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samedi 13 juin 2015

90 praticiens cosignent une tribune pour « sortir l’hôpital public de la crise »

Anne Bayle-Iniguez
| 10.06.2015

Inquiets des contraintes budgétaires qui pèsent sur les hôpitaux et de l’effort de trois milliards d’euros d’économies réclamé au secteur public hospitalier d’ici à 2019, près de 90 praticiens hospitaliers appellent « à redonner du temps et de la liberté aux équipes soignantes en desserrant l’étau actuel qui empêche ou retarde l’adaptation du fonctionnement hospitalier ».

Redistribuer les lits hospitaliers

Gel des investissements, suppression des activités non rentables, recours aux contrats temporaires, politique du « travailler plus sans gagner plus »… Sous la houlette du Pr Bernard Granger, psychiatre à l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP), les signataires (dont certains sont membres du mouvement de défense de l’hôpital public) proposent une série de mesures pour « sortir l’hôpital public de la crise ».


Les lits hospitaliers ne doivent pas être supprimés mais « redistribués avec plus de lits pour l’aval des urgences et pour les soins de suite », expliquent les médecins.

Soucieux de conditions de travail permettant « un travail d’équipe stable », les PH insistent sur la nécessité de voir médecins et cadres de santé coordonner le travail d’équipe en concertation avec l’administration.
Les hôpitaux doivent également être libres de constituer ou non des pôles de gestion ou des départements médicaux, sans que cela soit une obligation pour tous. « L’unité de base de l’hôpital rest[e] les structures où travaillent les équipes de soins : services ou unités fonctionnelles », précisent les médecins.

En finir avec la « dictature » du tout T2A

Concernant les gisements d’économies, les signataires suggèrent aux pouvoirs publics de changer de braquet. En finir « au plus vite avec la dictature du "tout T2A" » reste prioritaire à leurs yeux. Utiliser conjointement T2A, dotation et prix de journée en fonction des activités apporterait une souplesse bienvenue aux établissements.

Autre piste, une plus grande prescription des génériques pourrait générer un gain de deux milliards d’euros par an pour la Sécurité sociale, insistent les PH.
« Il appartient aux pouvoirs publics de défendre l’intérêt général au lieu de choisir la solution de facilité : réduire le déficit de la sécurité sociale en augmentant celui de l’hôpital public, qui n’a plus les moyens d’assurer ses missions », concluent-ils.

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