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mercredi 17 avril 2019

Sur France 5, un documentaire dénonce les ravages du “Children Act” en Angleterre

Marie-Hélène Soenen
Publié le 16/04/2019

Pauvres enfants d’Albion

Depuis trente ans, au Royaume-Uni, des milliers d’enfants sont retirés à leur famille sur simple soupçon de maltraitance, puis adoptés ou placés dans des institutions. Après un premier volet en 2016, Stéphanie Thomas et Pierre Chassagnieux ont tenté de retrouver certains de ces enfants arrachés à leur famille. Une enquête bouleversante.

En novembre 2016, le documentaire coup de poing Les Enfants volés d’Angleterre, de Stéphanie Thomas et Pierre Chassagnieux, mettait au jour les conséquences dramatiques du Children Act, adopté en 1989 sous Margaret Thatcher, qui permet aux services sociaux de retirer leur progéniture à des parents sur simple soupçon de maltraitance. Le témoignage de Bethany, en fuite vers la Normandie, semblait tout droit sorti du film Minority Report, d’après Philip K. Dick : enceinte pour la première fois, l’Anglaise de 22 ans était déjà suspectée de devenir une mauvaise mère par les services sociaux, qui menaçaient de lui enlever son bébé à la naissance…
Bouleversés par la découverte de ce système inique qui pulvérise chaque année des milliers de familles outre-Manche, les réalisateurs décident en 2017 de poursuivre l’enquête en interrogeant le devenir des mineurs pris en charge par les services sociaux. Les Enfants perdus d’Angleterre met ainsi en lumière l’insupportable « maltraitance institutionnelle » exercée par un dispositif de protection de l’enfance en perdition, toujours plus soumis à une logique de rentabilité. Pendant de longs mois, Stéphanie Thomas et Pierre Chassagnieux ont cherché à entrer en contact avec des dizaines d’anciens enfants placés. Seuls quelques-uns accepteront finalement de raconter leur histoire. « Notre premier film donnait la parole à des parents qui avaient tout perdu. Leur vie était massacrée, ils n’avaient plus peur de rien et parlaient librement, explique Pierre Chassagnieux. Cette fois, cela a été bien plus compliqué. Les gens voulaient bien raconter leur histoire au téléphone, mais dès que nous évoquions le tournage, ils se rétractaient. »

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