TRIBUNE
Vous pensez prendre vos décisions de manière optimale, vous basant sur des critères rationnels ? C’est en partie faux, et vous n’y pouvez rien. L’évolution a, en effet, préservé une part d’aléatoire dans les systèmes de décision de notre cerveau, ce qui ne représente peut-être pas que des inconvénients.
Imaginons un joueur qui a, à sa disposition, deux machines à sous : il ignore que la première permet de gagner une fois sur deux, la seconde une fois sur cent. Il va d’abord choisir sa machine au hasard. Puis, se basant sur les gains obtenus lors des premiers essais, plus il va jouer, plus son choix va se porter sur la première machine. Toutefois, de temps en temps, il lui arrivera encore de choisir la «mauvaise» machine, bien qu’il sache pertinemment que l’autre gagne plus souvent. Ce comportement sous-optimal illustre les limites de la rationalité ; il a déjà été mis en évidence expérimentalement chez de nombreux sujets, qu’ils soient humains, singes, rats ou pigeons.