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mercredi 29 juillet 2015

Ne pas méconnaître le poids des antécédents psychiatriques lors de la première consultation prénatale

 31/07/2015


Près de la moitié des femmes qui ont souffert d’une maladie psychiatrique feront une rechute durant la période périnatale ; elles sont par ailleurs plus sujettes aux complications telles que des retards de croissance intra-utérin, accouchements prématurés et mort in utero, d’où l’importance de connaitre l’existence de ce type de pathologie dès le début de grossesse. Un dépistage pas toujours évident, certaines femmes préférant cacher leur maladie de crainte de voir leur enfant leur être retiré à la naissance.

Comment les amener à accepter de révéler ce dont elles sont affectées ? L’approche phénoménologique imaginée par Alfred Schulz (1899-1959) semble bien adaptée à l’analyse des attentes et des expériences de ces femmes, en particulier au sujet de leur première consultation prénatale.
Une équipe londonienne a mené des entretiens semi-directifs avec une douzaine de femmes connues pour leurs antécédents, principalement de dépression ou d’anxiété sévère, mais aussi de troubles affectifs schizoïdes ou bipolaires ou de personnalité borderline.
Le premier sujet de préoccupation de ces femmes est leur capacité à être mère, ce qui est un sujet commun à toutes les femmes, mais elles s’interrogent également sur la gestion de leur travail et de leurs relations amicales et familiales, ce qui est plus spécifique aux femmes souffrant de pathologie mentale.
La première consultation prénatale est source d’angoisse pour ces patients ; elles reçoivent parfois la notification du rendez-vous par courrier ou c’est leur médecin référent qui les en informe mais sans plus de précision et elles ne savent pas à quoi s’attendre, ni si elles seront prêtes à révéler leur pathologie.
A l’issue de cette première consultation, si finalement elles sont plus à l’aise pour parler de leur maladie, elles considèrent qu’elles ont reçu trop d’informations sur la grossesse, ont répondu à des dizaines de questions sans savoir quelle en était la finalité, et au final sont restées sans réponses quant à leurs interrogations sur les interactions de la grossesse avec leur maladie.

Au cours de la grossesse, elles déplorent souvent de ne pas avoir eu la même sage-femme tout au long du suivi.
Au Royaume-Uni, les patientes atteintes de pathologies telles que des troubles bipolaires ou de personnalité ou encore de schizophrénie, sont  adressées à un service de santé mentale périnatal ; il apparaît que les sages-femmes connaissent mal ces structures et se trouvent souvent dans l’incapacité d’informer et de rassurer les femmes sur le but de ces consultations.
L’amélioration des relations transdisciplinaire semble donc être le principal point sur lequel les équipes en charge de patientes atteintes de pathologies psychiatriques doivent se pencher.
Marie Gélébart

RÉFÉRENCE
Phillips L. : The first antenatal appointment: An exploratory studyof the experiences of women with a diagnosis of mental illness. Midwifery 2015; 31: e 756-764.

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