Christian Page, un sans-domicile fixe au compte Twitter très suivi, a alerté la Mairie de Paris sur un dispositif empêchant les SDF de s’installer.
Le Monde.fr avec AFP|
Christian Page a encore frappé. Le « SDF 2.0 », tel qu’il se présente sur sa biographie Twitter, est probablement le SDF le plus suivi de France, avec plus de 15 300 abonnés sur le réseau social. @Pagechris75 a fait retirer une « installation anti-SDF » dans le 19e arrondissement de Paris.
Le 25 décembre, il poste sur Twitter une photo prise « rue de Meaux », de « grilles d’air chaud » où « parfois se posaient les #SDF » :
Editorial. Les Français ne sont pas égaux dans l’accès aux spécialistes libéraux. L’offre dans les grandes villes est sept à neuf fois supérieure à celle des communes isolées.
LE MONDE|
Editorial du « Monde ».C’est devenu l’un des thèmes imposés des campagnes présidentielles. Au printemps, à nouveau, tous les candidats ont promis de s’attaquer au problème des « déserts médicaux ». Et pour cause : la pénurie de médecins généralistes ou de spécialistes libéraux ne cesse de s’étendre à de nouveaux pans du territoire. Si le nombre de généralistes diminue fortement, on n’a jamais compté autant de spécialistes en France. Mais tous ces praticiens sont de plus en plus concentrés dans les grandes villes et absents des zones périphériques.
Par Maïa Courtois— En 2012, des matelas entreposés devant la préfecture à Toulouse pendant une manifestation organisée notamment par le Secours catholique.Photo Rémy Gabalda. AFP
Avec cette première agence immobilière sociale en Ile-de-France, l'association veut aider les personnes les plus modestes à sortir du cycle de l’urgence et à se stabiliser dans un logement.
Dans la foulée de l’affaire Weinstein et de #balancetonporc, Emmanuel Macron a annoncé vouloir réguler les sites X, accusés de pervertir la jeunesse jusque dans les cours d’école. Une nécessaire moralisation ou une vaine diabolisation ?
Dans son grand plan d’éradication des violences faites aux femmes, annoncé le 25 novembre, Emmanuel Macron met en joue les sites pornos qui pollueraient la jeunesse française. Dès l’enfance. Et le Président d’expliquer qu’«unissant monde virtuel, stéréotypes, domination et violence, la pornographie a trouvé, grâce aux outils numériques, un droit de cité dans nos écoles. La consommation s’en est banalisée». Et d’ajouter que «la pornographie a franchi la porte des établissements scolaires, comme naguère l’alcool ou la drogue. Nous ne pouvons pas d’un côté déplorer les violences faites aux femmes et de l’autre fermer les yeux sur l’influence que peut exercer sur de jeunes esprits un genre qui fait de la sexualité un théâtre d’humiliation et de violences faites à des femmes qui passent pour consentantes».
Entre 2007 et 2017, le nombre de ces spécialistes a chuté de 41,6 % à 1 136 et il pourrait tomber à 531 en 2025. Face à cette pénurie, des femmes renoncent à se soigner.
C’est une galère que rencontrent de plus en plus de femmes. Dans de nombreuses villes, décrocher un premier rendez-vous avec un gynécologue est devenu mission impossible. A Melun (Seine-et-Marne), par exemple, elles sont trente à cinquante à appeller chaque jour le cabinet de Joëlle Robion, gynécologue en secteur 1 (sans dépassement d’honoraire), dans l’espoir de décrocher une première consultation. « Ce sont souvent des femmes dont le gynécologue est parti à la retraite et à qui je ne peux pas proposer de suivi », explique la spécialiste, qui n’accepte plus que les patientes envoyées par des généralistes.
Longtemps considérées avec dédain par le corps professoral, les différentes médecines douces sont désormais enseignées à l’université et dans certaines écoles privées
LE MONDE| |Par Mégane De Amorim
En une vingtaine d’années, les alternatives à la médecine occidentale ont gagné en crédibilité auprès des médecins et en popularité du côté des patients. Aujourd’hui, de plus en plus d’universités et d’écoles privées proposent ces spécialisations en formation initiale – adressée aux étudiants en fin de cursus – ou continue, pour les professionnels de santé.
Médecins, dentistes, vétérinaires, pharmaciens, sages-femmes, psychologues ou infirmiers ont ainsi accès à des cursus souvent organisés en séminaires de quelques jours par mois, pendant un à trois ans. « Cette année, ils étaient près de 400 candidats pour une vingtaine de places », note Jean Becchio, directeur du DIU (diplôme interuniversitaire) d’hypnose clinique à l’université Paris-XI. Les professionnels s’adaptent, selon lui, à « une demande croissante » des patients, « à chaque fois renforcée par les scandales du médicament », renchérit Tristan Cuniot, responsable pédagogique du DIU d’initiation médicale à l’acupuncture, à Paris-XIII.
En juillet, lors d’un discours à Orléans, le président de la République avait déclaré que « la première bataille » était de « loger tout le monde dignement ».
Le Monde.fr avec AFP
L’association Droit au logement (DAL) a manifesté, lundi 25 décembre, sous les fenêtres du ministère du logement, à Paris, pour rappeler au président de la République sa promesse faite cet été qu’il n’y aurait « d’ici à la fin de l’année (…) plus personne dans les rues ».
Une centaine de personnes, dont de nombreux enfants, se sont rassemblées en musique et autour d’un goûter pour un « Noël de combat ». Une banderole « la ville n’est pas le Monopoly » avait été tendue, montrant une pluie de billets de cinq euros et l’inscription APL, en référence à la baisse de cinq euros mensuels pour tous les allocataires de l’aide personnalisée au logement, entrée en vigueur le 1er octobre.
« De la cupidité »
« Il faudrait que les ministres du logement, MM. Mézard et Denormandie – Jacques Mézard, le ministre de la cohésion des territoires chargé du logement, et Julien Denormandie, secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires – démissionnent parce qu’ils ont failli à la mission que leur a donnée le président », a déclaré Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL.
Lors d'une réunion le 18 décembre au ministère, les représentants de la psychiatrie ont pu faire connaître leurs priorités pour la discipline. Entre autres besoins, parmi les plus "brûlants", exposés directement à Agnès Buzyn, figurent sans surprise la préservation des moyens financiers et les besoins de formation, notamment en pédopsychiatrie.
Tous les professionnels de l'enfance, qu'ils travaillent dans le secteur du handicap, de l'éducation, de l'aide sociale ou de la justice des mineurs, sont confrontés à des enfants en grandes difficultés psychologiques. Dans un guide de recommandations, l'Anesm propose une méthodologie pour améliorer l'accompagnement de ces jeunes à fleur de peau.
Avant le déploiement du système de conversation totale qui permettra d'utiliser images, son et écrit, isolément ou simultanément, le 114, numéro d'appel d'urgence pour les personnes sourdes et malentendantes, vient d'être évalué par l'Igas et l'Iga. Un rapport met en lumière la nécessité du service qui est sous-utilisé, dans sa version actuelle.
La candidature de la résidence Bellestel à Les Adrets-de-L'Estérel (Vaucluse) pour expérimenter un pôle d'activités et de soins adaptés (Pasa) de nuit vient d'être retenue par l'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur (lire l'encadré). Comme pour les vingt autres établissements sélectionnés, l'expérimentation est programmée pour deux ans et s'accompagne d'une dotation de 100 000 euros (€) par an et par structure. L'objectif est notamment d'organiser la prise en charge des états dits crépusculaires qui se manifestent par une "majoration de la confusion et de l'agitation" chez certains résidents, indique dans un communiqué la Mutuelle du bien vieillir(MBV) dont fait partie la résidence Bellestel.
Petit tour d’horizon non exhaustif de ces militantes ou pas, classiques ou non, qui ont fait de la lutte contre les inégalités entre les sexes leur scène durant l’année écoulée.
Les intimistes
Emma
En 2017, cette informaticienne trentenaire a publié Un autre regard (en deux tomes, aux éditions Massot). Ces BD reprennent notamment des croquis publiés sur son blog Emmaclit.com
Ses combats :Populariser l’idée de charge mentale, le poids que portent les femmes dans la gestion du foyer familial, de l’éducation des enfants aux tâches ménagères.
Coup d’éclat :Le tome II d’Un autre regard, évoquant notamment la charge mentale, a été numéro un des ventes sur Amazon, et devrait être traduit en plusieurs langues.
Un projet de loi requiert un consentement explicite avant toute relation sexuelle.
LE MONDE| |Par Olivier Truc (Stockholm, correspondance)
La Suède se dotera à partir du 1er juillet 2018 d’une nouvelle loi sur le consentement dans les rapports sexuels. Le gouvernement a annoncé quelques jours avant Noël les grandes lignes du projet de texte, qui sera déposé en début d’année devant le Parlement. Tous les partis soutiennent le projet.
La loi proposera l’interdiction d’avoir une relation sexuelle avec une personne qui n’a pas expressément dit oui ou montré activement qu’elle veut avoir cette relation. User de violence ou profiter de l’état de faiblesse de la victime ne sera plus un prérequis indispensable pour être condamné. « Le sexe doit être volontaire, sinon c’est illégal », a précisé Isabella Lövin, vice-première ministre verte.
Psychanalyste malvoyante, elle avait créé en 2003 l’association FDFA afin de lutter contre la « double discrimination » qui consistait, selon elle, à « être femme et être handicapée ».
Le Monde.fr avec AFP|
La présidente et fondatrice de l’association Femmes pour le dire, femmes pour agir (FDFA), Maudy Piot, est morte lundi 25 décembre, a annoncé le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE).
Maudy Piot « nous laisse en héritage sa détermination sans faille à rendre visibles et reconnaître les violences spécifiques dont sont victimes les femmes handicapées », a indiqué sur Twitter le HCE, instance placée auprès du premier ministre, dont elle était membre depuis 2015.
Psychanalyste malvoyante, elle avait créé en 2003 l’association FDFA afin de lutter contre
la « double discrimination » qui consistait, selon elle, à « être femme et être handicapée ».
2017 fut une année à double tranchant pour les groupements hospitaliers de territoire (GHT). Pierre angulaire de la réforme Touraine, la concrétisation des projets médicaux partagés va cahin-caha, alimentant les espoirs déçus de la communauté hospitalière.
Depuis le 1er juillet, la mise en place des projets médicaux partagés a concrétisé la réforme des groupements hospitaliers de territoire (GHT), issus de la loi de santé de Marisol Touraine.
La France recense 135 regroupements très hétérogènes (de deux établissements à une vingtaine, de 50 000 habitants couverts à 2 millions...). En moyenne, un GHT compte dix établissements avec CHUet six sans structure hospitalo-universitaire. 14 GHT affichent un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros. 1 500 filières de soins axées sur la pathologie (notamment le cancer), le parcours (urgences, soins palliatifs, douleur) ou les patients (personnes âgées, femme et enfant, handicap et précarité) sont sorties de terre, selon les besoins des territoires.
La figure traditionnelle du praticien libéral, seul dans son cabinet, tend à disparaître. Hyperspécialisation, délégation de tâches, salariat : de nouveaux usages s’installent chez la jeune génération
LE MONDE| | Par Valérie Segond
Mettre ses compétences au service de ceux qui souffrent : comment ne pas encourager cette vocation quand la demande de soins augmente toujours plus, avec le vieillissement de la population et la hausse des maladies chroniques ? Et que les médecins vieillissent eux aussi – près d’un praticien sur deux a plus de 55 ans ? La France, qui affiche la quatrième plus vieille pyramide des âges des médecins de toute l’OCDE, est à la veille d’un vaste renouvellement générationnel.
Ce secteur d’activité est l’un des seuls à voir le nombre d’emplois offerts et les rémunérations progresser, même en temps de crise. Et pourtant, la France pourrait bientôt manquer de praticiens. Le numerus clausus fixant le nombre de médecins à former chaque année est si serré – même s’il a augmenté entre 2000 et 2006, puis à nouveau récemment – que le nombre de nouveaux diplômés rapporté à la population reste 20 % plus bas en France que pour l’ensemble de l’OCDE. Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) l’affirme, le pays compte de moins en moins de professionnels en activité régulière : – 10 % entre 2007 et 2017.
Premier Baby Museum Tour à La Haye en juillet. ROBIN VAN LONKHUIJSEN / AFP
Il y a d’abord eu « l’euphorie et les angoisses » de réaliser qu’il serait bientôt père. Puis ont surgi les questions « pratiques » : « Comment nous organiser, se repartager les tâches quotidiennes, qui fera le ménage, les courses, donnera le biberon, changera les couches, comment se partager les nuits agitées ? », se souvient Jérôme L.
C’est à ce moment-là que l’ingénieur de 42 ans a commencé à se renseigner sur le congé paternité. Et c’est « avec un certain effroi » qu’il a découvert « que non seulement il ne dure que onze jours, mais onze jours consécutifs, c’est-à-dire week-end compris ! ». Certes cumulables avec le congé de naissance, « trois jours, youpi », grince-t-il, ironique.
« Mais comment gérer ce tremblement de terre dans notre vie en seulement onze jours ? S’attend-on vraiment à ce que les pères, deux semaines après l’arrivée de leur enfant, reprennent le travail comme si de rien n’était ? »
Comme Jérôme, de nombreux pères qui ont répondu à notre appel à témoignages sur le congé paternité ont fait part de leur frustration quant à ces congés jugés trop courts pour découvrir leur nouveau-né et s’approprier leur rôle. Mais aussi leur culpabilité de devoir retourner si vite à la vie active en laissant la maman, encore éprouvée par la naissance, « coincée à la maison, obligée de tout gérer ».
Une femme sur cinq a déjà été victime d’agression physique ou sexuelle. Le trouble de stress post-traumatique qui en découle ainsi que ses effets sur le fonctionnement cérébral et cognitif est mieux compris. Un préalable à une meilleure prise en compte des victimes.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Sylvie Chokron (Directrice de recherches au CNRS, Laboratoire de psychologie de la perception, université Paris-Descartes et Fondation ophtalmologique Rothschild)
Carte blanche. L’actualité apprend à certains et rappelle à la plupart d’entre nous qu’à tout moment, des femmes, de toutes conditions et de tous milieux, sont victimes de violences physiques, morales ou sexuelles. D’après une étude réalisée sur 42 000 femmes par l’agence des droits fondamentaux de l’Union européenne en 2014, une femme sur cinq a déjà été victime d’agression physique ou sexuelle. En France, ce chiffre est légèrement supérieur à ce qui est observé à l’échelle européenne.
Est-ce la raison pour laquelle on observe une féminisation de plus en plus large des sports de combat ? Aujourd’hui, un adhérent sur deux à la Fédération de boxe française est une femme. Cet engouement refléterait-il un attrait pour ce type d’activité ou le besoin de se sentir capable de se défendre ? Selon ce raisonnement, savoir se battre physiquement suffirait à se protéger. Ainsi, les femmes militaires seraient mieux armées contre ces actes.
Emile Durkheim est mort il y a tout juste un siècle. Mais sa pensée sociologique, qui cherche le principe des actions en société en dehors de l’individu lui-même, reste d’actualité.
LE MONDE| |Par Baptiste Coulmont (contributeur Sciences) et sociologue, maître de conférences à l’université Paris-VIII)
Carte blanche.Emile Durkheim, « père fondateur » de la sociologie française, né en 1858, est mort il y a cent ans, en novembre 1917. Il ne faut pas le cacher, même pour le lecteur cultivé d’aujourd’hui, ses textes déroutent. Des écrits antiféministes le montrent combattant la libéralisation du divorce. Sa foi dans le progrès l’incitait à qualifier de « primitives » toutes les civilisations non européennes et non contemporaines. Son élitisme le poussait à mépriser les « agents subalternes » du monde social. Et son œuvre a connu des éclipses : au sortir de la seconde guerre mondiale, aucun jeune sociologue ne s’en réclamait. Son mot d’ordre, « il faut considérer les faits sociaux comme des choses », était déconsidéré. Les faits sociaux ne sont pas des « choses », clamait la nouvelle génération, ce sont des états vécus, des phénomènes auxquels l’homme vient donner sens. Et que penser de cette idée bizarre selon laquelle « la société » serait dotée d’une nature indépendante des individus qui la composent ?