LIBAN 28/09/2017
Un sujet en cure psychanalytique peut-il prendre un médicament psychotrope, c'est-à-dire un antidépresseur, un anxiolytique ou un neuroleptique ?
Cette question, en principe, n'a pas à se poser. Un sujet en analyse a le droit de prendre ou de ne pas prendre ce qu'il veut, c'est une question éthique. Cependant, lorsque le symptôme prend une dimension quantitative invalidante et que le sujet en analyse plie sous le poids de la dépression, de l'angoisse ou du délire et des hallucinations, la question thérapeutique est posée à l'analyste. Freud a pris des positions contradictoires quant à la dimension thérapeutique de l'analyse. Il soutenait qu'il ne « laisserait pas la thérapeutique tuer la science » (ici l'investigation analytique) ou que « la guérison vient de surcroît », mais il conseillait également aux analystes de « mélanger l'or pur de la psychanalyse au cuivre de la suggestion ». Par suggestion, il entendait les interventions que fait le psychanalyste auprès du patient et qui ne relèvent pas de l'interprétation. Ainsi, dans le cas présent, devant un sujet en analyse qui souffre de ses symptômes au point qu'il en est invalidé, un analyste a-t-il à conseiller à son patient de consulter un psychiatre pour se faire prescrire un psychotrope afin d'alléger ses souffrances ou ne doit-il pas ?
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