèrement euphorique. La douceur de la température lui donne envie de se promener. Elle a le temps, elle ne reprend l’avion pour Paris que le lendemain.