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mercredi 5 février 2014

Roubaix : Quand le vélo apaise les pathologies mentales

03/02/2014
Par Xavier Silly
Depuis presque un an, un « atelier thérapeutique » de réparation de vélos s’est installé à Roubaix, initié par l’Établissement public de santé mental de la ville. Un projet pour socialiser ceux qui sont parfois évincés par la société.

De gauche à droite, Jean-Pierre, Serge Dierkens, l’infirmier de l’atelier, et Willy, ont un beau point commun
: la passion du cyclisme.
Depuis presque un an, l’Établissement public de santé mentale de Roubaix est à la tête d’un « atelier thérapeutique » de réparation de cycles en tout genre. Une activité manuelle, pour permettre aux malades de se confronter au réel, de se resocialiser.
Un établi, des élévateurs pour mettre les vélos à hauteur d’homme. Des tournevis… L’atelier de réparation de vélos de l’établissement de santé mentale a tout le nécessaire pour venir en aide à ceux qui ne peuvent plus se servir correctement de ce précieux moyen de locomotion. Pour faire vivre ces ateliers, ils sont trois, parfois quatre, à se réunir chaque jour, avec leur savoir-faire, et leur passion pour les courses cyclistes.

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des malades

Il s’agit de Serge Dierkens, l’infirmier qui a instauré l’activité à l’EPSM, et des patients pris en charge par la structure. Eux sont là pour bénéficier d’un soutien et les aider à se former au métier de technicien dans le domaine. «  Nous sommes, à Roubaix, précurseurs dans la mise en place d’ateliers thérapeutiques pour les patients souffrants de troubles mentaux  », souligne Serge Dierkens, infirmier initiateur de l’atelier vélo. «  Il y a l’atelier bois et l’atelier peinture  », poursuit Erika Schroder, cadre supérieur de santé à l’EPSM.
Tout a commencé il y a quelques années, lorsque l’infirmier, passionné de vélo, a mis en place des rendez-vous. «  On a fait des événements, comme le Tour de France en VTT, en amateur… ou la ronde des rois  » C’est au fil de ces sorties que l’idée de réparer les machines a germé. L’atelier vélo rendrait les patients mieux dans leur peau. «  Ils ont un contact avec la terre, c’est un outil qu’on doit maîtriser pour l’utiliser, affirme Serge Dierkens.ça les amène à rencontrer des gens, ça crée aussi des liens, tout comme les sorties à vélo que l’on organise. ».
L’offre du centre peut paraître surprenante pour les gens. «  La société porte un regard assez craintif sur les personnes victimes de pathologies mentales, confie l’infirmier. C’est d’ailleurs cette distance qui aggrave les pathologies parfois, car les personnes atteintes ont tendances à se renfermer. »
Pourtant, comme il peut en témoigner, «  en les côtoyant on se rend compte de leur potentiel. » À l’atelier vélo par exemple, les trois stagiaires ne font pas que réparer. Ils sont aussi en mesure d’apporter des conseils aux clients, lorsqu’ils ont un problème… «  C’est pour nous aussi, un moyen de leur apporter une formation, car s’ils sont là c’est qu’ils ont voulu nous rejoindre. » Avec leurs compétences, il se pourrait que ces techniciens rejoignent un jour des entreprises comme Décathlon ou des structures associatives. En attendant, ils souhaitent davantage se faire connaître.

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