Surestimons-nous notre capacité à comprendre les choses ? La question est posée par Rob Brotherton dans son livre Suspicious Minds: Why We Believe Conspiracy Theories, dont Discover Magazine a publié un large extrait en avant-première (le livre n’est sorti que le 19 novembre).
Comment fonctionne un vélo ?
Le texte de Brotherton commence par une présentation de l’expérience effectuée par Rebecca Lawson et présentée dans son papier “The science of cycology (.pdf)“. La psychologue a montré à ses sujets un schéma incomplet d’un vélo, auquel il manquait les pédales, les chaînes et bon nombre d’éléments. Il s’agissait de terminer le dessin en y ajoutant les parties manquantes. La plupart pensaient que l’opération serait facile. En fait, plus de la moitié des sujets se sont trompés et ont placé les éléments de façon gravement incorrecte, au point qu’un vélo construit selon leurs schémas serait largement non fonctionnel. Pourtant précise Brotherton, toutes ces personnes ou la plupart avaient déjà fait du vélo, et bon nombre d’entre eux en possédaient un.
L’un des participants au test devait ensuite déclarer : “je pense que je m’y connais moins que je ne le croyais“. Une constatation au coeur de l’argumentaire de Brotherton. Pour lui en effet, ce test du vélo est la démonstration que notre cerveau surestime largement ses connaissances. Ce n’est qu’en soumettant notre savoir à des tests rigoureux qu’il devient possible de l’évaluer correctement.
D’autres expériences tendent à montrer la même tendance. Celles de Leonid Rozenblit et Frank Keil (.pdf) vont aussi dans ce sens. Ils ont demandé à leurs sujets quelle était leur connaissance du fonctionnement d’objets familiers, comme les fermetures éclairs, les hélicoptères et les ouvre-boîtes. La plupart pensaient pouvoir en décrire assez correctement le mécanisme, mais là encore, la plupart furent incapables de s’en tirer correctement.
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