Afin de mesurer les marges de progression restantes en matière de répartition et de fonctionnement de ses Ssiad, l'ARS Auvergne s'est engagée dans un diagnostic territorial. Au regard de l'évolution des profils des personnes âgées, un rapport plaide pour l'accélération des expérimentations et la révision du mode de tarification des services.
Confrontée à la réduction du nombre d'infirmiers libéraux et à la lourdeur et la complexification du travail de maintien à domicile, l'ARS Auvergne s'est engagée dans un large travail d'analyse de ses services de soins infirmiers à domicile (Ssiad). Alors que cent nouvelles places attendent d'être créées pour renforcer l'offre sur le territoire, l'agence s'est tournée vers l'observatoire régional de la santé (ORS) — dont un rapport vient de sortir — pour identifier les pistes pour une répartition et un fonctionnement adéquats de ces futurs dispositifs sur le territoire. Avec en trame de fond un objectif final : "tracer les contours de ce que pourrait être le Ssiad de demain". Une série de préconisations ont été formulées en ce sens.
Deux pistes d'action pour répondre aux difficultés financières
Parmi les marges de progression mises en lumière par le rapport, la question de la tarification et de son impact sur la prise en charge figure en tête de liste. D'après les retours de terrain et l'analyse des données régionales, le modèle actuel serait en effet "de moins en moins adapté" du fait de l'évolution du niveau de dépendance et des pathologies des patients. La prise en charge de patients particulièrement dépendants est ainsi jugée "non compatible avec les contraintes budgétaires" compte tenu, entre autres, d'une moindre prise en charge de patients ou d'impossibilités de déplacements. Autant d'éléments qui "renforcent des interrogations des actions du maintien à domicile sur le type de patients pris en charge par les Ssiad [et] sur une potentielle "sélection" des patients selon leur pathologie, leur niveau de dépendance ou encore leur lien de domicile". Soulignant au passage que les revalorisations tarifaires des actes infirmiers par l'Assurance maladie jouent directement sur les budgets des structures, l'ORS envisage deux pistes d'action pour répondre "aux difficultés financières récurrentes" des services : l'augmentation de leurs budgets ou la diminution de la charge des soins infirmiers libéraux dans le budget. Et de rappeler la nécessité dans ce contexte de réviser le mode de tarification de ces dispositifs.
En miroir, l'évolution même du public de Ssiad — et donc de leurs besoins — est questionnée. Rappelant la nécessité d'adapter les prises en charge, les auteurs évoquent, dans ce contexte, des soins "qui peuvent être en limite de prise en charge à domicile". Aussi, les auteurs se positionnent-ils sur deux stratégies : le développement de nouvelles formes de prises en charge (création de places de nuit, mutualisation de places, passage en Spasad...) et la modification des pratiques en interne (réduction de la taille des tournées, interventions simultanées...). Sur ce dernier point, le rapport insiste sur les actions à mener avec l'hospitalier pour mieux anticiper les sorties des personnes âgées — "problématiques" — et le passage entre Ssiad et HAD. Est notamment avancée pour y pallier la création de places de transition.
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