DÉCRYPTAGE
Outre un regain de l’ecstasy de qualité et une poussée des achats par Internet, l’édition 2015 de l’enquête mondiale sur les drogues révèle que l’alcool pose de plus en plus de problèmes en France.
«Combien de fois avez-vous fini plus ivre que vous ne le souhaitiez ?» C’est l’une des questions posées par la Global Drug Survey (GDS), grande enquête annuelle sur les drogues, légales ou pas, à laquelle Libération participe (1). Nous vous en révélons les principaux résultats et, en matière d’alcool, ils dépotent : «Pour un pays qui se targue de boire de façon contrôlée, les résultats de la GDS 2015 vont créer la surprise pour le reste du monde, mais peut-être pas pour les Français», commentent les auteurs.
Pour mieux documenter l’usage de drogues, la GDS fait appel aux usagers volontaires, car il s’agit de «donner la parole à ceux qui les connaissent le mieux : les consommateurs», selon Adam Winstock, le psychiatre londonien qui l’a lancée. 102 000 personnes y ont participé, et 19 pays sont étudiés. 8 696 personnes ont répondu en France, deuxième pays après l’Allemagne, qui a eu 32 625 volontaires. Age moyen : 29 ans. 94% ont déjà pris une drogue illégale. Cette enquête ne délivre pas de résultats représentatifs mais éclaire sur les pratiques. Revue des tendances.
1. POURQUOI TANT D’ALCOOL ?
Les Français «ne peuvent pas être relax» : ils rapportent plus de dommages liés à l’alcool que les autres pays. Un tiers des buveurs aimerait consommer moins, près d’un sur trois estime qu’il finit plus bourré qu’il ne le désirait, et 2,5% ont terminé aux urgences. Mais il y a une bonne nouvelle : beaucoup disent qu’ils ont besoin d’aide - une façon de reconnaître le problème.
Selon les déclarations des usagers, 17,2 % des hommes français ont«un grave problème avec l’alcool», bien au-delà de la moyenne des 19 pays (12,9 %). Côté femmes, le problème concerne 14 % des Françaises, contre une moyenne de 9,6 %. La quantité d’alcool est aussi inquiétante et cela fait des dégâts : 13,3 % ont eu un sentiment de culpabilité ou de regret en raison de leur comportement alcoolisé. 11,4 % ne se sont pas souvenus de certains événements de beuverie.
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