C’est un témoignage rare : celui d’un patient admis à l’hôpital psychiatrique. Zaki, 29 ans, souffre de bipolarité, une maladie qui touche 30 millions de personnes dans le monde. Alors que le nombre de patients admis en psychiatrie augmente, El Watan Week-end a rencontré l’un d’entre eux à l’Etablissement hospitalier spécialisé Mahfoud Boubebci, à Chéraga.
«Vous savez qu’on est malade, il ne faut pas nous juger.» dit Zaki*, crâne rasé et tenue sportive, l’homme a 29 ans. Il ne fait pas son âge. Il a l’air d’avoir gardé les traits d’une jeunesse passée à «broyer du noir» et s’exprime avec une élocution claire et rapide. Zaki a été admis pour une première hospitalisation en mai 2013 au pavillon fermé pour troubles bipolaires, il est ensuite revenu de son plein gré, il y a un mois, à cause de ses hallucinations. Zaki fait partie de ces Algériens qui ont fait un séjour en psychiatrie. Depuis 2007, leur nombre est en augmentation –par exemple, à l’EHS de Chéraga, un des plus connus à Alger, ils étaient 390 il y a sept ans, 518 en 2012- et les professionnels du secteur regrettent que les structures hospitalières ne soient pas assez nombreuses pour les accueillir. Depuis sept mois de sevrage, Zaki n’a pas touché à un gramme de cocaïne et vit dans l’un des deux pavillons ouverts pour les hommes à l’EHS. «Après avoir été hospitalisé dans plusieurs hôpitaux, je peux dire que je me sens bien à l’hôpital de Chéraga, parce que le corps médical est disponible», affirme-t-il.
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